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Nous assistons de nos jours à un déferlement d'idées plus insensées l'une que l'autre comme il ne s'est jamais vu dans l'histoire de la race humaine. L'absurde est à l'ordre du jour à tous les niveaux de la société, particulièrement dans le domaine religieux. L'absurde est décrit comme étant «ce qui est manifestement et immédiatement senti comme contraire à la raison au sens commun; parfois quasi-synonyme de impossible au sens de «qui ne peut ou ne devrait pas exister.» Selon le dictionnaire Larousse: «L'absurde est ce qui est contraire à la raison, au sens commun, qui est aberrant, insensé. La personne absurde est celle qui parle ou agit d'une manière déraisonnable. Les existentialistes voient l'absurde comme une condition de l'homme qu'ils jugent dénuée de sens, de raison d'être». Il nous est dit que «Les absurdités d'un temps deviennent l'objet sérieux des études d'un autre temps; et comme on ne veut pas avoir l'air de s'appliquer gravement à des absurdités, on suppose à celles-ci des raisons secrètes et des lois profondes qui n'y furent jamais. On leur prête un grand sens qu'elles n'ont pas eu. C'est là un art, peut-être nécessaire, pour mettre quelque ordre dans le fouillis des opinions humaines...» (Ch.-A. Sainte-Beuve, Pensées et maximes,1868, p. 132.)
Bien qu'apparenté dans une certaine mesure à l'existentialisme, Albert Camus s'en est assez nettement séparé pour attacher son nom à une doctrine personnelle, la philosophie de l'absurde. Le sentiment de l'absurde peut surgir de la «nausée» qu'inspire le caractère machinal de l'existence sans but, peut naître du sentiment de l'étrangeté de la nature, de l'hostilité primitive du monde auquel on se sent tout à coup étranger. Ou encore de l'idée que tous les jours d'une vie sans éclat sont stupidement subordonnés au lendemain, alors que le temps qui conduit à l'anéantissement de nos efforts est notre pire ennemi. Enfin, c'est surtout la certitude de la mort, ce «côté élémentaire et définitif de l'aventure» qui nous en révèle l'absurdité. En fait, ce n'est pas le monde qui est absurde mais la confrontation de son caractère irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme. Ainsi l'absurde n'est ni dans l'homme ni dans le monde, mais dans leur présence commune. Il naît de leur antinomie. «Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l'un à l'autre comme la haine seule peut river les êtres.»
Comment les absurdités modernes se manifestent-elles? Elles se présentent dans les pensées, les paroles, les comportements, les idées et raisonnements, les imaginations, les cultures. «Aberration, absurde, bêtise, contradiction, contresens, déraison, énormité, extravagance, folie, illogisme, imagination, impertinence, incohérence, incongruité, inconséquence, ineptie, insanité, irrationalité, loufoquerie, moquerie, niaiserie, non-sens, saugrenuité, sottise, stupidité», sont tous des termes ou synonymes pour en décrire le sens. Dans «L'Histoire du merveilleux dans les temps modernes» 1880, Louis Figuier nous en présente une certaine image:
«Étant amenés dans le temple des immortels, les deux époux furent avertis qu'on allait les admettre aux divins mystères. Là , un homme, revêtu d'un long manteau, prit le premier la parole et dit: «Sachez que le grand secret de notre art est de gouverner les hommes, et que l'unique moyen est de ne jamais leur dire la vérité. Ne vous conduisez pas suivant les règles du bon sens; bravez la raison, et produisez avec courage les plus incroyables absurdités. Souvenez-vous que le premier ressort de la nature, de la politique, de la société, est la reproduction; que la chimie des mortels est d'être immortels, de connaître l'avenir, lors même qu'ils ignorent le présent, d'être spirituels, tandis qu'eux et tout ce qui les environne sont matière.»
Stanislav Andreski ajoute dans son livre «Les sciences sociales, sorcellerie des temps modernes?»:
«Tant que l'autorité inspire une crainte respectueuse, la confusion et l'absurdité renforcent les tendances conservatrices de la société. En premier lieu, parce que la pensée claire et logique entraîne un accroissement des connaissances (dont le progrès des sciences naturelles donne le meilleur exemple) et tôt ou tard la progression du savoir sape l'ordre traditionnel. La confusion de pensée [...] ne conduit nulle part en particulier et peut être indéfiniment entretenue sans avoir d'impact sur le monde.»
Mais les contributions du scientifique à l'avancement de la connaissance humaine, les recherches du docteur pour soulager la souffrance, les efforts du diplomate pour assurer la paix dans le monde, les sacrifices des hommes de bonne volonté partout dans le monde pour améliorer le sort de la race humaine — tout cela n'aboutit à rien devant l'absurde. L'humanité n'a pas plus de sens qu'une nuée de moustiques ou qu'un troupeau de porcs, car leur fin est toute la même. L'absurde c'est l'horreur de l'homme moderne: parce que sa fin est le néant, l'homme lui-même serait que néant devant un tel illogisme.
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