Préface du Traducteur
Comme traducteur de ce petit livre je m'étais bien promis de dispenser le lecteur de parcourir une préface.- Parce qu'il y avait déjà ici celles de l'auteur et de l'éditeur.
- Parce que le présent ouvrage se recommande suffisamment lui-même.
- Parce qu'on lit peu les préfaces.
Par caractère et par mes principes j'ai toujours redouté les exagérations. J'admettais la prédestination, parce qu'il est impossible de lire et de respecter tant soit peu les Saintes Écritures sans y trouver ce dogme enseigné en propres termes, et enseigné plus fréquemment encore comme se liant à tous les autres dogmes et à toute la doctrine chrétienne. Mais en même temps qu'il m'était impossible de nier la prédestination, je me tenais, sur ce point, parmi ceux qu'on appelle modérés. Je n'aurais pu m'empêcher de soutenir la prédestination, ma conviction et ma conscience me l'auraient ordonné; mais pour cela il aurait fallu que j'y fusse provoqué. Je n'étais pas disposé à commencer une attaque sur ce terrain glissant, et qui jusqu'à présent m'avait paru plus glissant encore qu'il ne l'est réellement; comme j'en ai acquis depuis lors la certitude. Car en effet sur ce point du christianisme comme sur tous les autres, tout consiste à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, et à ne pas rester en deçà de ce qui est écrit. Le danger est pour le moins égal de part et d'autre. J'ai été moins de toutes les exagérations de quelques-uns de ceux qui trouvent la doctrine de la prédestination, une doctrine exagérée, j'ai vu l'enthousiasme, le fanatisme, et l'intolérance dans les adversaires de la prédestination. J'ai vu ce qui est pire encore que tout cela, j'ai vu dans ces adversaires l'oubli de ce respect profond que la faible raison humaine doit toujours à ce qui nous est révélé dans la Parole de Dieu. Ceux qui ont nié la prédestination et ont cherche même à la livrer au ridicule, ont oublié qu'elle est scripturaire, et ils ont osé mettre à la place une post-destination qui n'a pas un mot en sa faveur dans toute la Bible. Je sais qu'il est facile de jeter de l'odieux sur cette doctrine profonde et atterrante pour la créature bornée. Il ne faut pour cela que lui donner un vêtement odieux, comme le remarque notre auteur. Il ne faut pour cela que la confondre avec la fatalité (ce qu'on n'a pas manqué de faire). Mais la fatalité, doctrine païenne, prenait sa source dans ce dieu païen (le destin) qui était aveugle et qui habitait un palais de fer. Tandis que la prédestination est chrétienne, et prend sa source dans le Dieu souverain qui réunit en lui toutes les perfections. Quelle distance entre ces deux origines! De la première il faut dire: Horreur! De l'autre il faut dire seulement avec saint Paul: «Ô profondeur!»
La prédestination au reste se lie étroitement avec le salut gratuit. Cela est prouvé par les amis et par les adversaires. Ces deux doctrines sont presque toujours admises ou rejetées ensemble, et il faut véritablement un grand effort de subtilité pour les désunir. Car le salut gratuit n'admettant dans les hommes aucune différence, aucun antécédent, aucun mérite, qui puisse leur attirer la faveur de Dieu, il faut bien, de toute nécessité chercher la cause de cette faveur en Dieu lui-même.
