Les deux Babylones Alexander Hislop

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Article 2 - Prêtres, moines et nonnes


Chapitre 6

Ordres religieux

Article 1

Le Souverain Pontife

Le don du ministère est l'un des plus grands que Christ ait fait au monde. C'est à ce sujet que le Psalmiste, prophétisant l'ascension de Christ, parle dans ce langage élevé, de ses glorieux résultats : "Tu es monté en haut, tu as emmené des captifs en captivité ; tu as reçu des dons pour les hommes, même pour les rebelles, afin que l'Éternel demeurât parmi eux." (Psaumes LXVIII, 18). L'Église de Rome, à son origine, possédait le don céleste du ministère et du gouvernement scripturaire ; "sa foi était alors célèbre dans le monde entier", ses oeuvres de justice étaient riches et abondantes. Mais dans un jour de malheur, l'élément Babylonien s'introduisit dans son ministère, et désormais ce qui devait être une bénédiction devint une malédiction. Depuis ce moment, au lieu de sanctifier l'homme, elle n'a servi qu'à le démoraliser, et à faire de lui "deux fois plus l'enfant de l'enfer" qu'il ne l'aurait jamais été si elle l'eut simplement laissé à lui-même.

S'il en est qui s'imaginent qu'il y a une vertu secrète et mystérieuse dans une succession apostolique venant par la papauté, qu'ils considèrent sérieusement le caractère réel des ordres du pape et de ceux de ses évêques et de son clergé. Depuis le pape jusqu'au moindre membre du clergé, tout, on peut le montrer, est entièrement babylonien. Le collège de cardinaux avec le pape en tête est exactement la contrepartie du collège païen des pontifes avec son "Pontifex Maximus" ou le Souverain Pontife qui avait existé à Rome depuis les temps les plus reculés, et qui, on le sait, était formé sur le modèle du grand concile de pontifes de Babylone.

Les clefs des cieux de Saint-Pierre

Le pape prétend aujourd'hui à la suprématie dans l'Église comme successeur de Saint Pierre, auquel, dit-on, Nôtre-Seigneur a exclusivement confié les clefs du royaume des cieux. Mais voici un point important : avant que le pape ne fût investi de ce titre qui, pendant mille ans, avait désigné le pouvoir des clefs de Janus et de Cybèle (1), aucune prétention à cette prééminence ou à quoi que ce soit de semblable ne fut proclamé, sous prétexte qu'il était le possesseur des clefs remises à Pierre. Les évêques de Rome, il est vrai, montrèrent de bonne heure un esprit fier et ambitieux ; mais pendant les trois premiers siècles leurs prétentions à des honneurs particuliers se fondaient simplement sur la dignité de leur siège, qui était celui de la ville impériale, la capitale du monde Romain. Cependant quand le siège de l'empire fut transporté en Orient, et que Constantinople menaça d'éclipser Rome, il fallut bien chercher de nouvelles raisons pour maintenir la dignité de l'évêque de Rome. Ces raisons on les trouva, lorsque vers 378, le pape devint héritier des clefs qui étaient les symboles des deux divinités païennes bien connues à Rome. Janus avait une clef (2), Cybèle avait aussi une clef (3) et ce sont là les deux clefs que le pape porte dans ses armes comme emblème de son autorité spirituelle. Comment le pape en vint-il à être considéré comme jouissant du pouvoir de ces clefs ? On le verra plus loin ; mais il est certain qu'à l'époque dont nous parlons l'opinion populaire lui attribua ce pouvoir. Lorsque, aux yeux des païens, il eut occupé la place des représentants de Cybèle et de Janus, et qu'il eut le droit de porter leurs clefs, le pape vit que s'il pouvait faire seulement croire aux chrétiens que Pierre seul avait le pouvoir des clefs et qu'il était le successeur de Pierre, la vue de ces clefs entretiendrait l'illusion, et que si la dignité temporelle de Rome en tant que cité venait à baisser, sa dignité personnelle d'évêque de Rome serait plus solidement établie que jamais. C'est évidemment de cette façon qu'il a procédé.

