La transgression millénariste

par
Patrick Oculi Rinaldo

Avril 2007




Imaginer, souhaiter, organiser une reconstruction terrestre du temple de Jérusalem dans une vision chrétienne des temps et lui donner corps, c'est travailler contre CHRIST. Enseigner la fable d'un temple qui descendra du Ciel et se posera sur la terre à Jérusalem en Israël / Palestine, ou encore une reconstruction du Temple selon le modèle décrit par le Prophète Ézéchiel, en espérant un retour à la primauté sacerdotale des Juifs, tout cela est injure et blessure faites au peuple de DIEU que sont les croyants de toutes les nations !

C'est ici la séduction du faux prophète, et l'adoration de la bête et de son image.

C'est faire preuve d'une grave incompréhension de la Loi elle-même, car les ordonnances de la Loi étaient l'ombre des choses à venir :
C'était l'ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ.

Il est donc consternant de constater à quel point ceux qui prônent les fables millénaristes font preuve d'inconséquence doctrinale. Tout ceci prêterait à sourire, s'il n'était question ici d'un enjeu majeur de la Foi chrétienne. C'est aussi à leur attention qu'il est écrit en Apocalypse 13:10 :

Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la persévérance et la foi des saints.

Ils font tomber du ciel non pas une pluie bienfaisante qui apaise, fait germer et pousser la semence, mais une pluie de grêle, c'est à dire une eau de glace qui tombe du ciel, dans l'Église donc, une eau, une parole privée de l'Esprit de Dieu, une parole privée du « Souffle qui va où il veut », selon qu'il est écrit en Zacharie 14:6,

En ce jour-là, il n'y aura point de lumière ; Il y aura du froid et de la glace

ou encore au Psaumes 147:15-18 :

Il envoie ses ordres sur la terre : Sa parole court avec vitesse Il donne la neige comme de la laine, Il répand la gelée blanche comme de la cendre ; Il lance sa glace par morceaux ; Qui peut résister devant son froid ? Il envoie sa parole, et il les fond ; Il fait souffler son vent, et les eaux coulent.

Docteurs millénaristes insensés, c'est à cause de vous que le peuple de Dieu s'égare, et c'est vous qui faites tomber du ciel le fléau de la grêle, vous détruisez le pâturage et les brebis et à cause de vos visions funestes, vous faites blasphémer les habitants de la terre, que sont les fidèles des Églises. Oui, ce fléau est grand, et parce qu'il est grand les habitants de la terre blasphèment contre le Tout-Puissant ! Ce n'est pas parce qu'ils blasphèment que la grêle tombe sur eux, mais c'est votre grêle, vos messages insensés, vos doctrines de démons qui font blasphémer un peuple qui a soif. Les brebis croient rendre un culte à Dieu en recevant votre enseignement, et ils se mettent à blasphémer contre la Majesté du DIEU Très Haut.

Repentez-vous Bergers aveugles !

Puisse l'Éternel permettre que pour ceux qui ne sont pas séduits, le Souffle de la Parole vivante de Dieu fasse couler sur eux une eau apaisante et bienfaisante !

Nous croyons et nous affirmons que ceux qui tuent par l'épée de la parole périront par l'épée de la parole. Ceux qui égarent le peuple et les brebis de Dieu seront égarés et jetés à l'orient d'Éden, où la lumière flamboyante de l'épée de la parole leur interdira l'accès au paradis de DIEU, en attendant d'être jetés dans le feu éternel !

Car il y a retour à la prééminence de l'ancienne alliance, dès lors que l'on considère la judéité sous l'angle de la descendance terrestre et charnelle.

Il y a retour à la Loi, dès lors que l'on affirme que les juifs de la chair sont le peuple de Dieu !

Il y a retour à la Loi et à ses ordonnances charnelles, dès lors que l'on parle de règne terrestre de JÉSUS-CHRIST à Jérusalem !

