La malédiction de Canaan
par
Patrick Oculi Rinaldo
Extrait du livre
" Harmaguédon la bataille a commencé "
(Nous vous conseillons vivement de lire
" Le livre de Vie ou La postérité de Dieu "
avant d'en faire lecture)
Nous avons exposé dans le commentaire précédent, l'approche que nous retenons dans l'interprétation de la notion de postérité dans les Écritures. C'est dans la même perspective que nous tenterons de dégager, une interprétation de la prophétie de Noé sur Canaan, respectueuse de la Majesté de DIEU, de sa bonté envers ses créatures, et de l'unité théologique des Écritures. Nous ferons ce que préconise Samson pour percer les mystères, « nous labourerons avec la génisse du Seigneur » : cette génisse c'est l'Église. Nous voulons scruter le passé et l'Ancien testament avec, dans une main le Mystère de l'Église, et dans l'autre le Mystère de CHRIST, afin d'éclairer notre présent. Et ce que nous voyons c'est que les eaux ont déjà été transformées en sang. C'est du sang impur et de l'eau d'amertume que l'on donne à boire à nombre de chrétiens assoiffés. Nous affirmons que les grêlons tombent déjà lourdement, en détruisant les pâturages et les hommes. Quand les hérésies, les fausses doctrines, l'idolâtrie et le mensonge, envahissent l'Église, le message de l'Église n'est plus cette pluie fine qui abreuve les hommes et les bêtes, et fait germer les plantes, mais c'est une pluie de grêle ! C'est de la glace qui tombe du ciel ! Une parole froide, emprisonnée, glacée, sans vie. Et l'Éternel nous dit au
Psaumes 147:17-20 :
« Il lance sa glace par morceaux; Qui peut résister devant son froid ?
Il envoie sa parole, et il les fond; Il fait souffler son vent, et les eaux coulent.
Il révèle sa parole à Jacob, Ses lois et ses ordonnances à Israël;
Il n'a pas agi de même pour toutes les nations, Et elles ne connaissent point ses ordonnances. »
Quand l'Éternel fait souffler son vent, ce vent dont il dit que :
« Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va »,
alors les eaux coulent, car c'est l'Esprit de Dieu qui nous conduit dans la Vérité. Quand l'Église n'éclaire plus, c'est la lune qui ne donne plus sa lumière, c'est le froid et tout est gelé, selon
Zacharie 14:6 :
« En ce jour-là, il n'y aura point de lumière; Il y aura du froid et de la glace. »
Oui, le tiers du Soleil est déjà voilé et la lune ne donne plus beaucoup de lumière. Car dans l'Église de JÉSUS-CHRIST, on respire toujours les relents de l'une des « Exégèses » les plus hideuses jamais construite.
Tous les continuateurs de cette vomissure théologique, incapables de se débarrasser des stigmates de l'ethnocentrisme occidental, en faisant de Cham l'ancêtre de tous les nègres, tentent de masquer à bon compte la honte de quatre siècles d'esclavage et de traite négrière, dont se rendit coupable tout l'occident chrétien, Catholique et Protestant.
Pour nous aider à prendre toute la mesure de ce drame, il convient de signaler que cette « exégèse » n'est pas le seul lieu d'un détournement à caractère ethnocentrique du texte biblique.
S'agissant de la traduction de
1 Samuel 16:12, et de l'utilisation du terme "blond" en lieu et place de "roux", par de nombreuses traductions de la bible, en particulier celle du très respecté et très respectable Louis SEGOND, nous sommes en présence d'un choix de traduction délibérément ethnocentrique.
Choix qui malheureusement a fait écho à une conception hiérarchique et raciale de l'humanité, dont nous ne sommes pas près d'oublier l'apogée dans la très récente barbarie nazie !
Nous utilisons très largement les traductions de Louis Segond dans le présent ouvrage ! C'est encore la traduction la plus répandue dans le monde évangélique auquel nous nous adressons. Et en dépit de toutes ses « imperfections », elle demeure une traduction sérieuse, supportant largement les modestes commentaires que nous proposons.
Mais tout de même, cet excellent et réputé rigoureux traducteur des Écritures n'a pas semblé échapper totalement à l'air de son temps, en matière d'ethnocentrisme et d'exaltation infondée de la blondeur propre à l'occident ! C'est pourquoi il traduit le mot « admoniy » par blond en
1 Samuel 16:12 :
« Isaï l'envoya chercher. Or il était blond, avec de beaux yeux et une belle figure. L'Éternel dit à Samuel: Lève-toi, oins-le, car c'est lui! ».
Il reprend pour montrer la validité de son choix en
1 Samuel 17:42 :
« Le Philistin regarda, et lorsqu'il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu'un enfant, blond et d'une belle figure. »
Il n'y a aucune justification textuelle ou théologique à ce choix du mot blond pour traduire « admoniy ». En effet, dans le même contexte sémantique, Louis SEGOND traduit correctement le même mot « admoniy » s'agissant d'Ésaü, par roux, en
Genèse 25:25. Il traduit aussi le mot « adom » par roux, en
Genèse 25:30, Zacharie 1:8, Zacharie 6:2.