Un certain temps s'écoula, et alors quand le travail secret du mystère d'iniquité eut préparé le terrain, le pape affirma pour la première fois sa suprématie, fondée sur les clefs données à Pierre. Vers 378, il s'éleva à la position que lui donnait aux yeux des païens le pouvoir de ces clefs. Ce fut en 431, et non point auparavant, qu'il prétendit ouvertement à la possession des clefs de saint Pierre (4). Il y a là évidemment une coïncidence frappante. Le lecteur demandera-t-il comment on pouvait croire à une prétention si peu fondée ? Les paroles de l'Écriture sur ce même sujet, donnent une réponse claire et satisfaisante : "Parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés... C'est pourquoi Dieu leur enverra un esprit d'erreur, en sorte qu'ils croiront au mensonge." (II Thessaloniciens II, 10-11). Il y a peu de mensonges aussi grossiers ; mais avec le temps, ce mensonge fut pourtant cru, et de même qu'on adore aujourd'hui la statue de Jupiter avec la conviction que c'est la vraie statue de Pierre, ainsi on a dévotement cru pendant des siècles que les clefs de Janus et de Cybèle représentaient les clefs du même apôtre. L'infatuation seule a pu faire croire aux chrétiens que ces clefs étaient l'emblème d'un pouvoir exclusivement donné par Christ au pape par le moyen de Pierre ; mais il est facile de voir comment les païens devaient se rallier autour du pape avec empressement quand ils l'entendaient fonder son pouvoir sur la possession des clefs de Pierre. Les clefs que portait le pape étaient les clefs d'un Pierre bien connu des païens initiés aux mystères chaldéens. Que Pierre ait jamais été évêque de Rome, c'est là, on l'a prouvé bien des fois, une fable grossière. Il est même fort douteux qu'il ait jamais mis les pieds à Rome. Sa visite à cette ville n'est fondée sur aucune autorité sérieuse. Seul, un écrivain de la fin du IIe siècle ou du commencement du IIIe, l'auteur de l'ouvrage appelé les Clémentines (5), nous dit gravement qu'à l'occasion de cette visite, ayant trouvé là Simon le magicien, l'apôtre le défia de lui donner une preuve de son pouvoir miraculeux ou magique, sur quoi le sorcier s'envola dans les airs, et Pierre le fit descendre avec une telle hâte qu'il se cassa une jambe (6). Tous les historiens sérieux ont rejeté bien vite l'histoire de cette rencontre de l'apôtre et du magicien comme manquant absolument de preuves contemporaines ; mais comme la visite de Pierre à Rome est fondée sur la même autorité, elle demeure ou tombe avec elle ; du moins, on ne doit l'admettre que comme extrêmement douteuse. Mais si tel est le cas pour le Pierre du christianisme, il est facile de prouver d'une manière indubitable qu'avant l'ère chrétienne il y avait à Rome un Pierre qui occupait la plus haute place dans la prêtrise païenne. Le prêtre qui expliquait les mystères aux initiés était quelquefois appelé d'un nom grec, "le Hiérophante", mais dans le chaldéen primitif, le vrai langage des mystères, son nom prononcé sans les points voyelles, était Pierre, c'est-à-dire l'interprète (7). Rien n'était plus naturel que ce prêtre, interprète et révélateur de la doctrine ésotérique des mystères, portât les clefs des deux divinités dont il dévoilait les desseins secrets (8).

C'est ainsi que nous pouvons voir comment les clefs de Janus et de Cybèle furent plus tard regardées comme étant les clefs de Pierre l'interprète des mystères. Bien plus, nous avons la preuve la plus décisive que dans les contrées séparées l'une de l'autre et éloignées de Rome, ces clefs étaient connues des païens initiés non seulement comme étant celles de Pierre, mais comme étant celles d'un Pierre identifié avec Rome. Dans les mystères d'Eleusis à Athènes, quand les candidats à l'initiation étaient instruits dans la doctrine secrète du paganisme, on leur lisait l'explication de cette doctrine dans un livre appelé par les écrivains "le livre Pétroma" ; ce qui veut dire, nous affirme-t-on, "un livre formé de pierre (9)". Mais c'est évidemment là un jeu de mots, selon l'esprit ordinaire du paganisme, dans le but d'amuser le vulgaire. La nature de ce fait et l'histoire des mystères montrent que ce livre ne pouvait être que le livre "Peter-Roma", c'est-à-dire, "le livre du grand interprète", en d'autres termes, d'Hermès Trismégiste, "le grand interprète des dieux". En Égypte, où les Athéniens ont puisé leur religion, les livres d'Hermès étaient considérés comme la fontaine divine de toute vraie connaissance 313 des mystères (10). Aussi considérait-on dans ce pays Hermès sous ce caractère de grand interprète, ou Peter-Roma (11). À Athènes, Hermès comme on le sait, occupait exactement la même place (12) ; il doit donc, dans le langage sacré, avoir été connu sous le même titre. Le prêtre qui expliquait les mystères au nom d'Hermès doit donc avoir porté non seulement les clefs de Pierre, mais les clefs de Peter-Roma. C'est ici que le fameux nom de livre de la pierre, commence à se montrer sous un jour nouveau ; bien plus, à verser une nouvelle lumière sur l'un des passages les plus obscurs et les plus embarrassants de l'histoire de la papauté. Certains historiens se sont demandé avec étonnement comment il se fait que le nom de Pierre ait été associé à celui de Rome depuis le IVe siècle, comment dans tant de pays divers, des milliers d'âmes ont pu croire que Pierre, l'apôtre de la circoncision, ait renoncé à sa charge divine, pour devenir évêque d'une église de Gentils et souverain spirituel dans la grande cité, quand on n'avait aucune preuve certaine qu'il ait jamais été à Rome ! Mais le livre de Peter-Roma nous explique ce qui sans lui demeurerait tout à fait inexplicable. Ce titre était trop précieux pour être méprisé par la papauté, et suivant sa tactique ordinaire, il était certain qu'elle le ferait à l'occasion servir à sa propre extension. Cette occasion lui fut offerte. Quand le pape eut des rapports étroits avec le sacerdoce païen, quand les païens furent enfin placés sous son contrôle, comme nous le verrons, quoi de plus naturel que de chercher non seulement à réconcilier le paganisme et le christianisme, mais à montrer que le païen Peter-Roma, avec ses clefs, signifiait Pierre de Rome, et que ce Pierre de Rome était le véritable apôtre auquel le Seigneur Jésus donna "les clefs du Royaume de Dieu" ? Ainsi par une simple confusion de mots, des personnes et des choses essentiellement différentes étaient confondues ; le paganisme et le christianisme étaient mêlés ensemble afin de servir l'ambition croissante d'un prêtre corrompu ; ainsi, pour les chrétiens aveuglés de l'apostasie, le pape devint le représentant de Pierre l'apôtre, tandis que pour les païens initiés : il n'était que le représentant de Pierre, l'interprète de leurs fameux mystères (13) !

