Les deux Babylones Alexander Hislop

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Article 1 - Le grand dragon rouge


Chapitre 6

Ordres religieux

Article 2

Prêtres, moines et nonnes

Si la tête est corrompue, les membres doivent l'être aussi. Si le pape est essentiellement païen, son clergé peut-il avoir un autre caractère ? Si ce clergé a emprunté ses ordres à une source entièrement corrompue, ces ordres doivent participer à la corruption de leur source. On peut le conclure en dehors de toute preuve spéciale ; mais l'évidence sera aussi complète pour le caractère païen du clergé que pour ce qui regarde le pape lui-même. Sous quelque aspect que nous regardions le sujet, cette conclusion s'impose.

Il y a un contraste frappant entre le caractère des ministres du Christ, et celui du clergé papal. Lorsque Christ a envoyé ses disciples, c'était "pour paître son troupeau, pour paître ses agneaux", et cela, avec la Parole de Dieu, qui lui rend témoignage, et contient les paroles de la vie éternelle. Lorsque le pape ordonne son clergé, il lui commande de défendre, sauf dans certaines circonstances, la lecture de la parole de Dieu en langue vulgaire, c'est-à-dire dans une langue que le peuple peut comprendre. Il leur donne bien une mission, mais laquelle ? Elle est indiquée dans ces étonnantes paroles : "Recevez le pouvoir de sacrifier pour les vivants et pour les morts (1) !" Peut-il y avoir un plus grand blasphème ? Quoi de plus opposé au seul sacrifice de Christ "par lequel il a amené pour toujours à la perfection ceux qui sont sanctifiés" (Hébreux X, 14). C'est la vraie fonction caractéristique du clergé de la papauté ! Lorsqu'il se souvenait que ce pouvoir lui avait été conféré dans ces propres termes au moment où on l'ordonna pour la prêtrise, Luther exprimait en frissonnant son indignation : "Comment la terre ne s'est-elle pas entrouverte, comment n'a-t-elle pas englouti celui qui prononçait ces paroles et celui à qui elles s'adressaient ?" (2) Le sacrifice que le clergé papal a le pouvoir d'offrir, comme un "vrai sacrifice propitiatoire" pour les péchés des morts et des vivants, est exactement le sacrifice non-sanglant de la messe, qu'on offrait à Babylone longtemps avant qu'il n'en fût question à Rome.

Le célibat du clergé

Or, Sémiramis, l'original véritable de la reine chaldéenne du ciel, à laquelle on offrit d'abord le sacrifice non-sanglant de la messe, étant, dans sa personne, le type de l'impureté, accordait en même temps la plus grande faveur à cette espèce de sainteté qui regarde avec mépris la sainte loi de Dieu sur le mariage. Les mystères auxquels elle présidait étaient des scènes de la plus vile dépravation, et cependant les ordres les plus élevés de la prêtrise étaient voués au célibat, comme à une vie de sainteté particulière et supérieure. Quelque étrange que cela puisse paraître, la voix de l'antiquité attribue à cette misérable reine l'invention du célibat du clergé, et cela sous une forme extrêmement sévère (3). Dans quelques pays, comme en Égypte, la nature humaine réclama ses droits, et quoiqu'on demeurât fidèle en général au système de Babylone, le joug du célibat fut aboli, et on permit aux prêtres de se marier. Mais tous ceux qui connaissent l'antiquité savent que, lorsque le culte de Cybèle, la déesse Babylonienne, fut introduit dans la Rome païenne, il y fut introduit sous sa forme primitive, avec son clergé célibataire (4). Quand le pape s'appropria tant de traits particuliers au culte de cette déesse empruntés à la même source, il introduisit dans le clergé, de sa propre autorité, l'obligation expresse du célibat. L'introduction d'un pareil principe dans l'Église chrétienne avait été clairement prédite comme une grande marque d'apostasie, "les hommes, est-il écrit, se sépareront de la foi, enseignant des mensonges par hypocrisie, ayant leur conscience cautérisée, défendant de se marier" (I Timothée IV, 1-3). Les effets de cette innovation furent désastreux (5). Les annale de toutes les nations où le célibat des prêtres a été introduit, montrent qu'au lieu de contribuer à la pureté de ceux qui y étaient condamnés, il les a plongés, au contraire dans la plus grande corruption. L'histoire du Thibet, de la Chine, du Japon, où la doctrine babylonienne du célibat des prêtres a régné depuis un temps immémorial, témoigne des abominations qui en ont résulté (6). Les excès commis par les prêtres célibataires de Bacchus, dans la Rome païenne, au milieu de leurs mystères, étaient tels, que le Sénat se sentit obligé de les chasser des limites de la République romaine (7). Dans la Rome papale, les mêmes abominations sont nées du célibat du clergé avec le système corrompu et corrupteur du confessionnal, tellement que tous ceux qui ont examiné le sujet ont été forcés d'admirer la signification étonnante du nom qui lui est divinement donné, dans un sens à la fois littéral et figuré : "la Grande Babylone, la mère de toutes les impudicités et des abominations de la terre (8)." Nous pouvons citer mille faits de cette nature ; prenons-en un seul, il est fourni par le célèbre historien catholique romain de Thou : "Le pape Paul V songeait à supprimer les maisons de tolérance de la sainte cité ; mais le Sénat romain pétitionna pour l'empêcher d'exécuter ce projet, parce que, disait-il, l'existence de ces mai-sons est le seul moyen d'empêcher les prêtres de séduire nos femmes et filles (9)."

