Les noces de Cana

par
Patrick Oculi Rinaldo

Décembre 2006




Ce titre donné habituellement aux versets 1 à 11 du chapitre 2 de l'Évangile de Jean, qui relatent le premier miracle que Notre Seigneur JÉSUS-CHRIST a opéré en présence de ses disciples, nous convient parfaitement pour introduire les brefs commentaires que nous nous proposons de mettre en ligne. Nous voulons avec Jean, cet apôtre qui a tant contemplé la Gloire du Fils unique de Dieu, apprendre nous aussi à contempler dans son oeuvre et sa personne la Gloire de Notre Seigneur JÉSUS-CHRIST, et être renouvelés dans notre intelligence du texte par cette contemplation du Mystère de Christ.

L'apôtre Jean dans le préambule de son Évangile, nous dit :

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. »
S'agissant de la personne de JÉSUS-CHRIST tout semble dit et en tout cas pourrait être dit à partir de ce préambule.

C'est aussi pourquoi, il nous semble que lorsqu'il introduit en préambule de son témoignage sur le ministère de Notre Seigneur au « chapitre 2 » de son Évangile, le miracle des Noces de Cana avec une si grande profusion de détails, l'apôtre Jean veut encore une fois nous dire que tout semble dit et en tout cas pourrait être dit à partir de cette merveilleuse histoire. Histoire, bien que véritable et véridique, car cette histoire est vraie et elle dit la vérité. Elle est aussi, merveilleuse car réelle et vivante.

Et si donc elle est vivante comme nous le croyons tous, pourquoi ne pas nous mettre à son écoute pour entendre une fois de plus ce qu'elle aurait à nous dire, et non plus seulement l'annexer à notre propos sur la mise à distance de Marie. Propos qui certes sont utiles dans la réfutation de l'autorité de Marie et du culte Marial, mais qui en tant qu'annexion est une négation de la chose en soi. Encore moins pour en faire, le lieu d'un débat sur la nécessaire réfutation des sages selon la chair qui prônent le remplacement du vin de la cène par du jus de raisins et qui de ce fait ont l'outrecuidance de se croire plus sages que Dieu !

La parole vivante du Seigneur, n'est pas seulement un aliment agréable en bouche, mais elle procure aussi la Joie, comme l'ivresse d'un peu de vin réconforte le coeur affligé, c'est l'Écriture même qui en témoigne au Psaumes 104:15 :

« Le vin qui réjouit le coeur de l'homme, Et fait plus que l'huile resplendir son visage, Et le pain qui soutient le coeur de l'homme. »
de même le prophète nous dit en Zacharie 10:7 :

« Éphraïm sera comme un héros ; Leur coeur aura la joie que donne le vin ; Leurs fils le verront et seront dans l'allégresse, Leur coeur se réjouira en l'Éternel ».
Les enfants du Seigneur, n'ont pas attendu Baudelaire pour s'enivrer de poésie dans la parole du Dieu vivant !

Toutefois, peut-on dire que la parole est vivante et véridique, comme nous disant la vérité si nous n'écoutons pas jusqu'à son terme le chant qu'elle recèle pour nous ! Rien que la vérité, mais aussi toute la vérité !

Oui, le Seigneur qui a magnifié le mariage, sa première institution pour l'homme, et qui se fait appeler l'Époux à qui appartient l'Épouse, nous a aussi promis des noces ! Mais pouvons-nous une fois de plus réduire ce préambule à l'exaltation du mariage ? Ou encore tenter une synthèse des réductions que nous venons d'évoquer ? Non, nous ne tenterons pas Dieu !

Aussi écoutons une fois de plus le chant de l'Évangile :

« Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là, et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples. Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont plus de vin. Jésus lui répondit : Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n'est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs : Faites ce qu'il vous dira. Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures. Jésus leur dit : Remplissez d'eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu'au bord. Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent. Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin, – ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, – il appela l'époux, et lui dit : Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. »
Il convient toujours d'être attentif aux propos du Maître. Nous avons déjà mentionné, le caractère de mise à distance de sa mère, contenu dans sa réponse, exprimée par : Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi ?

Le refus de toute autorité illégitime est net. Que chacun reste à la place qui lui est attribuée ! Nous aussi nous disons Marie bienheureuse de la grâce qui lui a été faite ! Et bien qu'il faille reconnaître que le propos de Marie, ne semble pas immédiatement coupable, parce qu'elle suggère bien plus qu'elle n'ordonne , ni ne commande à Notre Seigneur, la réponse du Seigneur est forte. Si nous osons une autre manière de dire, imparfaite bien sur, nous entendons aussi « d'où tiens-tu l'autorité par laquelle tu me parles ainsi, en quoi suis-je ton débiteur ?