Ce qui de plus, est absolument incompréhensible, c'est que nulle part d'autre le terme blond n'est utilisé par L. SEGOND, dans toutes les Écritures. Cette absence de référence rend mal aisée l'approche de « Or il était blond ». En effet, nous sommes privés de tout appui pour explorer ce que soulève cette blondeur ! La vulgate disait « misit ergo et adduxit eum erat autem rufus et pulcher aspectu decoraque facie et ait Dominus surge ungue eum ipse est enim ». Rufus pour rouge ou roux ! La septante, depuis bien longtemps, avait traduit par rougeaud (rouquin), et la bible de Jérusalem avait traduit par roux. Darby, traducteur à dominante littéraliste, commet le même tour de passe-passe que Segond sans pour autant oser aller aussi loin que ce dernier : il se contente d'un « Or il avait le teint rosé ». Darby n'a pas autant de délicatesse pour Ésaü. Il traduit lui aussi « admoniy », par
roux, s'agissant d'Ésaü.
La traduction correcte de « admoniy » est renforcée par la descendance d'Ésaü appelé Édom, de « Édom » et « Adom » signifiant roux. Ce terme hébreux « admoniy », n'est utilisé que pour désigner Ésaü et David. Ainsi donc, Louis SEGONG et les autres, refusent à David son véritable aspect : celui d'un homme roux, d'un rouquin, d'un rougeaud, d'un « rufus » ! Car pour des raisons qui ne nous semblent pas obscures, il convenait mieux qu'une aussi haute figure que David soit déclarée blonde, au lieu de rousse. Le rejet d'un roux, d'un rougeaud, ou d'un rouquin en Ésaü paraît plus acceptable pour des oreilles chrétiennes, que l'élection à la tête d'Israël d'un roux, d'un rouquin, d'un rougeaud en David !
Mais c'est aussi au mépris de l'avertissement intrinsèque contenu dans le texte, que ce choix fut fait. Il est dit en
1 Samuel 16:12 :
« Isaï l'envoya chercher. Or il était roux, avec de beaux yeux et une belle figure. L'Éternel dit à Samuel: Lève-toi, oins-le, car c'est lui! ».
« Or il était roux ». La construction de la phrase montre bien que le teint de David est parlant. C'est une évidence, même pour un non-linguiste. C'est donc à dessein, que Louis SEGOND, traduit blond, en muselant le texte. Depuis un certain temps déjà dans l'histoire de l'occident chrétien, la figure du blond semble être la seule qui puisse traduire un être d'exception parmi son peuple, mais aussi parmi tous les peuples de la terre. La dernière révision de la Bible « Segond » corrige enfin cette contradiction flagrante ! Traduire « il était blond » aurait pu passer pour un choix sans conséquence, mais traduire « Or il était blond » fut un contre-sens délibéré, lorsque l'on avait déjà traduit le même mot par roux !
Ce n'est pas la méthode de L. Segond que nous mettons en question, loin de là ! Car les principes qu'il établit pour fonder sa traduction sont l'objet d'une grande rigueur et d'une volonté de rendre fidèlement le Texte et non d'exprimer des partis pris. Or c'est à cet endroit qu'il se laisse glisser ; c'est pourquoi cela devient d'autant plus insupportable pour ceux, qui comme nous, lui sont reconnaissants du travail accompli par ailleurs.
Si nous nous conformons aux Écritures, le teint blond de David ne parle pas ! Il parle en tant que blond, seulement à l'occident Chrétien, qui a érigé la figure du blond au sommet de la hiérarchie des hommes.
Or, le teint roux de David, est parlant selon le dessein de DIEU. Car ce teint roux de David, lui fait porter la figure de l'aîné comme Ésaü, celle du premier-né, de JÉSUS-CHRIST le premier-né de toute la création. David n'est pas l'aîné naturel, car avant lui, sont les sept fils d'Isaï. David est huitième tout comme Noé. Par son teint roux qui rappelle Ésaü l'aîné, alors qu'il n'est pas le premier-né mais le huitième, il est la figure du dernier aîné, figure du dernier Adam, figure de CHRIST. Les sept premiers fils sont rejetés, comme la mise à l'écart d'une première génération. Ce teint roux, évoque aussi la vache rousse, sans tache et sans défaut qui n'a point porté de joug, une vache qui n'a jamais été asservie, qui est égorgée hors du camp, puis entièrement brûlée, et dont les cendres permettent de faire l'eau de la purification ! Vache rousse qui évoque le sacrifice et la personne de Jésus, lui qui fut sans tache et sans défaut, dont le sang fut répandu hors du camp, et dont le corps ne vit point la corruption. Ce Jésus qui fit, et fait encore pour nous la purification des péchés. C'est le bénéfice de la mort et de la résurrection de Christ, que nous réclamons pour la purification de nos péchés.
Cette tendance de Segond, à traiter de manière biaisée les questions de couleurs et peut-être de races, qui semble se confirmer par la traduction pudique de «
andrapodistes » Andrapodistès, en voleur d'homme, nous a longtemps laissés bien perplexes en
1 Timothée 1:8-11 :
« Nous n'ignorons pas que la loi est bonne, pourvu qu'on en fasse un usage légitime,
sachant bien que la loi n'est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs, les irréligieux et les profanes, les parricides, les meurtriers,
les impudiques, les infâmes, les voleurs d'hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine,
— conformément à l'Évangile de la gloire du Dieu bienheureux, Évangile qui m'a été confié. ».