C'est ainsi que le pape fut la contrepartie exacte de Janus à la double figure. Oh ! quelle profonde signification de l'expression scripturaire, "le Mystère d'iniquité" (II Thessalonicien II, 7), appliquée à la papauté !

Le lecteur pourra comprendre maintenant comment le grand Concile d'État du pape qui assiste ce dernier dans le gouvernement de l'Église, a été appelé le collège des cardinaux. Le mot cardinal vient de Cardo, gond. Janus, dont le pape porte la clef, était le dieu des portes et des gonds, et on l'appelait Patulcius et Clusius, celui qui ferme et celui qui ouvre (14). C'était un sens blasphématoire, car on l'adorait à Rome comme le grand Médiateur. Quelle que fût l'entreprise qu'on allait tenter, la divinité qu'on allait invoquer, il fallait avant tout adresser une invocation à Janus (15), qui était reconnu comme le dieu des dieux (16). Sa mystérieuse divinité combinait les caractères de Père et de Fils (17) et sans elle aucune prière ne pouvait être exaucée ; la porte du ciel même ne pouvait s'ouvrir (18). C'est ce dieu qu'on adorait si généralement en Asie Mineure quand notre Seigneur envoya par Jean son serviteur les sept messagers de l'Apocalypse aux Églises de cette région. Aussi dans un de ses ordres le voyons-nous repousser tacitement l'assimilation profane de sa dignité à celle de ce dieu, et réclamer ses droits exclusifs à la prérogative attribuée généralement à son rival : "Écris aussi, écris à l'ange de l'église de Philadelphie : Voici ce que dit celui qui est saint, le véritable, qui a la clef de David, qui ouvre et personne ne ferme, qui ferme et personne n'ouvre." (Apocalypse III, 7). Or, c'est à ce Janus, comme médiateur adoré en Asie Mineure et aussi à Rome dans les premiers siècles, qu'appartenait le gouvernement du monde, il avait, suivant les païens, tout pouvoir dans le ciel, sur terre et sur mer (19). À ce titre, il avait dit-on, jus vertendi cardinis, le pouvoir de tourner les gonds, d'ouvrir les portes des cieux, ou d'ouvrir et de fermer dans le monde les portes de la paix et de la guerre. Le pape, s'instituant grand-prêtre de Janus, prit aussi jus vertendi cardinis, le pouvoir de tourner les gonds, d'ouvrir et de fermer dans un sens blasphématoire et païen. Ce pouvoir fut tout d'abord affirmé insensiblement et avec prudence, mais une fois les fondements jetés, l'édifice du pouvoir papal fut solidement établi, siècle après siècle. Les païens qui voyaient quels progrès le christianisme de Rome faisait vers le paganisme sous la direction du pape, étaient plus que contents de reconnaître que le pape possédait ce pouvoir ; ils l'encouragèrent joyeusement à s'élever de degré en degré au faîte de ses prétentions blasphématoires qui convenaient au représentant de Janus, prétentions qui, on le sait, sont maintenant, grâce au consentement unanime de la chrétienté apostate de l'Occident, reconnues comme inhérentes à la charge d'évêque de Rome. Il fallait cependant une coopération extérieure pour permettre au pape de s'élever à la suprématie du pouvoir auquel il prétend. Quand son pouvoir se fut accru, quand sa domination se fut étendue, et surtout quand il fut devenu un souverain temporel, la clef de Janus devint trop lourde pour sa main, il eut besoin de partager avec un autre le pouvoir du gond. C'est ainsi que ses conseillers privés, ses hauts fonctionnaires d'État, associés avec lui pour le gouvernement de l'Église et du monde, reçurent le titre aujourd'hui bien connu de cardinaux, les prêtres du gond. Ce titre avait déjà été porté auparavant par les grands officiers de l'empereur Romain qui, en qualité de Pontifex Maximus, avait été lui-même un représentant de Janus, et avait transmis ses pouvoirs à ses créatures. Même sous le règne de Théodose, empereur chrétien de Rome, le premier ministre portait le titre de cardinal (20). Mais aujourd'hui le nom et le pouvoir que ce nom comporte avec lui ont depuis longtemps disparu de chez tous les fonctionnaires civils des souverains temporels ; et seuls ceux qui aident le pape à porter la clef de Janus pour ouvrir et fermer, sont connus sous le nom de cardinaux, prêtres des gonds.