L'écriture nous enseigne clairement les limites du sacerdoce Lévitique de la Loi et du Temple.

Le Saint-Esprit montrait par là que le chemin du lieu très saint n'était pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait. C'est une figure pour le temps actuel, où l'on présente des offrandes et des sacrifices qui ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte, et qui, avec les aliments, les boissons et les diverses ablutions, étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu'à une époque de réformation.

L'écriture nous indique clairement la réalité spirituelle présente :

Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est pas construit de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est pas de cette création ; et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle.

Ainsi donc après avoir traversé le Tabernacle plus grand et plus parfait qui n'est pas de cette création, Notre Seigneur et Maître JÉSUS-CHRIST reviendrait sur terre pour régner dans un temple fait de main d'homme ?

Doit-on s'épuiser à reprendre des insensés ? Oui, car il est écrit :

Réponds à l'insensé selon sa folie, Afin qu'il ne se regarde pas comme sage.

et pas seulement à cause des bergers mais surtout à cause des brebis qu'ils égarent !

Il faut donc redire que la Loi est accomplie, bien qu'elle conserve sa vigueur et que nous devions aujourd'hui faire nos délices de la compréhension de cette Loi, en l'observant spirituellement ! C'est dans cet esprit qu'il est écrit :

Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.

L'observation spirituelle de la Loi, nous permet non seulement de comprendre les paroles de Notre Seigneur JÉSUS, mais aussi de vivre dans la mort à soi !

En effet, notre Seigneur nous interpelle en Matthieu 12:1-5 :

En ce temps-là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à manger. Les pharisiens, voyant cela, lui dirent : Voici, tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat. Mais Jésus leur répondit : N'avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ; comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition, qu'il ne lui était pas permis de manger, non plus qu'à ceux qui étaient avec lui, et qui étaient réservés aux sacrificateurs seuls ? Ou, n'avez-vous pas lu dans la loi que, les jours de sabbat, les sacrificateurs violent le sabbat dans le temple, sans se rendre coupables ?

Aux pharisiens d'aujourd'hui, millénaristes bâtisseurs de temple, nous rappelons que si l'écriture ne peut être anéantie, alors doivent-ils en tirer toutes les conséquences.

Pour répondre, à cette race de vipères, aux serpents, à la postérité de Caïn, à ceux qui ont pour père le diable, à ceux pour lesquels il fut écrit lorsque l'Éternel s'adressa à leur père le diable sous la figure du serpent en Genèse 3:15 :

Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon,

à ceux qui sont la postérité spirituelle du serpent, et qui avaient la haute main sur le temple et le Sacerdoce, et que l'on appelait pharisiens, sadducéens, scribes et certains docteurs de la Loi, pour répondre à ceux là, disons-nous, Notre Seigneur met en perspective un fait historique et un passage de la Loi ! Ses disciples sont accusés de violer la Loi, par la violation du sabbat !

Le Seigneur rappelle un fait d'histoire, qu'il faut désormais considérer comme porteur de sens. Le mode de la réponse est déjà instructif, en soi ! Si l'on veut s'étonner de ce que JÉSUS et ses disciples font un jour de Sabbat, il faudrait tout d'abord, admettre qu'historiquement et légalement la Loi peut-être violée, en dehors de toute culpabilité et ensuite être en mesure de discuter les conditions du dépassement de la règle !

Car nous avons en David un homme, dont la profondeur religieuse et spirituelle dans la Foi, a atteint une apogée dans la Grâce, car l'Écriture dit de lui en Actes 13:22 :

Puis, l'ayant rejeté, il leur suscita pour roi David, auquel il a rendu ce témoignage : J'ai trouvé David, fils d'Isaï, homme selon mon coeur, qui accomplira toutes mes volontés.