Qu'est-ce qui, à ce point, gêne un protestant né au 19ème siècle, pour l'empêcher de traduire « andrapodistes » en « Marchands d'esclaves » comme il se doit ? Quelle pudeur ! Qui oserait nier que « voleurs d'hommes » n'évoque en français que l'idée de ravisseurs, ou de kidnappeurs, et non la figure du marchand d'esclaves, et cela même au début du 20ème siècle. La traduction est subtile, la trahison aussi ! C'est la vérité qui rend libre. Ce n'est pas rendre service que de voiler pudiquement la vérité, car en cela personne ne tire profit. Certainement pas ceux que l'on veut épargner, car ils sont confortés dans leur mensonge. Ce qui fut obscène, c'est l'esclavage et la traite, et non les condamnations justes de l'Apôtre Paul ! Le marchandage d'esclaves, la traite des hommes, furent, sont, et seront toujours contraires à la saine doctrine !
Nous n'écrivons pas cela en vue de faire le procès de Louis Segond. Qui sommes-nous ? Nous voulons seulement aimer la vérité qui rend libre. Mais nous n'adorons aucune icône. Nous regardons avec reconnaissance les étoiles que DIEU a placées dans le Ciel. Étoiles qui nous guident dans notre pèlerinage sur cette terre. Aussi, nous répétons que Louis SEGOND est une figure marquante, reconnue pour sa rigueur dans la traduction de la Bible, un homme dont les travaux ont été bénéfiques pour l'ensemble de la chrétienté.
Ce que nous voulons mettre en lumière, c'est que même lui a été imprégné de l'ethnocentrisme de son époque ! Les travaux de révision de la traduction de Louis Segond ont rectifié ces erreurs, ou plutôt ces errances, et nous saluons ces corrections. Et pourtant serait-ce que le contexte n'ait guère changé ?
Car l'exégèse raciste de la « malédiction de Canaan », ne semble pas non plus émouvoir qui que ce soit.
Certes, on peut ne pas avoir compris le sens véritable de la prophétie de Noé, mais peut-on pour autant accepter silencieusement une exégèse raciste, sans s'élever et être animé de zèle pour défendre le nom de l'Éternel ? Car cette « exégèse » est une offense à Dieu ! Si notre vocation chrétienne ne nous appelle pas à être les défenseurs de toutes les causes d'opprimés, car Jésus-Christ notre Roi, était un colonisé, nous sommes sans aucun doute tenus de défendre le nom de notre DIEU, et de protester lorsque l'on affuble la Majesté Divine de traits aussi scélérats que ceux qui découlent de cette interprétation !
Elle présente Cham comme le père des nègres, et permet à bon compte la justification perfide et sournoise de l'esclavage et de la traite des nègres. Que naissent dans tous les âges, des monstruosités diaboliques, teintées de racisme et d'ethnocentrisme, quoi de plus habituel dans la mer chaotique des hommes ? Mais qu'elles perdurent dans l'Église sans être combattues et dénoncées, c'est une honte sur toute l'Église Évangélique et Protestante. Il semblerait que cette interprétation soit d'origine judaïque et très ancienne, toutefois, peu importe son lieu et sa date de naissance. Cette funeste fumisterie qui se retrouve même dans les Églises chrétiennes africaines ou afro-caribéennes, n'est pas à prendre à la légère, car elle renvoie à nos frères chrétiens, fils de DIEU, une image dévaluée et sous-évaluée de leur personne.
Aucune fumisterie de cette nature, ne pourrait se perpétuer dans l'Église si elle n'arrangeait personne.
En premier lieu, certaines sectes racistes dites chrétiennes, et en second lieu, pour le pire, certains de nos frères « dits missionnaires », qui tout en se targuant d'être la lumière des nations au pays des ignorants, ne font rien pour lutter contre cette puanteur.
En outre, quel chrétien pourrait se dire rempli de l'Amour de DIEU pour les peuples et les hommes de la terre, et pourrait en même temps croire, ou laisser croire, que l'Éternel puisse condamner des peuples entiers à l'esclavage, uniquement à cause de la couleur de leur peau, pendant près de quatre siècles ?
Et enfin, si cette exégèse était vraie, pourquoi avoir mis un terme à l'esclavage des nègres ? Puisque Dieu le justifie ! L'Éternel ne fixe pas de fin à l'esclavage de Canaan, comme il fixe une durée à l'esclavage des juifs en Égypte !
« Au coucher du soleil, un profond sommeil tomba sur Abram; et voici, une frayeur et une grande obscurité vinrent l'assaillir.
Et l'Éternel dit à Abram: Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux; ils y seront asservis, et on les opprimera pendant quatre cents ans.
Mais je jugerai la nation à laquelle ils seront asservis, et ils sortiront ensuite avec de grandes richesses.
Toi, tu iras en paix vers tes pères, tu seras enterré après une heureuse vieillesse ».
Il y eut bien quatre siècles d'esclavage des juifs en Égypte. Mais l'esclavage des fils d'Israël en Égypte, pendant quatre siècles, n'est jamais justifié par l'Éternel. Selon les Écritures c'est la présence de Joseph, fils d'Israël qui assura en partie la prééminence de Pharaon en Égypte, et la survie de l'Égypte. C'est la prospérité et la fécondité des fils d'Israël qui suscitent une haine absurde et criminelle. Il n'y a pas de faute à l'origine de ces temps d'horreur.