J'ai dit que le pape devint le représentant de Janus qui, nous le savons, n'était autre que le messie Babylonien. Si le lecteur considère seulement les prétentions orgueilleuses de la papauté, il verra combien elle a emprunté à l'original. Dans les contrées où le système Babylonien s'est développé le plus complètement, nous trouvons le souverain pontife du dieu Babylonien investi des mêmes attributs que le pape. Appelle-t-on le pape "dieu de la terre, vice-dieu, vicaire de Jésus-Christ" ? Le roi d'Égypte qui était souverain pontife (21), nous dit Wilkinson, était regardé avec le plus grand respect comme le représentant de la divinité sur la terre. Le pape est-il infaillible, et l'Église de Rome, en conséquence, se vante-t-elle de n'avoir jamais changé et d'être incapable de changer ! Il en était de même pour le pontife chaldéen et le système qu'il patronnait. Le souverain pontife, dit l'écrivain que nous venons de citer, était réputé incapable d'erreur (22) ; aussi avait-on le plus grand respect pour la sainteté des anciens édits ; c'est là sans doute l'origine de cette coutume "qui ne permettait pas de changer les lois des Mèdes et des Perses". Le pape reçoit-il l'adoration des cardinaux ? Le roi de Babylone comme souverain pontife était adoré de la même manière (23). Les rois et les ambassadeurs sont-ils tenus de baiser la semelle du pape ? Cette coutume aussi est copiée sur le même modèle ; car le professeur Gaussen, citant Strabon Hérodote s'exprime ainsi : "Les rois de Chaldée portaient aux pieds des sandales que les rois vaincus avaient l'habittude de baiser (24)." Enfin le pape est-il appelé du nom de "sa sainteté" ? C'est ainsi qu'on appelait à Rome le pontife païen. Ce titre paraît avoir été commun à tous les pontifes. Symmaque, le dernier représentant païen de l'empereur romain comme souverain pontife, s'adressant à l'un de ses collègues ou pontifes comme lui, à propos d'un grade auquel il allait être promu, lui dit : "J'apprends que votre sainteté (sanctitatem tuam) va être désignée par les saintes lettres (25)."

La chaire (siège) de Saint-Pierre

Si nous avons maintenant restitué les clefs de Saint-Pierre à leur légitime possesseur, la chaire de Saint-Pierre doit suivre la même destinée. Cette chaire si renommée vient de la même origine que les clefs en croix. La même raison qui poussa le pape à prendre les clefs chaldéennes le poussa naturellement aussi à prendre possession de la chaire vacante du souverain pontife païen. Comme le pontife, par la vertu de ses fonctions, avait été le Hiérophante ou interprète des mystères, sa chaire avait le même droit à être appelée chaire de Pierre que les clefs païennes à être appelée clef de Pierre. Ce fut précisément ce qui arriva.

Le fait suivant montrera l'origine réelle du fameux siège de Pierre : les Romains, dit Bower, croyaient jusqu'en 1662 avoir la preuve incontestable, non seulement que Pierre avait élevé leur siège, mais encore qu'il s'y était assis ; car jusqu'à cette année-là, le siège même où ils croyaient qu'il s'était assis ou qu'ils voulaient donner comme tel, était montré et proposé à l'adoration publique le 18 janvier, qui était la fête de cette même chaire. Mais pendant qu'on la nettoyait pour la placer ensuite dans un endroit bien en vue du Vatican, les douze travaux d'Hercule y apparurent gravés (26), aussi la laissa-t-on de côté. Les partisans de la papauté ne furent pas peu déconcertés par cette découverte ; mais ils tâchèrent d'expliquer la chose du mieux qu'ils le purent. "Notre culte, dit Giacomo Bartolini, dans ses Antiquités sacrées de Rome, racontant les circonstances relatives à cette découverte, notre culte n'était cependant pas déplacé, puisque nous le rendions non au bois, mais au prince des apôtres, Saint-Pierre, qui dit-on, s'y était assis (27)." Que le lecteur pense ce qu'il voudra de cette justification d'un pareil culte rendu à une chaire, il remarquera certainement, s'il se rappelle ce que nous avons déjà dit, que la vieille fable du siège de Pierre est bel et bien renversée.