Aussi pour comprendre ce à quoi Marie touche réellement, ne devons-nous pas mettre au coeur de nos pensées ce que dit le Seigneur pour asseoir, si besoin, était le caractère abrupt de sa réponse ? Notre Seigneur, dit : « Mon heure n'est pas encore venue ».

C'est ici que les Noces de Cana prennent tout leur sens et que la demande de Marie, dépasse de loin tout ce qu'elle aurait pu imaginer et concevoir.

Dans cette seule phrase « Mon heure n'est pas encore venue » se trouve la résolution de l'énigme de Cana ! Énigme en effet ! Énigme qui sans être posée par le texte se pose dans notre esprit en ces termes, pourquoi dans des Noces à Cana et pas ailleurs ?

Pourquoi le vin vint a manquer ?

Pourquoi cette réponse apparemment si dure ?

Pourquoi l'eau changée en vin ?

Pourquoi les vases de la purification ?

Pourquoi des vases de pierres ?

Pourquoi 6 vases ?

Pourquoi le vin d'après est-il meilleur ?

Pourquoi l'ordonnateur du repas en ignore la provenance ?

Qui d'entre nous ne s'est jamais dit : j'aimerais tant goûter à ce vin ?

Et encore une fois, si les Noces de Cana et son miracle en préambule du ministère de JÉSUS-CHRIST disaient déjà tout !

Nous ne prétendrons pas épuiser le texte, et nous continuerons à nous mettre à son écoute pour entendre de plus en plus finement la richesse de ses modulations, mais comme la femme Samaritaine, nous voulons dès maintenant vous dire tout ce que nous avons entendu, et nous croyons que cela est vrai !

« Mon heure n'est pas encore venue », dit le Seigneur, à Marie sa mère, comme à nous tous à cet instant ! Mais quelle est cette heure ? Est-ce l'introduction dans son ministère terrestre comme beaucoup l'on dit, et comme pourrait le laisser penser la position de ce texte, dans l'Évangile de Jean ?

L'introduction officielle et publique du ministère terrestre sacerdotal du Christ, est réalisée bien avant ce jour, et cela à son baptême dans le Jourdain par Jean-Baptiste. Il se conforme ainsi, à la Loi de Moïse. Tout sacrificateur introduit dans le ministère doit être lavé par celui qui l'introduit, c'est cela aussi le sens du Baptême d'eau de JÉSUS et de son insistance auprès de Jean qui voulait l'y soustraire. Mais JÉSUS lui dit de faire tout ce qui est convenable ! Il n'est pas question ici de péchés mais d'introduction dans le ministère, dans le sacerdoce !

« Voici ce que tu feras pour les sanctifier, afin qu'ils soient à mon service dans le sacerdoce. Prends un jeune taureau et deux béliers sans défaut. Fais, avec de la fleur de farine de froment, des pains sans levain, des gâteaux sans levain pétris à l'huile, et des galettes sans levain arrosées d'huile. Tu les mettras dans une corbeille, en offrant le jeune taureau et les deux béliers. Tu feras avancer Aaron et ses fils vers l'entrée de la tente d'assignation, et tu les laveras avec de l'eau. »
Par ailleurs, Notre Seigneur JÉSUS, a déjà manifesté sa puissance, en particulier à Nathanaël, en Jean 1:47-51 :
« Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui : Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n'y a point de fraude. D'où me connais-tu ? lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël. Jésus lui répondit : Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras de plus grandes choses que celles-ci. Et il lui dit : En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme. »
Les Noces de Cana se déroulent quelques jours après. Ce n'est donc pas son introduction dans le ministère que le Seigneur pointe, mais véritablement son heure !

Quelle est donc cette heure ! C'est toujours lui qui nous donne la réponse tout au long des Évangiles.

Tout d'abord, en Jean 7:30 :

« Ils cherchaient donc à se saisir de lui, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. »
et en Jean 8:20 :

« Jésus dit ces paroles, enseignant dans le temple, au lieu où était le trésor ; et personne ne le saisit, parce que son heure n'était pas encore venue. »
Mais aussi en Jean 12:23 :

« Jésus leur répondit : L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié, »
et Jean 12:27 :

« Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?... Père, délivre-moi de cette heure ?... Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. »
et enfin en Jean 13:1 :

« Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux. »
L'Écriture est sans aucune ambiguïté sur cette question, Notre Seigneur JÉSUS est venu pour cette heure, et non pour être couronné Roi d'un royaume terrestre. Il n'est ni surpris, ni étonné du rejet que lui manifestent les grands d'Israël !