N'est donc pas recevable, le ton paternaliste et bonhomme de ceux qui ne pouvant ou ne voulant dénoncer une injure injustement infligée à leur frères, préfèrent l'ignorer avec un : « — Ce n'est pas si grave ! » qui ne traduit rien d'autre que mépris ou distance non fraternelle. En effet, cela est grave, car induisant un refus de penser par soi-même, un enchaînement dans la honte comme s'il existait une toute petite porte cachée à l'arrière du temple de DIEU, qui leur servirait d'accès. L'esprit de paix, de fraternité et d'amour qui doit nous animer tous, est incompatible avec une justification théologique du crime qui en prolonge insidieusement les effets.
Oui, nous disons un refus de penser par soi-même qui atteint les profondeurs abyssales du pitoyable, quand ce sont les descendants d'esclaves qui justifient l'esclavage au nom de l'Évangile qui fut prêché ! Jean, Jacques, Luc, Paul, Pierre, Barnabas, Mathieu, Marc, Timothée, Thomas, et tous ceux qui, au péril de leur vie, ont prêché au commencement l'Évangile de la Grâce, qui ont-ils réduits en esclavage, pour que le message de l'Évangile conquière le monde, de Jérusalem à l'Éthiopie, du Moyen Orient au nord de l'Afrique, de l'Empire Romain aux îles Anglo-normandes, jusqu'aux aux confins du nord de l'Europe ? Certains furent lapidés, martyrisés, sacrifiés, et leur sang « fut la semence de chrétiens ». Mais ils n'asservirent personne au nom de l'Évangile ! Ils rendirent leur liberté à ceux qui étaient prisonniers et esclaves de leur péché, de leur ignorance, de leur culture, et de leurs traditions bien souvent immorales.
Et parce que Cham a vu son père Noé dans sa nudité, et s'en est moqué, le chemin de l'Évangile de la Grâce passerait par le tunnel de l'esclavage pour les nègres ? Et qui oserait soutenir qu'il puisse s'agir encore de grâce si tel était le prix à payer ? Que Dieu me pardonne de reproduire ici, parce qu'il faut le dénoncer, un pareil blasphème contre la Majesté et la Bonté de notre Seigneur et Maître JÉSUS-CHRIST.
Du point de vue des Écritures et de l'histoire biblique, il n'y eut jamais de manière distinctive de « Peuple Noir ». Cette distinction n'est pas biblique. De plus, touchant à la nudité du corps, ce chant malsain résonne en écho avec toutes les obscénités dont on affuble volontiers les hommes dits « Noirs ».
La Bible nous dit que nous sommes tous sortis d'un même sang, des mêmes reins et que nous nous sommes répandus sur la terre. Et pour couronner l'oeuvre malfaisante de cette « interprétation » de la malédiction de Canaan, les « généalogies Scofieldiennes » sur les peuples et les descendances, tracent des autoroutes largement empruntées par les tenants de cette très « mauvaise nouvelle ».
Faut-il faire taire Paul en
1 Timothée 1:4 ?
« Je te rappelle l'exhortation que je te fis, à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t'engageai à rester à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d'autres doctrines,
et de ne pas s'attacher à des fables et à des généalogies sans fin, qui produisent des discussions plutôt qu'elles n'avancent l'oeuvre de Dieu dans la foi. »
Notre Seigneur JÉSUS ne met-il pas un terme à toute revendication ethnique en
Matthieu 3:9 ?
« et ne prétendez pas dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham. ».
Si la revendication de la paternité d'Abraham quoique reconnue, est tout de même refusée aux Juifs par JÉSUS-CHRIST, que pouvons nous valablement faire dire aux généalogies... qui ne soit spirituel ?
La Bible distingue entre Grecs et Juifs, Gentils et Juifs, Païens et Juifs, Chrétiens et Juifs, Chrétiens et Païens, Hommes et Femmes, Israël et le reste du monde, l'Église et le Monde, le ciel et la terre ; elle oppose la mer et la terre, les boucs et les brebis, les bons et les méchants, la lumière et les ténèbres, mais jamais elle ne distingue ni n'oppose les Blancs et les Noirs, ni les Blancs et les Jaunes, ni non plus les Jaunes et les Noirs. Toute exégèse qui sépare dans ce sens, est l'oeuvre de ceux qui divisent avec le Diable. Que disent-ils ?
Que Cham est l'ancêtre des Noirs ou des Nègres, et qu'en suivant la descendance de Cham, il apparaît qu'il s'agit des peuples noirs, et qu'en conséquence la malédiction qui touche Canaan s'est accomplie en l'esclavage et la traite des nègres.
En effet, Cham voit la nudité de son père dont il se moque, alors tombe le « jugement de DIEU » : sa descendance sera l'esclave de ses frères. Il en découle, quatre siècles d'esclavage inhumain, où en dépit de l'interprétation scandaleuse du texte, l'« homme noir » n'était pas considéré comme l'esclave de ses frères : l'« homme blanc » n'étant surtout pas son frère, car il fallut débattre longtemps pour savoir si l' « homme noir » avait une âme.
Nous ne reprendrons pas ici toutes les incohérences de cette exégèse à l'emporte pièce, c'est pourquoi empressons-nous de quitter le grotesque et l'obscène, et intéressons-nous à la parole de DIEU.
Nous vous invitons à faire lecture de
Genèse 5:29 à
Genèse 10:32. Les versets qui nous intéressent particulièrement sont les suivants :
« Les fils de Noé, qui sortirent de l'arche, étaient Sem, Cham et Japhet. Cham fut le père de Canaan.
Ce sont là les trois fils de Noé, et c'est leur postérité qui peupla toute la terre.
Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne.