Roi, Prophète, homme de foi et de piété craignant l'Éternel, homme plein de justice, respectueux de l'Oint de l'Éternel même au péril de sa vie, musicien et psalmiste de génie, la liste de ses qualités serait trop longue pour le cadre de notre commentaire, et c'est cet homme qui commet un acte interdit sans se rendre coupable ! A-t-il pu bénéficier d'un régime de faveur ? Ou ne devons-nous pas plutôt considérer qu'il y a là un acte transcendantal, qui atteint au moment où David l'opère, une perfection dans la réalisation de ce vers quoi la Loi et le Sacerdoce tendaient de manière essentielle ? Et ceci non seulement pour ce qui touche aux pains de propositions, mais aussi pour toute la Loi ! En faisant ce qui est interdit sans se rendre coupable, David nous montre qu'il y a un dépassement possible de la règle, et que ce dépassement de la règle dans la règle est réalisation ultime, finale, transcendantale de la règle.

Or comment pouvons-nous comprendre cet enseignement, si nous ne comprenons rien à l'application spirituelle de la Loi et du sacerdoce, ombre des choses à venir. JÉSUS-CHRIST est notre sabbat ! C'est en tant qu'Oint de l'Éternel, et figure du Christ que David conduit ses hommes et qu'il leur donne à manger les pains de proposition dont la consommation était réservée aux sacrificateurs. C'est en tant qu'Oint de l'Éternel figure de Christ, qu'il donne à manger du pain de proposition aux hommes qui l'accompagnent. Pain qui est symbole du corps de Christ. Ce faisant David nous instruisait déjà sur l'oeuvre du CHRIST qui ouvrira le sacerdoce universel des croyants. Abraham figure du Père offre son fils Isaac en sacrifice, David figure du Fils nourrit ceux qui lui sont fidèles du Pain des sacrificateurs, comme CHRIST nous nourrit de sa chair !

Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde.

Le Roi viendra un jour et il donnera lui-même à manger le pain de proposition aux hommes qui le suivent car ils seront tous, sacrificateurs de l'Éternel !

Car de même que tous ceux qui suivaient David mangèrent du pain de proposition, aujourd'hui tous ceux qui sont en CHRIST et sont à CHRIST sont des sacrificateurs selon qu'il est écrit en Exode 19:6 :

Vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux enfants d'Israël

au nom de quoi l'Apôtre Pierre nous exhorte en 1 Pierre 2:9 :

Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière,

ainsi David ne se rendit point coupable !

Et le seigneur ajoute :

Ou, n'avez-vous pas lu dans la loi que, les jours de sabbat, les sacrificateurs violent le sabbat dans le temple, sans se rendre coupables ?

En effet, en exerçant leur ministère en plein sabbat, les sacrificateurs violaient le sabbat sans se rendre coupables, car ces sacrificateurs du Sacerdoce Lévitique étaient figures, images, de la réalité présente du sacerdoce universel des chrétiens voulu et sanctifié par le SEIGNEUR ! Tout Chrétien est un sacrificateur qui travaille au jour du sabbat ! Car il est écrit en Hébreux 4:7-11 :

Dieu fixe de nouveau un jour-aujourd'hui-en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos coeurs. Car, si Josué leur eût donné le repos, il ne parlerait pas après cela d'un autre jour. Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses oeuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes. Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance.

Amen Seigneur ! JÉSUS-CHRIST nous fait entrer dans un sabbat réservé à son peuple, et nous travaillerons dans ce sabbat jusqu'au retour du Seigneur. Ainsi donc les lévites pouvaient servir dans le temple et travailler le sabbat sans se rendre coupables. Car nous qui vivons la réalité spirituelle de notre sacerdoce en CHRIST nous sommes appelés à travailler avec joie dans le sabbat de DIEU. Voilà un exemple d'observation spirituelle de la Loi, qui nous rappelle l'exigence de notre vocation et qui nous donne à contempler l'extraordinaire déploiement de sagesse et de bonté de DIEU pour ses élus ! Et si nous sommes spirituels c'est spirituellement qu'il faut considérer la Loi.