La tonsur cléricalee

Les prêtres célibataires ont tous une certaine marque au moment de leur ordination ; c'est la tonsure cléricale. La tonsure est la première partie de la cérémonie de l'ordination, et elle est considérée comme l'élément le plus important du caractère des ordres du clergé romain. Lorsque après de longues discussions, les Pictes se furent enfin soumis à l'évêque de Rome, leur clergé accepta cette tonsure comme étant celle de saint-Pierre : ce fut là le symbole visible de leur soumission. Naitan, le roi des Pictes, ayant réuni les nobles de sa cour et les pasteurs de son église, s'adressa à eux en ces termes : "Je recommande à tout le clergé de mon royaume de recevoir la tonsure." C'est ainsi, nous dit Bédé, que cette importante révolution fut aussitôt accomplie par l'autorité royale (10). Le roi envoya des agents dans chaque province, il imposa la tonsure circulaire à tous les ministres et aux moines, suivant la mode romaine, et les soumit ainsi à Pierre, le prince béni des apôtres (11). Ce fut la marque, dit Merle d'Aubigné, que le pape imprima non sur le front, mais sur le haut de la tête. Une proclamation royale et quelques coups de ciseaux placèrent les Écossais, comme un troupeau de brebis, sous la houlette du berger du Tibre (12). Mais si Rome donne tant d'importance à cette tonsure, quel en est donc le sens ? C'était l'ordination visible de ceux qui s'y soumettaient, comme les prêtres de Bacchus. On ne peut faire reposer cette tonsure sur aucune autorité chrétienne. C'était bien la tonsure de Pierre, mais du Pierre Chaldéen des mystères, et non du Pierre de la Galilée. C'était un prêtre tonsuré, car le dieu dont il révélait les mystères était tonsuré. Plusieurs siècles avant l'ère chrétienne, Hérodote disait à propos de la tonsure Babylonienne : les Arabes ne reconnaissent pas d'autres dieux que Bacchus et Uranie (c'est-à-dire la reine du ciel,) et ils disent que leurs cheveux étaient coupés de la même manière que ceux de Bacchus ; or, ils les coupent en forme circulaire, se rasant autour des tempes (13).