Il but du vin, s'enivra, et se découvrit au milieu de sa tente.
Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères.
Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père.
Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet.
Et il dit: Maudit soit Canaan! qu'il soit l'esclave des esclaves de ses frères!
Il dit encore: Béni soit l'Éternel, DIEU de Sem, et que Canaan soit leur esclave!
Que DIEU étende les possessions de Japhet, qu'il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave! »
Nous avons montré dans le commentaire précédent, que la notion de postérité et les livres de la postérité ont été écrits pour témoigner de la descendance spirituelle, et non de la descendance charnelle.
« Voici le livre de la postérité d'Adam. Lorsque DIEU créa l'homme, il le fit à la ressemblance de DIEU.
Il créa l'homme et la femme, il les bénit, et il les appela du nom d'homme, lorsqu'ils furent créés.
Adam, âgé de cent trente ans, engendra un fils à sa ressemblance, selon son image, et il lui donna le nom de Seth. »
Ce livre de la postérité, en posant DIEU au commencement, nous fait savoir qu'il s'agit là du livre de vie des enfants de DIEU. Nous sommes en présence d'une description intégrale du peuple de DIEU.
Ce livre se termine par Noé avec l'engendrement de Sem, Cham, et Japhet. Nous avons établi que le livre de la postérité d'Adam, est le livre de vie. Le livre de la descendance spirituelle de DIEU en Adam. Et si donc ce livre se termine par les figures de Sem, Cham, et Japhet, c'est que ces derniers représentent la totalité des croyants, des enfants de DIEU, après Noé.
« Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Il leur naquit des fils après le déluge ».
Le livre de la postérité d'Adam nous donne le tout. C'est à cause du déluge et du recommencement, que la postérité des fils de Noé est mentionnée. Si ce que nous avons montré plus haut est vrai, il convient de l'appliquer à ce même livre ! Dont il n'est d'ailleurs qu'un développement ! L'Éternel notre Dieu n'inscrit pas dans le livre de la Postérité d'Adam ceux qui ne sont pas ses enfants ! Et si donc est repris le développement de la postérité des fils de Noé, c'est encore dans une perspective spirituelle qu'elle doit être lue. C'est déjà le cas pour la lecture des premiers chapitres de la Genèse. L'Éternel, en prenant comme base les éléments physiques de la création du monde, nous parle de son Église ! Il nous apprend à lire le tableau vivant du cosmos,
« En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages ».
Aussi, ce qu'il convient de comprendre ici, c'est que cette description vise là encore l'Église de DIEU. C'est à dire la réunion en un seul Corps des croyants de l'ancienne Alliance et ceux de la nouvelle Alliance ; en terme clair, la postérité de DIEU après Noé, Sem, Cham et Japhet sont l'expression de toute la descendance et la postérité spirituelle de Noé dont nous sommes, nous aussi. Il y a une parfaite continuité dans cette description de la descendance de Noé, c'est d'ailleurs pourquoi ces trois fils de Noé sont déjà inscrits dans le livre de la postérité d'Adam en
Genèse 5:32 :
« Noé, âgé de cinq cents ans, engendra Sem, Cham et Japhet ».
En effet, le fils aîné Sem, est la figure du Juif, dans l'expression générale de la postérité de Noé. Il est figure des Juifs, comme aîné dans la connaissance de DIEU. Selon qu'il est écrit que le salut vient du Juif. Il est la figure absolue de l'enfant de DIEU. Le fils cadet Cham, est figure du Juif Israélite installé à Canaan, la Palestine terre promise. C'est ce dernier qui rejettera JÉSUS-CHRIST et découvrira la nudité du Père en JÉSUS-CHRIST, et à cause de ce rejet, il s'enfermera dans le judaïsme et deviendra l'esclave de ses frères, car il aura travaillé pour un bien dont il n'héritera pas tant qu'il demeurera enfermé dans le Judaïsme. Enfin, le dernier-né de la postérité de Noé, Japhet, est figure des Chrétiens, qui en tant que tels, habitent dans les tentes des Juifs, car nous tenons d'eux les promesses, les prophètes, la Loi, les Apôtres, et bien entendu notre Seigneur. C'est la figure de l'Église ouverte aux gentils, aux païens, au monde. C'est la postérité d'Abraham dont le regard se porte sur les quatre coins cardinaux ! Il nous est dit :
« Ce sont là les trois fils de Noé, et c'est leur postérité qui peupla toute la terre. »
Usons de la lumière de Galates, en empruntant à l'apôtre Paul.
« Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n'est pas dit: et aux postérités, comme s'il s'agissait de plusieurs, mais en tant qu'il s'agit d'une seule: et à ta postérité, c'est-à-dire, à JÉSUS-CHRIST. »
Paul met l'accent sur la singularité de la postérité, en précisant qu'il n'est pas dit aux postérités.
N'y a-t-il pas là une figure identique en
Genèse 9:8-9 :
« DIEU parla encore à Noé et à ses fils avec lui, en disant:
Voici, j'établis mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous; »
Nous pouvons, là aussi, nous interroger sur la singularité de «
votre postérité » et non pas « vos postérités». Car bien plus que dans le cas d'Abraham qui est seul, il s'agit de la postérité des trois fils de Noé. Cette singularité est peut-être l'expression d'une postérité vue comme une seule. En disant « votre postérité », cela indique une postérité commune aux trois. Et cette perspective est celle d'un seul et même corps : l'Église qui réunit en son sein les croyants de l'ancienne Alliance et ceux de la nouvelle Alliance. En abordant ainsi le texte, nous voyons que le livre de la postérité d'Adam est absolument complet. Ce livre ne s'arrête pas à Noé comme on pourrait le croire, mais parvient dans sa description jusqu'à nous. Car nous chrétiens, nous y sommes en Japhet. C'est bien le livre de Vie qui va de JÉSUS-CHRIST, Notre DIEU, aux derniers Chrétiens.