Voilà l'heure pour laquelle le Seigneur était venu : Sa Pâque !

Oui, l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde n'était pas venu pour monter sur un trône à Jérusalem, mais pour donner sa vie et s'asseoir à la droite de la Majesté Divine dans les lieux très hauts. N'en déplaise à tous ceux que le prophète interpelle en ces termes :

« Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, j‘en veux aux pasteurs ! Je reprendrai mes brebis d'entre leurs mains, je ne les laisserai plus paître mes brebis, et ils ne se paîtront plus eux-mêmes ; je délivrerai mes brebis de leur bouche, et elles ne seront plus pour eux une proie. »
et encore :

« Est-ce trop peu pour vous de paître dans le bon pâturage, pour que vous fouliez de vos pieds le reste de votre pâturage ? de boire une eau limpide, pour que vous troubliez le reste avec vos pieds ? Et mes brebis doivent paître ce que vos pieds ont foulé, et boire ce que vos pieds ont troublé ! »
L'Éternel n'a-t-il pas averti en Ézéchiel 13:1-11.

La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots :

« Fils de l'homme, prophétise contre les prophètes d'Israël qui prophétisent, Et dis à ceux qui prophétisent selon leur propre coeur : Écoutez la parole de l'Éternel ! Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Malheur aux prophètes insensés, Qui suivent leur propre esprit et qui ne voient rien ! Tels des renards au milieu des ruines, Tels sont tes prophètes, ô Israël ! Vous n'êtes pas montés devant les brèches, Vous n'avez pas entouré d'un mur la maison d'Israël, Pour demeurer fermes dans le combat, Au jour de l'Éternel. Leurs visions sont vaines, et leurs oracles menteurs ; Ils disent : L'Éternel a dit ! Et l'Éternel ne les a point envoyés ; Et ils font espérer que leur parole s'accomplira. Les visions que vous avez ne sont-elles pas vaines, Et les oracles que vous prononcez ne sont-ils pas menteurs ? Vous dites : L'Éternel a dit ! Et je n'ai point parlé. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Parce que vous dites des choses vaines, Et que vos visions sont des mensonges, Voici, j'en veux à vous, Dit le Seigneur, l'Éternel. Ma main sera contre les prophètes Dont les visions sont vaines et les oracles menteurs ; Ils ne feront point partie de l'assemblée de mon peuple, Ils ne seront pas inscrits dans le livre de la maison d'Israël, Et ils n'entreront pas dans le pays d'Israël. Et vous saurez que je suis le Seigneur, l'Éternel. Ces choses arriveront parce qu'ils égarent mon peuple, En disant : Paix ! quand il n'y a point de paix. Et mon peuple bâtit une muraille, Et eux, ils la couvrent de plâtre. Dis à ceux qui la couvrent de plâtre qu'elle s'écroulera ; Une pluie violente surviendra ; Et vous, pierres de grêle, vous tomberez, Et la tempête éclatera. »
Et nous le répétons encore une fois : Oui, l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde n'était pas venu pour monter sur un trône à Jérusalem, mais pour donner sa vie et s'asseoir à la droite de la Majesté Divine dans les lieux très hauts.

Il était venu pour sa Pâque, et c'est à cette heure qu'il donna du vin à boire à ses disciples,

« Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. »
C'est parfaitement ce qui est figuré dans la transformation de l'eau changée en vin.

En effet, l'eau est symbole de la parole de Dieu, et l'eau est portée par des vases de pierres, que sont les pierres vivantes de l'édifice spirituel de Dieu. De l'Ancien au Nouveau Testament ils nous apportèrent la parole, ils puisèrent de l'eau et ils furent des vases de la purification. Ces pierres vivantes sont destinées au service de Dieu.

Par la prédication de la Foi, ils prêchèrent la purification des péchés au nom de Dieu. À la venue de Notre Seigneur JÉSUS-CHRIST, il demeurait encore un peu d'eau dans quelques vases, et le miracle de la Pâque est la transformation de cette eau en vin.

Car jusqu'à ce jour, il n'y avait que de l'eau. La validité des sacrifices temporaires de l'Ancienne Alliance touchait à son terme. Dans le temple de Jérusalem, ceux qui avaient la responsabilité de conduire le peuple, l'égaraient, c'est ce que nous dit le Seigneur en Matthieu 23:13 :

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. »
Le royaume des cieux, confié aux juifs était semblable aux Noces à Cana, où le vin avait prit fin.