Qu'est-ce donc qui a pu donner lieu à cette tonsure de Bacchus ? Tout dans cette histoire était représenté d'une manière mystique ou hiéroglyphique, et cela de telle sorte que les initiés seuls pouvaient le comprendre. L'un des faits qui occupaient la place la plus importante dans les mystères, c'était la mutilation qu'on fit subir a Bacchus après sa mort. En souvenir de ce fait, on répandait chaque année des larmes amères sur le "Rosh-Gheza, le prince mutilé". Mais Rosh-Gheza (14) signifie aussi celui qui a la tête tondue ou rasée. Aussi était-il représenté sous l'une ou l'autre de ces deux formes de tonsure ; et ses prêtres, pour la même raison, avaient au moment de leur ordination, la tête tondue ou rasée dans le monde entier, là où l'on trouve des traces du système Chaldéen, on trouve toujours en même temps cette manière de tondre ou de raser la tête. Les prêtres d'Osiris, le Bacchus Égyptien, se distinguaient toujours par la tonsure de leur tête (15). Dans la Rome païenne (16), dans l'Inde, et même en Chine, la marque caractéristique du clergé Babylonien était une tête rasée. Ainsi lorsque Gautama Bouddha, qui vivait au moins 540 années avant Jésus-Christ, établit dans l'Inde la secte du Bouddhisme, qui de là se répandit dans les pays les plus éloignés de l'Extrême-Orient, il se rasait lui-même la tête, pour obéir, disait-il, à un commandement divin et alors il se mit à pousser les autres à suivre son exemple. L'un des titres par lesquels on le désignait était le dieu à la tête rasée (17). "Le dieu à la tête rasée, dit l'un des Purans, forma un certain nombre de disciples et d'hommes à la tête rasée, comme lui, afin d'accomplir les ordres de Vichnou." On peut démontrer la haute antiquité de cette tonsure d'après la loi Mosaïque : il était formellement défendu aux prêtres Juifs de se faire aucune tonsure sur la tête (Lévitique XXI, 5) ce qui montre suffisamment que même déjà à l'époque de Moïse, l'usage de se raser la tête avait été introduit. Dans l'Église de Rome, la tête des prêtres ordinaires est seulement tondue, la tête des moines ou du clergé régulier est rasée, mais les uns et les autres, à leur consécration, reçoivent la tonsure régulière. Ils s'identifient ainsi, sans qu'il soit possible d'en douter, avec Bacchus, le prince mutilé (18). Or, si les prêtres de Rome enlèvent au peuple la clef de la connaissance et lui ferment la Bible ; s'ils sont consacrés pour offrir le sacrifice Chaldéen en l'honneur de la reine païenne du ciel ; s'ils sont liés par la loi chaldéenne du célibat, qui les plonge dans la dépravation ; si en un mot, ils sont marqués à leur consécration de la marque caractéristique du Bacchus Chaldéen, quel droit, quel droit possible, ont-ils de se faire appeler ministres du Christ ?