Ayant posé cela, reprenons le texte afin de comprendre l'enseignement allégorique de la « malédiction de Canaan ».
« Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne. Il but du vin, s'enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. ».
Israël, en Canaan, était la vigne du Seigneur. Il ne nous semble pas utile de signaler toutes les références bibliques où Israël est comparée à une vigne.
« Il se mit ensuite à dire au peuple cette parabole: Un homme planta une vigne, l'afferma à des vignerons, et quitta pour longtemps le pays.
Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour qu'ils lui donnent une part du produit de la vigne. Les vignerons le battirent, et le renvoyèrent à vide.
Il envoya encore un autre serviteur; ils le battirent, l'outragèrent, et le renvoyèrent à vide.
Il en envoya encore un troisième; ils le blessèrent, et le chassèrent.
Le maître de la vigne dit: Que ferai-je? J'enverrai mon fils bien-aimé; peut-être auront-ils pour lui du respect.
Mais, quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux, et dirent: Voici l'héritier; tuons-le, afin que l'héritage soit à nous.
Et ils le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, que leur fera le maître de la vigne?
Il viendra, fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d'autres. Lorsqu'ils eurent entendu cela, ils dirent: À Dieu ne plaise! »
En effet, quand le Seigneur vint pour chercher du fruit dans sa vigne, il eut droit à une coupe de colère. C'est la coupe de la colère de DIEU que JÉSUS-CHRIST notre rédempteur a bue pour nous, à notre place. Ainsi la vigne, qui produit le vin qui donne la joie, est aussi celle qui produit le vin qui enivre. Et cet enivrement est image de la déréliction de JÉSUS-CHRIST à Gethsémani. C'est ce que symbolise l'enivrement de Noé sous sa tente. Il est enivré du fruit de sa vigne ! Jérusalem était une tente dressée par Dieu au milieu d'Israël, et le Seigneur nous dit qu'il dressera sa tente sur ses rachetés. C'est sous la tente d'assignation que l'Éternel parlait à Moïse dans le désert au milieu du peuple, et c'est à Jérusalem que l'Éternel fit résider son nom ! C'est à Jérusalem qu'il but la coupe !
« Il s'éloigna une seconde fois, et pria ainsi: Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite! »
Nous connaissons tous l'histoire, et elle nous émeut encore profondément à chaque lecture tant la parole est vivante et ne s'épuise pas.
Que se passa-t-il ensuite ?
« À chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule.
Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas.
Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou JÉSUS, qu'on appelle JÉSUS-CHRIST?
Car il savait que c'était par envie qu'ils avaient livré JÉSUS-CHRIST.
Pendant qu'il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui.
Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent la foule de demander Barabbas, et de faire périr JÉSUS-CHRIST.
Le gouverneur prenant la parole, leur dit: Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas.
Pilate leur dit: Que ferai-je donc de JÉSUS, qu'on appelle JÉSUS-CHRIST? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié!
Le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié!
Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde.
Et tout le peuple répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!
¶ Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges JÉSUS-CHRIST, il le livra pour être crucifié.
Les soldats du gouverneur conduisirent JÉSUS-CHRIST dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte.
Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d'un manteau écarlate.
Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs!
Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête.
Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. »
Or que nous dit la Loi ? :
« Tu ne découvriras point la nudité de ton père, ni la nudité de ta mère ».
Et le prophète Ézéchiel avertit :
« Tu dédaignes mes sanctuaires, tu profanes mes sabbats.
Il y a chez toi des calomniateurs pour répandre le sang; chez toi, l'on mange sur les montagnes; on commet le crime dans ton sein.
Au milieu de toi, on découvre la nudité du père; au milieu de toi, on fait violence à la femme pendant son impureté. ».
C'est à Jérusalem que tout cela se passe, c'est en Israël que la nudité du Père fut découverte. C'est en Israël, à Jérusalem, chez Canaan, que cette abomination se fit. Il y eut des calomniateurs comme l'avait annoncé le Prophète Ézéchiel, pour répandre le sang.
« Et ceux qui s'étaient saisis de Jésus l'amenèrent à Caïphe le souverain sacrificateur, où les scribes et les anciens étaient assemblés.
Et Pierre le suivait de loin, jusqu'au palais du souverain sacrificateur; et étant entré, il s'assit avec les huissiers pour voir la fin.
Or les principaux sacrificateurs et les anciens et tout le sanhédrin cherchaient [quelque] faux témoignage contre Jésus, de manière à le faire mourir;
et ils n'en trouvèrent point, — bien que plusieurs faux témoins fussent venus. Mais, à la fin, deux faux témoins vinrent,
et dirent: Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et en trois jours le bâtir.
Et le souverain sacrificateur, se levant, lui dit: Ne réponds-tu rien? De quoi ceux-ci témoignent-ils contre toi?
Mais Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, répondant, lui dit: Je t'adjure, par le Dieu vivant, que tu nous dises si toi tu es le Christ, le Fils de Dieu.