Dans les temps modernes, Rome semble avoir joué de malheur avec son siège de Pierre ; car même après qu'on eut condamné et mis de côté celui qui portait les douze travaux d'Hercule, comme s'il n'avait pu résister à la lumière que la Réformation avait jetée sur les ténèbres du Saint-Siège, celui que l'on choisit pour le remplacer fut destiné à révéler avec plus de ridicule les impostures effrontées de la papauté. Le premier siège était emprunté aux païens ; le second paraît avoir été volé aux Musulmans ; lorsque les soldats français, sous les ordres du général Bonaparte, s'emparèrent de Rome en 1795, ils trouvèrent sur le dos de ce siège, écrite en arabe, cette sentence bien connue du Coran : "la-illah el-allah, Mohamed rasoul allah (28)." Le pape n'a pas seulement un siège pour s'y asseoir, il a aussi un siège pour se faire porter en grande pompe et avec éclat sur les épaules de ses fidèles quand il va faire une visite à Saint-Pierre ou à quelque autre église de Rome. Voici comment un témoin oculaire décrit le spectacle du jour du Seigneur, dans le quartier général de l'idolâtrie papale : "On entendait dehors les roulements du tambour. Les fusils des soldats résonnaient sur le pavé de la maison de Dieu, tandis que sur l'ordre des officiers, ils les déposaient à terre, épaulaient, et présentaient armes. Quelle différence avec le vrai sabbat ! Quelle différence avec le vrai christianisme ! Quelle différence avec les dispositions nécessaires pour recevoir un ministre du doux et humble Jésus ! Bientôt, s'avançant lentement entre deux rangs de soldats armés, apparut une longue procession d'ecclésiastiques, d'évêques, de chanoines, de cardinaux précédant le pontife romain assis sur un siège doré, et couvert de vêtements resplendissants comme le soleil. Douze hommes le portaient vêtus de cramoisi précédés immédiatement de plusieurs personnes chargées d'une croix, de sa mitre, de sa triple couronne, et des autres insignes de ses fonctions. Il s'approchait, sur les épaules des fidèles, au milieu de la foule en extase, la tête ombragée ou recouverte de deux immenses éventails faits de plumes de paon et portés par deux serviteurs (29)." Voilà ce qui se pratique encore à Rome aujourd'hui, avec cette différence cependant que souvent, outre l'éventail qui l'abrite et qui est exactement le van mystique de Bacchus, son siège d'apparat est aussi recouvert d'un dais. Or, reportez-vous à 3000 ans en arrière, et lisez la visite du souverain pontife égyptien au temple de son dieu : "Quand on atteignit les limites du temple, dit Wilkinson, les gardes et les serviteurs royaux choisis pour représenter toute l'armée entrèrent dans les cours. Des compagnies de soldats jouèrent les airs favoris de la nation, et les nombreux étendards des différents régiments, dont les bannières flottaient au vent, l'éclat brillant des armes, l'immense concours de la foule et l'imposante majesté des hautes tours du propylée, ornées de drapeaux colorés flottant au-dessus des corniches, tout cela offrait un spectacle dont l'éclat, nous pouvons le dire, a été rarement égalé dans quelque pays que ce soit. Le trait le plus frappant de cette pompeuse cérémonie c'était le cortège brillant du monarque, qui était porté sur son siège d'apparat par les principaux officiers de l'État sous un riche dais ou marchait à pied, à l'ombre d'un riche éventail de plumes flottantes (30)." Nous donnons en gravure (fig. 47), d'après Wilkinson, la portion centrale d'un des tableaux qu'il consacre à cette procession égyptienne, afin que le lecteur puisse voir de ses propres yeux à quel point la cérémonie païenne s'accorde avec la cérémonie papale. Voilà pour l'origine du siège et des clefs de saint Pierre.

La mitre papale

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Procession égyptienne
Fig. 47
Janus, dont le pape a pris la clef avec celle de sa femme ou Cybèle, était aussi Dagon. Janus, le dieu à deux têtes qui avait vécu dans deux mondes, était une divinité Babylonienne comme incarnation de Noé. Dagon, le dieu poisson, représentait cette divinité comme une manifestation du même patriarche qui avait vécu si longtemps sur les eaux du déluge. Si le pape porte la clef de Janus, il porte aussi la mitre de Dagon. Les excavations de Ninive ont mis ce fait en dehors de toute contestation. La mitre papale est entièrement différente de la mitre d'Aaron et des grands prêtres juifs. Cette mitre était un turban. La mitre à deux cornes portée par le pape quand il s'assoit sur le grand autel à Rome et qu'il reçoit l'adoration des cardinaux, est la même mitre que portait Dagon, le dieu-poisson des Philistins et des Babyloniens. On représentait autrefois Dagon de deux manières. Dans l'une, il était moitié homme, moitié poisson, la partie supérieure du corps était celle d'un homme, la partie inférieure se terminait en queue de poisson. Dans l'autre, pour nous servir des expressions de Layard la tête du poisson formait une mitre, au-dessus de celle de l'homme, tandis que sa queue écailleuse en forme d'éventail, retombait par derrière comme un manteau et montrait les pieds et les membres d'un homme (31). Layard donne dans son dernier ouvrage une description de cette forme que nous montrons ici au lecteur (fig. 48).