Les moines et les nonnes

Mais Rome n'a pas seulement son clergé séculier ordinaire, comme on l'appelle ; elle a aussi, tout le monde le sait, d'autres ordres religieux d'une espèce différente. Elle a des armées innombrables de moines et de nonnes tous engagés à son service. Où peut-on trouver dans l'Écriture le moindre témoignage en faveur d'une pareille institution ? Dans la religion du Messie Babylonien, elle existait depuis les temps les plus reculés. Il y avait en abondance dans ce système des moines et des religieuses. Dans le Thibet et le Japon, où le système Chaldéen fut de bonne heure introduit, on peut trouver encore des monastères, et ils y ont produit les mêmes résultats funestes pour la morale que dans l'Europe papale (19). En Scandinavie les prêtresses de Freya, (c'étaient d'ordinaire les filles du roi), qui avaient à veiller sur le feu sacré, et devaient observer une virginité perpétuelle, étaient précisément un ordre de nonnes (20). À Athènes, il y avait des vierges maintenues aux frais publics, qui étaient strictement vouées au célibat (21). Dans la Rome païenne, les Vierges Vestales qui avaient à remplir le même devoir que les prêtresses de Freya, occupaient une position semblable. Même dans le Pérou, pendant le règne des Incas, le même système prévalait, et cela avec une analogie qui prouve bien que les Vestales de Rome, les nonnes de la papauté et les saintes vierges du Pérou doivent être sorties de la même origine. Voici comment Prescott parle des nonnes Péruviennes : "Les Vierges du soleil, les élues, comme on les appelle, présentent une autre analogie avec les institutions catholiques romaines. Ces jeunes vierges étaient consacrées au service de la déesse ; elles étaient enlevées à leur famille dès l'âge le plus tendre, et mises dans des couvents où on les remettait aux soins de matrones d'un certain âge, mamaconas (22), qui avaient vieilli entre ces murs. Elles devaient veiller sur le feu sacré qu'on allumait à la fête de Raymi. Dès qu'elles entraient dans l'établissement, elles n'avaient plus de communication avec le monde, pas même avec leur famille ou leurs amis. Malheur à la pauvre jeune fille qui était reconnue coupable d'une intrigue ! Elle était condamnée, d'après la terrible loi des Incas, à être enterrée vivante !" C'était exactement le sort de la Vestale romaine qui violait son voeu. Cependant ni dans le Pérou, ni dans la Rome païenne, le devoir de la virginité n'était aussi strict que dans la papauté. Il n'était pas perpétuel, aussi n'était-il pas si profondément démoralisateur. Après un certain temps, les nonnes pouvaient être délivrées de leur solitude, et se marier. Dans l'Église de Rome, elles sont absolument privées de ces espérances. Dans tous ces détails, néanmoins, il est facile de voir que le principe sur lequel reposaient ces institutions est évidemment le même. "On est étonné, dit Prescott, de trouver une pareille ressemblance entre les institutions de l'Inde, de l'Amérique, de la Rome ancienne et de la Rome catholique moderne (23)." Prescott a de la peine à expliquer cette ressemblance ; mais elle s'explique aisément par un petit passage du prophète Jérémie, que nous avons cité au début de ce travail : "Babylone a été dans la main du Seigneur une coupe d'or, qui a enivré toute la terre." (Jérémie LI, 7). C'est là la pierre de Rosette qui a servi déjà à jeter tant de lumière sur les secrètes iniquités de la papauté, et qui est destinée à déchiffrer les sombres mystères de chaque système passé ou présent de la mythologie païenne. Il est facile de prouver la vérité littérale de cette parole : il est facile de prouver que l'idolâtrie de toute la terre est, la même, que le langage sacré de toutes les nations est purement Chaldéen, que les grands dieux de toutes les contrées et de tous les climats sont désignés par des noms Babyloniens, et que tous les paganismes de l'humanité sont la corruption perfide et délibérée, mais cependant singulièrement instructive, du premier évangile annoncé en Éden et transmis plus tard par Noé à toute la race humaine. Le système élaboré d'abord à Babylone, et propagé plus tard jusqu'aux extrémités de la terre, s'est modifié et décomposé à différentes époques et dans divers pays. C'est dans la Rome papale seule qu'on le trouve presque dans toute sa pureté et son intégrité. Mais cependant au fond des apparentes variétés du paganisme, il y a une unité et une identité étonnantes qui témoignent de la vérité de la Parole de Dieu. Nous attendons avec confiance la ruine de toute cette idolâtrie. Mais avant que les idoles païennes ne soient définitivement "jetées aux taupes et aux souris" (Ésaïe II, 20), je suis persuadé qu'elles seront renversées pour adorer "l'Éternel le Roi", pour rendre témoignage à sa glorieuse vérité, et pour attribuer, dans une acclamation unanime, le salut, la gloire, l'honneur, la puissance, à celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau pour l'éternité !