Jésus lui dit: Tu l'as dit. De plus, je vous dis: dorénavant vous verrez le fils de l'homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel.
Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé; qu'avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous avez ouï maintenant [son] blasphème:
que vous en semble? Et répondant, ils dirent: Il mérite la mort.
Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des soufflets; et quelques-uns le frappèrent,
disant: Prophétise-nous, Christ; qui est celui qui t'a frappé? »
Et la nudité du Père fut découverte. Car on ôta publiquement les vêtements de JÉSUS-CHRIST notre Roi de Gloire, une fois pour lui mettre le manteau écarlate, puis une autre fois pour le lui ôter et lui remettre ses vêtements. C'est à cause de Canaan que la nudité du Père fut découverte. C'est parce que JÉSUS-CHRIST fut livré par les prêtres du temple, les pharisiens, que sa nudité fut découverte,
« Les soldats du gouverneur conduisirent JÉSUS-CHRIST dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte.
Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d'un manteau écarlate ».
Cela, répétons-le à deux reprises car il nous est dit :
« Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. »
En découvrant la nudité de JÉSUS-CHRIST, c'est la nudité du Père qui fut découverte. Le Seigneur ne nous a t-il pas dit « celui qui m'a vu a vu le Père » ?
(Jean 14:9) Et Jérusalem n'est-elle pas Canaan ?
« Tu diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel, à Jérusalem: Par ton origine et ta naissance tu es du pays de Canaan; ton père était un Amoréen, et ta mère une Héthienne ».
Et Ézéchiel reprend pour confirmer :
« Voici, tous ceux qui disent des proverbes, t'appliqueront ce proverbe: Telle mère, telle fille!
Tu es la fille de ta mère, qui a repoussé son mari et ses enfants; tu es la soeur de tes soeurs, qui ont repoussé leurs maris et leurs enfants. Votre mère était une Héthienne, et votre père un Amoréen. »
Jérusalem-Canaan a bien découvert la nudité de son Père et a bien repoussé son mari JÉSUS-CHRIST, elle a bien repoussé ses enfants, par la persécution de l'Église primitive.
La malédiction de Canaan vue sous cet angle, est conforme à la parole de Notre DIEU dans lequel il n'y a pas l'ombre d'une variation, car chacun est puni pour ses propres fautes.
« En ces jours-là, on ne dira plus: Les pères ont mangé des raisins verts, Et les dents des enfants en ont été agacées ».
« Mais chacun mourra pour sa propre iniquité; Tout homme qui mangera des raisins verts, Ses dents en seront agacées. »
« Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d'Israël: Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées? »
Canaan n'est pas puni, ni maudit pour la faute de son père, Cham. Il est puni pour sa propre faute.
L'acte de son père est allégorique et prophétique. Remarquons en outre, que Cham lui-même n'est pas puni mais sa descendance. Pendant toute la période qui précède le rejet de l'Époux et la découverte de la nudité du Père, Canaan, n'est l'esclave de personne. Les Juifs sont au bénéfice partiel de leur travail, bien qu'il soit dit, s'agissant des prophètes de l'ancien testament en
1 Pierre 1:10-12 :
« Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations,
voulant sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit de JÉSUS-CHRIST qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances de JÉSUS-CHRIST et la gloire dont elles seraient suivies.
Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Evangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. »
C'est au moment du rejet de JÉSUS-CHRIST, que l'esclavage touche de plein fouet la descendance de Cham en Canaan, car cette descendance n'est plus au bénéfice de son labeur. C'est aussi dans cette perspective qu'il faut comprendre, que c'est sur la descendance de Cham, qu'est prononcée la prophétie de Noé et non sur Cham lui-même. Nous pouvons lire dans les épîtres de Paul, toute la douleur d'un juif qui aime sa patrie et qui comprend le plan de DIEU.
« Je dis la vérité en JÉSUS-CHRIST, je ne mens point, ma conscience m'en rend témoignage par le Saint-Esprit:
J'éprouve une grande tristesse, et j'ai dans le coeur un chagrin continuel.
Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de JÉSUS-CHRIST pour mes frères, mes parents selon la chair,
qui sont israélites, à qui appartiennent l'adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte,
et les promesses, et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le CHRIST, qui est au-dessus de toutes choses, DIEU béni éternellement. Amen! »
Par ailleurs il faut aussi noter, l'étrange similitude opératoire autour du manteau dont on couvrira la nudité de JÉSUS-CHRIST, et celle de Noé. Et comme pour mieux désigner ce manteau et attirer notre attention, il est dit s'agissant de Noé « le manteau » et non « son manteau ou un manteau ».
« Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père. »,
Noé à cet instant est comme Christ :
« Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas. ».
N'oublions pas non plus l'annonce de Jacob sur Juda, car JÉSUS-CHRIST est le lion de la tribu de Juda.
« Il attache à la vigne son âne, Et au meilleur cep le petit de son ânesse; Il lave dans le vin son vêtement, Et dans le sang des raisins son manteau. »
Si donc Canaan est l'Israël de la Palestine qui rejettera JÉSUS-CHRIST en découvrant sa nudité, il convient de décrire l'esclavage dont parle Noé. Canaan est bien devenu l'esclave de ses frères, car en s'enfermant dans le judaïsme qui est le refus de JÉSUS-CHRIST, tout l'héritage profite à d'autres, en l'occurrence au monde des gentils devenus chrétiens. C'est là le sens de cet esclavage, Canaan, de Moïse à Jean le Baptiste, travaille pour autrui et ne profitera pas de son labeur. C'est pourquoi nous habitons dans la tente de Sem, le frère aîné qui symbolise aussi JÉSUS-CHRIST qui a dressé sa tente sur nous. Cet esclavage de Canaan doit aussi être perçu selon la richesse de la bonté de DIEU, qui dit « J'ai haï Ésaü et j'ai aimé Jacob », et toutefois l'on voit bien qu'Ésaü fut dans l'abondance de biens. Il dit lui-même que le Seigneur l'a béni.