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Mitre de Dagon, dieu-poisson des Philistins et des Babyloniens.
Fig. 48
Si on examine cette mitre et qu'on la compare à celle du pape comme elle est donnée dans les Heures d'Elliott (32) on ne peut douter un moment que ce ne soit là, et là seulement, l'origine de la mitre pontificale. Les mâchoires ouvertes du poisson qui surmonte la tête de l'homme de Ninive, sont la contrepartie évidente des cornes de la mitre du pape. Il en était ainsi en Orient, environ cinq cents ans avant l'ère chrétienne.

Il paraît aussi qu'il en fut de même en Égypte ; car Wilkinson, parlant d'un poisson de l'espèce du Silurus, dit qu'un des génies du Panthéon égyptien apparaît sous une forme humaine, avec une tête de poisson (33). Dans l'Occident, plus tard, nous le savons d'une manière certaine, les païens avaient détaché du corps du poisson la mitre en forme de tête de poisson, et s'en servaient pour orner la tête de leur grand dieu médiateur ; car on représente ce dieu sur plusieurs pièces païennes de Malte, avec les attributs bien connus d'Osiris, et il n'a rien du poisson que la mitre sur la tête (fig. 49) ; celle-ci est presque de la même forme que la mitre du pape ou d'un évêque romain de nos jours.


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Pièces de Malte, avec les attributs d'Osiris.
Fig. 49
– Voir aussi fig. 37, p. 239.


 
Même en Chine, il est évident que la même coutume de porter une mitre à tête de poisson, a autrefois prévalu, car la contrepartie de la mitre papale, portée par l'empereur chinois, a subsisté jusqu'aux temps modernes.

Sait-on, demande un auteur estimé de nos jours, dans une communication privée qu'il m'a faite, sait-on que l'empereur de Chine, dans tous les temps, même aujourd'hui, comme grand prêtre de la nation, prie une fois par an pour tout le peuple et le bénit, vêtu de sa robe de prêtre et coiffé de sa mitre, la même, exactement la même, que celle que le pontife romain porte depuis douze cents ans ? C'est cependant la vérité (34).

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Mitre épiscopale du pape
Fig. 50
À l'appui de cette assertion nous donnons ici l'image (fig. 50) la mitre impériale, qui est le fac-similé même de la mitre épiscopale du pape vue de face.

Le lecteur se rappelle que même dans le Japon, qui est encore plus éloigné de Babel que la Chine elle-même, on représente une des divinités par le même symbole de puissance qu'en Assyrie, c'est-à-dire avec les cornes d'un taureau, et on l'appelle "le prince du ciel à tête de boeuf (35)." Puisqu'on trouve, au Japon, le symbole de Nemrod ou Chronos, celui qui a une corne, il ne faut pas s'étonner si l'on trouve, en Chine, le symbole de Dagon.

La crosse pontificale

Mais il y a un autre symbole de la puissance papale qu'il ne faut pas oublier, c'est la crosse pontificale. D'où vient cette crosse ? Notre première réponse c'est que le pape l'a empruntée à l'augure romain.

Celui qui connaît les classiques sait que lorsque les augures romains consultaient les cieux, ou tiraient des présages de l'aspect du ciel, ils avaient un instrument qui leur était absolument indispensable. Cet instrument qui leur servait à décrire la partie du ciel sur laquelle ils faisaient leurs observations, était recourbé à une extrémité et s'appelait lituus. Ce qui prouve évidemment que le lituus ou bâton recourbé des augures romains était identique à la crosse pontificale, c'est que les auteurs catholiques eux-mêmes, écrivant à une époque d'ignorance où le déguisement était jugé inutile, n'hésitaient pas à employer le mot lituus comme synonyme de crosse (36). Ainsi un écrivain papal décrit un certain pape ou évêque papal comme "mitra lituoque decorus," orné de la mitre et du bâton d'une augure ; voulant dire qu'il avait une mitre et une crosse. Mais ce lituus ou bâton du devin, que portait l'augure romain, était emprunté aux Étrusques qui, on le sait, l'avaient eux-mêmes pris aux Assyriens en même temps que leur religion. De même que l'augure romain se distinguait par ce bâton recourbé, ainsi les devins et les prêtres chaldéens, dans l'accomplissement de leurs rites, étaient d'ordinaire pourvus d'un croc ou d'une crosse. On peut faire remonter ce croc magique jusqu'au premier roi de Babylone, c'est-à-dire Nemrod, qui, d'après Berosus, porta le premier, le titre de roi-berger (37). En hébreu ou dans le chaldéen du temps d'Abraham, Nemrod le berger veut dire précisément Nemrod He-Roè ; et c'est certainement du titre de "puissant chasseur devant l'Éternel" que dérivent à la fois le nom du héros lui-même, et tout le culte de ce héros, qui, depuis, s'est répandu dans le monde. Il est certain que les successeurs divinisés de Nemrod, ont été généralement représentés avec le croc ou la crosse. Ce fut le cas à Babylone et à Ninive, comme le montrent les monuments encore debout. La figure 51, tirée de Babylone, montre la crosse sous sa forme la plus grossière. Dans Layard, on la trouve sous une forme un peu plus parfaite et ressemblant presque entièrement à la crosse portée aujourd'hui par le pape (38).