1. MERLE D'AUBIGNÉ, La Réformation, vol. I. B. II, ch. IV, p. 171.
2. MERLE D'AUBIGNÉ, vol. I, p. 171.
3. AMMIANUS MARCELLINUS : "Semiramis teneros mares castravit omnium prima", liv. XIV, ch. 6, p. 26.
4. PAUSANIAS, liv. VII, ch. 17, p. 587 ; KENNETT, liv. II, ch. VII, Les Décemvirs, etc.
5. Voir Lumière de la Prophétie, ch. I, p. 28 et ch. IV ; p. 114 et JEWELL, Les Réformateurs anglais, p. 228.
6. HAMEL, Voyages dans la Corée, Collection de PINKERTON, vol. II, P. 536-537. Voir aussi Description du Thibet dans la même Collection, p. 554, CARON, Le Japonibid. p. 630, et KEMPFER, Le Japon, ibid. p. 747.
7. TITE-LIVE, XXXIX, 8 et 18, vol. V, p. 196-207.
8. Apocalypse XVII, 5. Le Révérend M. H. Seymour montre qu'en 1836 sur un nombre total de 4373 naissances à Rome, 3160 enfants étaient des enfants trouvés ! Quelle dépravation ce chiffre ne dévoile-t-il pas ! Résultats moraux du système romain, p. XLIX, dans Les soirées avec les disciples de Rome.
9. THUANUS, Histoires, liv. XXXIX, ch. 3, vol. II, p. 483.
10. BÈDE, liv. V, ch. 21, p. 216.
11. ibid.
12. MERLE D'AUBIGNÉ, vol. V. p. 55
13. HÉRODOTE, liv. III, ch. 8, p. 185. C.
14. Gheza veut dire tondre et aussi raser.
15. MACROBE, liv. I, ch. 23. p. 189.
16. TERTULLIEN, vol. II, Carmina, p. 1105-1106.
17. Col. KENNEDY, Bouddha, dans la Mythologie Hindoue, p. 263-264.
18. Nous avons déjà montré (note 1, p. 33) que chez les Chaldéens l'expression Zéro signifiait "un cercle" et la "semence". Suro, la semence, dans l'Inde, était la divinité du soleil incarné. Quand cette semence était représentée sous une forme humaine, pour l'identifier avec le soleil, on la représentait avec un cercle, l'emblème bien connu de l'orbite du soleil, sur une partie de son corps. Ainsi le dieu anglais Thor était dépeint avec un cercle flamboyant sur la poitrine (WILSON, La religion des Parsis, p. 31). Dans la Perse et dans l'Assyrie, le cercle était tantôt sur la poitrine, tantôt autour de la taille, tantôt dans la main de la divinité (BRYANT, vol. II, planches p. 216, 406-407 et LAYARD, Ninive et Babylone, p. 160). Dans l'Inde, il est placé au bout du doigt (MOOR, Le Panthéon, planche XIII, Vichnou). Aussi le cercle devint-il l'emblème de Tammuz ressuscité ou la semence. La tonsure circulaire de Bacchus était évidemment destinée à l'indiquer comme Zéro, ou la semence, le grand Libérateur. Le cercle de lumière qui entoure la tête des prétendus portraits de Christ était évidemment une forme différente du même objet et venait de la même source. "La cérémonie de la tonsure, dit Maurice, parlant de cette cérémonie chez les Hindous, était une ancienne coutume des prètres de Mithra : ils imitaient par leur tonsure le disque du soleil" (Antiquités, vol. VIIp. 851, Londres, 1800). Comme le dieu soleil était le grand dieu si regretté, comme il avait les cheveux coupés en forme circulaire, et que les prêtres qui pleuraient sa perte avaient les cheveux coupés de la même manière, ainsi dans divers pays ceux qui se lamentaient sur les morts et qui coupaient leurs cheveux en leur honneur, les coupaient en forme circulaire. Cette coutume existait en Grèce, Hérodote en parle comme d'un usage pratiqué chez les Scythes ; il raconte les funérailles d'un roi de ce peuple et dit : "Le corps est entouré de cire. On le met sur un char et on l'emmène dans un autre district, où les personnes qui le reçoivent, à l'exemple des personnes royales, se coupent un morceau de l'oreille, et se rasent la tête en forme de cercle" (Hist, liv. IV, ch. 71, p. 279). Or, de même que le pape avait lui-même une tonsure circulaire, ainsi ses prêtres, pour s'identifier à ce même système, doivent avoir la même tonsure circulaire, afin d'être, dans leur mesure et dans leur rang, les vrais représentants du même faux Messie.
19. Voir note 4 p. 330, et aussi Hist. du Tonkin, PINKERTON, vol. IX, p. 766. Il en est, même chez les protestants, qui commencent à parler de ce qu'ils appellent les bienfaits des couvents dans des temps difficiles, comme si les couvents n'étaient nuisibles que lorsqu'ils tombent dans la décrépitude et la corruption ! Le célibat obligatoire, qui fait la base du système monastique, est de la véritable essence d'apostasie, qui est divinement caractérisée comme étant "le Mystère d'iniquité" (II Thessaloniciens II, 7). Que ces protestants lisent I Timothée IV, 1-3, et ils ne diront plus que les abominations des couvents viennent uniquement de leur décrépitude.
20. MALLET, vol. I, p. 141.
21. POTTER, Antiquités, vol. I, p. 369.
22. Mama-cona, mère-prêtresse, est presque de l'hébreu pur, et vient de Am, mère et Cohn, prêtre, avec une terminaison féminine. Notre nom Maman, comme celui du Pérou, n'est autre chose que Am redoublé, Il est extraordinaire que le titre imaginaire de la dame abbesse en Irlande soit "Révérende Mère". Le mot "nonne" lui-même est un mot chaldéen. Ninus, le Fils, est Nin ou Non en Chaldéen. Or, le féminin de Non, un fils, est Nonna, une fille, ce qui est précisément le nom canonique pour désigner une nonne, et Nonnus de même, était primitivement l'expression consacrée en Orient pour désigner un moine (GIESELER, vol, II, p. 14, note).
23. PRESCOTT, Le Pérou, vol. I, p. 103.


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