Notre Seigneur JÉSUS-CHRIST réalisera par sa crucifixion et sa résurrection, l'accomplissement de toutes les prophéties de l'Ancien Testament. C'est cela le miracle de la transformation de l'eau en vin !

La coupe de vin qu'il tend à ses disciples le soir de la pâque est la coupe en son sang. C'est pourquoi Jean nous dit en 1 Jean 5:6 :

« C'est lui, Jésus-Christ, qui est venu avec de l'eau et du sang ; non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et avec le sang ; et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. »
Car jusqu'à la venue de Notre Seigneur JÉSUS, tout ceux qui sont venus avant, ont apporté de l'eau seulement.

L'eau de la parole, qui coule dans la Loi, les prophètes, les psaumes, les cantiques, les livres d'histoires et des chroniques, mais personne n'était venu avec le sang !

Voilà pourquoi, l'interpellation de Marie dépasse tout ce qu'elle était en mesure de comprendre, et que la réponse de Notre Seigneur semble si abrupte !

Voilà pourquoi, ce sont des vases de pierres de la purification qui contiennent un peu d'eau, que le Seigneur demande tout d'abord de remplir avant de changer l'eau en vin. Car il a rempli de sa parole, jusqu'à ras bord le coeur de ses disciples, ces vases de pierres servant à la purification des juifs, pendant tout le temps où il fut avec eux. Et quand son heure fut venue, il changeât l'eau en vin ! Et le Saint-Esprit se chargeât de tout leur rappeler, quand le temps fut venu !

Voilà pourquoi, tout cela se passe pendant des Noces à Cana dont le nom signifie « endroit des roseaux », car nous aussi, nous sommes ces roseaux brisés par la vie que le Seigneur n'a pas cassés, et nous attendons la venue de l'Époux.

L'oeuvre de JÉSUS-CHRIST fut résumée par lui-même dans la figure d'une attente de Noces. Jean Baptiste, se dit l'ami de l'Époux ! Et Jean Baptiste ne connut point le temps de l'Église !

Voilà pourquoi, six vases, et non douze, car sa venue se situe entre Israël et le temps de l'Église. À mi chemin, où vient le temps de la réunion des deux en un seul corps qui forme le peuple de Dieu.

Le vin nouveau ne se met pas dans de vieilles outres, il faut des outres neuves, et l'ordonnateur du repas ignore d'où vient ce vin, comme les Juifs de l'Ancienne Alliance ignorent pour la plupart le goût du vin de l'Évangile.

Ce n'est pas l'ivresse du vin doux, qui saisit les Apôtres au jour de la pentecôte mais le Saint Esprit qui fit couler de leur sein des fleuves d'eaux vives.

Nous, les disciples nous en connaissons l'origine et le goût ! Et nous savons quand et où cette eau fut transformée en vin. À la croix du Golgotha, le Seigneur donna son sang ! Et sur le chemin d'Emmaüs il refit le miracle de l'eau changé en vin dans le coeur de ses disciples, qui sentirent leur âme se réchauffer !

Et toutes les fois que nous faisons lecture de l'ancien testament, qu'il s'agisse du chapitre 53 du livre d'Ésaïe, ou de Genèse 3:15; 22:9-14, des Psaumes, des figures sacrificielles de la loi mosaïque, toutes les fois où le mystère de Christ nous est révélé dans des figures de l'Ancien Testament, nous assistons émerveillés à la transformation de l'eau en vin. Et nous buvons ce vin à la cène en mémoire de notre Maître et Seigneur qui nous a rachetés par son sang précieux ! Ce vin est bien meilleur que celui qui fut servi sous l'Ancienne Alliance , car il fit s'écrier l'apôtre Paul en Philippiens 3:4-9 :

« Moi aussi, cependant, j'aurais sujet de mettre ma confiance en la chair. Si quelque autre croit pouvoir se confier en la chair, je le puis bien davantage, moi, circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l'Église ; irréprochable, à l'égard de la justice de la loi. Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi, »
Ayant compris cela, nous n'envions pas les convives de Cana, car nous buvons nous aussi de cette eau changée en vin !

Gloire à JÉSUS notre Roi !



Si la lecture de ce commentaire a retenu votre attention, nous vous conseillons vivement de faire aussi lecture du commentaire "Le morceau de pain trempé". Ces deux textes se complètent et s'éclairent mutuellement.


Source : Patrick Oculi Rinaldo