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Crosse sous sa forme la plus grossière, à Babylone.
Fig. 51


 
Il en était ainsi, en Égypte, après l'établissement du pouvoir babylonien, ainsi que le témoignent les statues d'Osiris avec sa crosse (39). Osiris lui-même était souvent représenté comme une crosse surmontée d'un oeil (40). C'est ce qui se fait chez les nègres africains dont le dieu, appelé le Fétiche, est représenté sous la forme d'une crosse comme le montrent évidemment ces lignes de Hurd : "Ils mettent des fétiches devant leurs portes, et ces divinités sont faites sous la forme de ces grappins ou de ces crocs dont nous nous servons d'ordinaire pour secouer nos arbres fruitiers (41)."

Cela se fait aujourd'hui dans le Thibet, où les Lamas ou Theros portent, ainsi que le déclare le jésuite Luc, une crosse, comme emblème de leur fonction. C'est encore ce qui se fait même au Japon, si loin de nous ; voici, en effet, la description des idoles du grand temple de Miaco, le dieu principal : "Leurs têtes sont ornées de rayons de gloire : quelques-unes ont à la main des crocs de berger pour montrer qu'elles sont les gardiennes de l'humanité contre toutes les machinations des mauvais esprits (42)." La crosse que porte le pape, comme emblème de son office de grand berger du troupeau, n'est donc ni plus ni moins que le bâton recourbé de l'augure ou le bâton magique des prêtres de Nemrod. Or, que disent de tout ceci les adorateurs de la succession apostolique ? Que pensent-ils maintenant de leurs ordres tant vantés qu'ils font venir de Pierre de Rome ? Ils ont raison, vraiment, d'en être fiers ! Que diraient donc les anciens prêtres païens qui ont disparu de ce monde alors que les martyrs luttaient encore contre leurs dieux et qui plutôt que de se tourner vers eux, "n'aimèrent pas leur vie plus que la mort", que diraient-ils s'ils pouvaient voir l'apostasie de la soi-disant Église de la chrétienté d'Europe ? Que dirait Belshazzar lui-même, s'il lui était permis de revoir "la clarté de la lune", d'entrer à Saint-Pierre de Rome, et de voir le pape dans ses attributs pontificaux, dans toute sa pompe et sa gloire ? Certainement il dirait qu'il est entré dans l'un de ses propres temples, autrefois si célèbres, et que toutes choses continuent comme elles étaient à Babylone, cette nuit mémorable où il vit avec stupéfaction cette inscription si terrible : "Mané, mané, tekel, upharsin !" (Daniel V, 25).