En ce sens, tout Canaan ne fut pas en esclavage et tout Canaan ne fut pas maudit, car nos pères en la Foi sont pour beaucoup, nous le répétons, issus de Canaan, de même que les apôtres, les premiers Chrétiens. Ils jouirent tous de la parole et de la grâce de DIEU. Et il subsiste toujours, en dépit de l'enfermement dans le Judaïsme, un petit reste de Juifs qui se convertissent, et par là même, ne sont plus Juifs mais Chrétiens selon l'élection de la Grâce. Ce qui permet de dire que même l'esclavage de Canaan ne demeure qu'aussi longtemps que Canaan rejette le Seigneur. S'il se tourne vers JÉSUS-CHRIST, il n'est plus en situation d'esclavage, mais il est héritier.
Ainsi la malédiction de Canaan rejoint celle de Caïn selon ce que nous avons exposé dans les chapitres précédents.
« Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.
Or, aussi longtemps que l'héritier est enfant, je dis qu'il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout;
mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père.
Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des rudiments du monde;
mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi,
afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption.
Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père!
Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu. »
Comme nous l'avons déjà dit, le judaïsme et la foi chrétienne s'excluent mutuellement, et cela, non en vertu de considération de race, d'ethnie, ou autre catégorie non biblique, mais en vertu d'un contenu de Foi dans le Messie. Ainsi, voir dans les Juifs qui habitèrent la Palestine, terre de Canaan, le Canaan visé par la Prophétie de Noé, c'est encore rejoindre l'Apôtre Paul sur Ismaël et Isaac, quand il écrit que le fils de l'esclave n'héritera pas avec celui de la femme libre.
Il n'y a ici ni racisme, ni xénophobie, ni antisémitisme, ni une quelconque autre « obscénité raciste à couverture théologique », car la race, l'ethnie, le peuple, voire la nation ne sont pas des catégories pertinentes du point de vue de la foi chrétienne. La catégorie chrétienne décisive, comme l'a si bien montré S. Kierkegaard est l'individu. Et le point de rupture décisif... Êtes-vous en CHRIST oui ou non ? Faites-vous partie du peuple nouveau né ? Si vous n'êtes pas en CHRIST vous ne lui appartenez pas. C'est sur ce plan de la foi dans le Messie que se situe la rupture, et à nul autre endroit ! Cette lecture symbolique des Écritures présente, de manière évidente, un caractère unitaire.
Ne voyons-nous plus briller l'étoile d'Augustin, qui sur le chemin de la lecture de la genèse, nous avertissait dès les premières lignes en
Genèse 1:1-2 :
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. »
Ainsi nous enseignait-il que Dieu, dont l'Esprit se mouvait à la surface des eaux, ne disait point avoir créé les eaux dans ce qui précède. Il fallait donc voir dans ces eaux, la mer chaotique des hommes, des nations. Aussi, ce même Dieu pourrait-il quelques lignes après, inclure à la suite d'une postérité dont il se met au sommet, une description des hommes et des nations dans leur totalité ? L'Éternel revendiquerait-il la paternité des impies ?
C'est par la foi, que nous lisons le texte sous cet angle, car nous croyons notre DIEU, compatissant, riche en bonté, riche en miséricorde et immuable. Ce que nous avons rappelé s'agissant de la malédiction de Canaan, travaillera nous l'espérons, à mettre un bémol aux explications raciales et ethniques des Écritures. Nous espérons que cela contribuera à conduire les chrétiens à prendre une distance respectable avec toutes les tentatives de construction de l'arbre généalogique de l'humanité. En s'évertuant à vouloir déterminer l'origine des Celtes, des Esquimaux voire des Mohicans, par le biais des généalogies bibliques, nous ne manquons pas de voiler à nouveau le texte par nos considérations raciales et ethniques, au sens commun de la couleur de la peau, de la nature des cheveux, de la forme du nez, et autres considérations relevant de la zoologie et non de l'homme créé à l'image de DIEU. La lecture symbolique dans laquelle le SAINT-ESPRIT nous amène à contempler la gloire de DIEU dans sa création, est constamment mise à mal par ce rabaissement de la vue.
Le commentaire que nous venons de faire doit aussi se comprendre comme une invitation à une lecture spirituelle des généalogies. Car nous le verrons, s'y trouvent des trésors et des perles qui ne demandent pas de torsions irrationnelles pour être enchâssés dans le berceau de la doctrine. Cette lecture, qui respecte les garde-fous des fondamentaux de la doctrine de la foi, ouvre des perspectives immenses pour l'interprétation des Écritures, et l'éclairage des temps présents.
Que le nom de DIEU soit béni et exalté. Celui qui ne rassemble pas avec CHRIST, disperse. Que l'Éternel nous fasse la grâce de rassembler. C'est pourquoi nous voulons encore une fois rappeler l'unité théologique exprimée dans la Genèse, car il y a une seule création !