Circé, la fille du Soleil.
Figure 26

Circé, la fille du Soleil*, la tête entourée d'un cercle (auréole).

Il est expliqué que cette gravure empruntée à l'Odyssée représente Ulysse et Circé, au moment où le héros, ayant bu impunément la coupe enchantée, grâce à l'antidote que lui avait donné Mercure (on sait en effet que Circé avait une coupe d'or comme la déesse Babylonienne), tire son épée et s'avance pour venger ses compagnons transformés en pourceaux.
La déesse terrifiée se soumet aussitôt, ainsi que le raconte Homère.

Ulysse fait lui-même le récit :

"Va maintenant te coucher à l'étable, avec tes compagnons" ;
– Mais le charme est sans effet, je tire mon glaive acéré, je fonds
Sur la déesse, comme si je voulais la tuer ; elle jette un grand cri,
Se baisse, embrasse mes genoux, et tout en larmes, m'adresse
Ces paroles rapides : "Qui donc es-tu ?" etc. (Odyssée, X, 320)

Ce tableau, ajoute l'auteur des Pompéiens, est remarquable, car il nous montre l'origine de cette couronne affreuse et dépourvue de sens qui entoure les têtes des saints, "nimbus" ou "aureola", définie par Sorvius comme "le fluide lumineux qui entoure la tête des dieux". Elle appartient à Circé, en tant que fille du soleil. Les empereurs se l'appropriaient en signe de divinité ; et sous ce respectable patronage, elle s'introduisit, comme autres coutumes païennes, dans les usages de l'Église. Mais nous adressons aux empereurs plus de blâme qu'ils ne méritent : ce fut plutôt l'évêque de Rome qui fit pénétrer dans l'Église "la superstition païenne" !

* Pompeii, Vol. II, p. 91, 92.