1. C'est seulement au II siècle avant l'ère chrétienne que le culte de Cybèle sous ce nom fut introduit à Rome, mais la mère déesse sous le nom de Cardea, avec le pouvoir de la clef, était adorée en même temps que Janus, depuis bien longtemps. Ovide, Fastes, vol. III, v. 102, p. 346.
2. ibid. liv. I, vol. III, v. 95-99, p. 18.
3. TOOKE, Le Panthéon, Cybèle, p. 153.
4. Pour avoir la preuve que cette prétention fut élevée la première fois en 431, lire ELLlOTT, Horoe, vol. III, p. 139. En 429, il y fut fait une première allusion, mais en 431, cette prétention fut ouvertement et clairement formulée.
5. GIESELER, vol. I, p. 206-208.
6. Voir BOWER, vol. I, p. 212.
7. PARKHURST, Lexique Hébreu, p. 602.
8. Les Mufti turcs, ou interprètes du Koran, dérivent ce nom du même verbe que celui qui a formé Miftah, une clef.
9. POTTER, Antiquités, vol. I, Mystères, p. 356.
10. Selon Jamblique, Hermès (l'Égyptien) était le dieu de la connaissance céleste, qu'il communiquait aux prêtres. Elle les autorisait à lui dédier leurs commentaires (WILKINSON, vol. V, ch. XVII). Il apprit aussi aux hommes comment s'approcher de la divinité par les prières et les sacrifices (ibid. ch. XIII). Hermès Trimégiste semble une nouvelle incarnation de Thoth, revêtu d'honneurs plus grands encore. Les principaux livres d'Hermès étaient très respectés par les Égyptiens et portés dans les processions religieuses (CLÉMENT, Strom., liv. VI, vol. III).
11. En Égypte Petr a le même sens (BUNSEN, vol. I, Hiéroglyphe, p. 545) et signifie, montrer. L'interprète est appelé Hierophanta, mot de même idée que montrer.
12. Hermès, dieu de l'invention et de la science, dévoila aux hommes la volonté du père de Jupiter comme ange ou messager de Jupiter. Gardien de la discipline, il invente la géométrie, le raisonnement, le langage. Aussi préside-t-il toute érudition, amenant à une essence intelligente et gouvernant toutes les âmes humaines (PROCLUS, Commentaire sur le premier Alcibiade, dans les notes de Taylor). Hermès était si essentiellement le Révélateur qu'en découle Hermeneutes, interprète.
13. Voir BRYANT, Mythologie, vol. I, p. 308-311, 356, 359, 362.
14. LEMPRIERE, sub voce.
15. OVIDE, Fastes, liv. I, v. 171, 172, vol. III, p. 24.
16. Ainsi appelé dans Hymne des Saliens, MACROBE, Sat., liv. I, ch. 9, p. 54, c. 2. H.
17. Voir note 1, p. 44 et p. 199.
18. OVIDE, Fastes, liv. I, v. 117-118.
19. ibid. v. 117-120, 125.
20. PARKHURST, Lexique, p. 627.
21. Selon Wilkinson (vol. II, p. 22), le roi décrétait les lois et dirigeait toutes les affaires de la religion et de l'état : ce qui prouve qu'il était le souverain pontife.
22. WILKINSON, Les Égyptiens. L'infaillibilité était une conséquence naturelle de la croyance populaire relativement aux rapports entre le souverain et les dieux. Car, le roi, croyait-on, participait à la nature divine (DIODORE, liv. I, ch. 7, p. 57).
23. LAYARD, Ninive et ses ruines, vol. II, p. 472-474 et Ninive et Babylone, p. 361. Les rois d'Égypte et d'Assyrie qui renfermait Babylone étaient la tête de la religion et de l'état. Les statues sacrées, dit-on, étaient en adoration, comme ses sujets. L'adoration réclamée par Alexandre le Grand imitait directement celle rendue aux rois perses. Quinte-Curce (liv. VIII, ch. 5) dit : "Volebat... itaque more Persarum Macedonas venerabundos ipsum salutare prosternentes humi corpora." Selon Xénophon, cette coutume des Perses venait de Babylone : Cyrus fut adoré pour la première fois en marque de respect lorsqu'il entra dans Babylone (Cyrop, liv. VIII).
24. GAUSSEN, Daniel, vol. I, p. 114.
25. SYMMAQUE, Epistoloe, liv. VI, 31, p. 240.
26. BOWER, Histoire des Papes, vol. I, p. 7.
27. BARTOLINI, Antichita sacre di Roma, p. 33.
28. Dieu seul est Dieu et Mahomet est son prophète (Lady MORGAN, L'Italie, vol. III, p. 51). Le Dr. Wiseman a cherché à contester cette affirmation, mais le Times fait remarquer avec raison que cette dame avait évidemment pour elle le meilleur argument.
29. BEGG, Manuel de la papauté, p. 24.
30. WILKINSON, vol. V, p. 285-286.
31. LAYARD, Ninive et Babylone, p. 343.
32. 4e édit, vol. III, p. 4, fig. 27.
33. WILKINSON, vol. V, p. 253.
34. A. Trimen, célèbre architecte de Londres, auteur de L'Architecture de l'Église et de la Chapelle.
35. KEMPFER, Le Japon, dans la Collection de PINKERTON, vol. VII, P. 776.
36. Voir Gradus ad Parnassum composé par G. PYPER, membre de la société de Jésus, sub vocibus Lituus Episcopus et Pedum, p. 372, 464.
37. BEROSUS, apud Abydenus, in Fragments de Cory, p. 32. Voir EUSÈBE, Chron., P. I.
38. Ninive et Babylone, p. 361. Layard paraît croire que l'instrument mentionné, porté par le roi était une faucille. Après un examen attentif, on s'aperçoit qu'il s'agit d'une crosse, ornée de clous, comme souvent avec les crosses romaines qui (et c'est bien là, la seule différence) sont renversées au lieu d'être droites.
39. Le nom bien connu de Pharaon, titre des rois pontifes d'Égypte, est exactement la forme égyptienne de l'hébreu He-Roè. Pharaon, dans la Genèse, est sans les points voyelles, Phe-Roè, Phe étant l'article défini égyptien. Ce n'était pas les rois bergers que les Égyptiens adoraient, mais Roi-Tzan, les bergers des troupeaux (Genèse XLVI, 34). Sans l'article, Roi, berger, est évidemment l'original du français Roi, d'où l'adjectif royal ; et de Ro, qui veut dire faire le berger, mot qu'on prononce Reg (avec la suffixe sh, qui veut dire celui qui est, ou celle qui fait) découle Regsh, celui qui joue le rôle de berger, d'où le latin Rex, et royal.
40. PLUTARQUE, vol. II, p. 354. F.
41. HURD, p. 374, c. 2.
42. ibid. p. 104, c. 2.


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