L'apôtre Paul nous alerte en Romains 7:14 :

Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle ; mais moi, je suis charnel, vendu au péché.

Aussi, si nous abandonnons le domaine de l'observation spirituelle et que nous tombons dans l'observation littérale de la Loi et du Sacerdoce qui lui est attaché, nous chutons lourdement dans la profanation et la transgression de la Loi elle-même !

C'est pourquoi en une formule l'Apôtre Paul verrouille une fois pour toutes les velléités de retour à la Loi dans le livre de Galates.

Car, si je rebâtis les choses que j'ai détruites, je me constitue moi-même un transgresseur, car c'est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu.

Comment ne pas lire ici même la fin définitive de tout retour, aux ordonnances de la loi, au temple, au sacerdoce lévitique, bref tout ce qui touche de près ou de loin à une reconsidération de la Palestine, des Juifs selon la chair, du Temple. « Car c'est par la loi que je suis mort à la loi. » Paul met ainsi une fois de plus en lumière le caractère particulier de la Loi : son ministère de mort.

En effet, la Loi devait conduire à la mort ! et quelle mort ? La mort à cette Loi même !

Nous voyons que le but ultime de la Loi est de conduire à la mort à la Loi. L'accomplissement de la Loi en nous, est une mort à la Loi même. Et pourquoi ? « afin de vivre pour Dieu » !

Et cette mort à la Loi est aussi mort à nous-mêmes. En nous rendant excessivement pécheurs, l'observation de la Loi devait produire comme fruit dans une âme qui prend conscience de son péché et de son incapacité à accomplir la Loi, un abandon, une capitulation qui est mort à soi, et un appel à la Grâce et à l'Amour de Dieu par la Foi qui est confiance en la personne de Dieu.

Ce qui transforme définitivement en transgresseurs tous ceux qui d'une manière ou d'une autre se mettent en mouvement pour assurer le relèvement de la Loi. En d'autres termes revenir à la Loi, de quelque manière que ce soit, c'est transgresser la Loi ! C'est aller contre la Loi qui travaille à donner la mort à la Loi !

C'est à mourir à la Loi par la Loi et donc à eux-même, que nous devons appeler tous les hommes du monde et tous les peuples de la terre. Et non à reconstruire dans des considérations ethniques, généalogiques, géographiques, raciales voire racistes, les rudiments de ce qui fut, et ne sera jamais qu'ombre des choses à venir !

En ce sens, c'est une terrible transgression que d'imaginer une reconstruction du Temple, et un retour au sacerdoce par les Juifs de la chair !

C'est aussi là l'expression d'une profanation, car cela consiste à faire descendre du Ciel la Jérusalem Céleste.

Mais notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ,

Le millénarisme est une profanation de l'Église, l'Épouse de CHRIST, qui est une construction Céleste et Spirituelle. Si le terrestre vient d'abord et ensuite vient le Céleste, où fut-il écrit que l'on doive ensuite retourner au terrestre ?

Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est animal ; ce qui est spirituel vient ensuite.

Ce retour est profanation, abaissement du sacré dans des délires humains, généalogiques, nationaux et territoriaux.

Une transgression et une profanation, tel est le millénarisme !

Répétons encore une fois :

Car, si je rebâtis les choses que j'ai détruites, je me constitue moi-même un transgresseur, car c'est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu.

Mes frères :

Êtes-vous tellement dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ? Avez-vous tant souffert en vain ? si toutefois c'est en vain. Celui qui vous accorde l'Esprit, et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc par les oeuvres de la loi, ou par la prédication de la foi ? Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice, reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d'Abraham.

Et comme Abraham nous attendons notre patrie céleste, nous attendons une nouvelle Terre et de nouveaux Cieux ! Nous attendons notre SEIGNEUR et Notre DIEU qui est déjà à la porte !


Source : Patrick Oculi Rinaldo