Pendant que j'ai traduit le présent ouvrage, j'ai été frappé de la masse de témoignages scripturaires par lesquels l'auteur démontre la vérité de son sentiment, et la faiblesse du sentiment contraire. J'ai aussi été frappé des témoignages que la raison elle-même fournit à l'appui de ce même sentiment. Mais il y a une observation que l'auteur ne fait pas et qui me parait assez importante pour être ajoutée ici: Je ferai donc remarquer, que ce qu'on appelle l'Arminianisme, c'est-à-dire la doctrine qui suppose quelque chose de bon dans l'homme, et par conséquent quelque mérite dans son salut est la doctrine universelle de l'homme depuis le péché. Tous les païens sont Arminiens, sous ce rapport. Tous les Mahométans le sont aussi malgré leur fatalisme. Tous ceux de l'Église Romaine le sont de même, et les incrédules partant du même principe repoussent (comme nous l'expérimentons chaque jour) le salut gratuit qui leur est offert, par ces mots dégouttants à force d'être uniformes: Je suis un honnête homme. Il est donc vrai que si au commencement du 17ième siècle, Arminius a donné son nom à cette doctrine, il ne lui a pas donne naissance. Elle était avant lui dans le cœur de tout homme naturel, elle y avait toujours depuis la chute d'Adam, elle y sera jusqu'à la fin du monde excepté dans ceux que la grâce aura véritablement touches régénérés, et éclairés. La propre justice soit entière, soit restreinte, est et restera l'antagoniste de la miséricorde de Dieu en Jésus-Christ. Que les adversaires de la prédestination et du salut sans mérite de la part de l'homme, cessent d'être fiers s'ils trouvent des approbateurs quand ils attaquent ces deux doctrines. Les incrédules doivent les applaudir. Ils peuvent se rendre populaires à bon marché, car ils sont sûrs d'avance de parler à des convertis pour peu qu'ils flattent la bonne opinion que les pêcheurs ont sinon d'eux-mêmes actuellement, du moins de leurs intentions, et du succès de leurs bonnes résolutions.
Je ne trouve l'idée de la prédestination et du salut par grâce, ni dans les philosophes anciens, ni dans les philosophes modernes, ni dans les religions d'autrefois, ni dans les religions d'à présent. Mais je les trouve toutes les deux dans la Bible. J'en conclus: que ce sont des choses que l'œil n'a point de vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne montèrent jamais dans le cœur de l'homme (naturel), mais Dieu les a révélées à ses enfants.
Narrateur religieux publié à Lausanne, dans son numéro du 5 octobre 1837, et dans sa revue sur l'ouvrage: Fondement et nature de la foi en Jésus-Christ, par Thomas Scot, traduit par L. Burnier, pasteur, contient une remarque qui m'a fait hâter cette impression: Voici cette remarque.
«De nos jours, nous avons entendu prêcher le salut par l'accomplissement de la morale, et quelle morale! Des chrétiens généreux se sont levés; ils nous ont crié qu'avec toutes nos prétendues vertus, nous allions périr pour toujours; ils nous ont sommés de croire pour être sauvés. Et dans leur zèle à simplifier l'idée de cette foi laquelle sont faites les promesses, ils l'ont vraiment altérée en l'isolant de sa sainteté, du moins dans quelques-uns de leurs discours. Nous sommes déjà l'époque de la réaction; on remarque une tendance éminemment pratique et morale dans les derniers sermons publiés. Dieu veuille que cette réaction n'aille pas trop loin! Le traité sur le fondement et la nature de la foi pourra rendre à cet égard d'immenses services.»Tandis que la traduction de M. Burnier sera une digue opposée au débordement de la réaction qui nous menace, je souhaite que cette petite traduction fasse partie de la digue et y devienne un pieu solidement planté.
Je me suis décidé à traduire L'Antidote, par complaisance et aux sollicitations de quelques amis qui avaient été plus à même que moi d'apprécier la valeur du livre. Je puis dire aujourd'hui que j'ai à les remercier à cause du bien que j'ai reçu par ce travail. Il ne me reste qu'à joindre mes espérances à leurs espérances, et mes prières aux prières de l'auteur et de l'éditeur, afin que, par la bénédiction du Seigneur, l'Antidote fasse autant de bien, sous l'habit un peu pauvre que je viens de lui donner, qu'il en a fait, dans sa langue native. (D. Lourde De Laplace, pasteur, Bruxelles, le 1er janvier 1838)
Préface de l'Éditeur de la quatrième édition
Lecteurs Chrétiens,Je vous présente une nouvelle édition d'un livre qui, quoique d'un petit volume, est cependant considérable et d'un grand poids, quant aux glorieuses et fondamentales vérités et doctrines de l'Évangile, qui sont traitées ici, d'une manière si scripturaire, et en même temps si lumineuse, que (comme il a été exprimé par plusieurs juges compétents) «il n'y a point d'ouvrage de cette espèce qui puisse le surpasser.»
L'Arminianisme, cette dégoûtante hérésie, qui peut être appelée la racine et le tronc de toutes les doctrines fausses et hérétiques, est ici arrachée de ses trompeuses cachettes; et anatomicalement disséquée, mise à découvert, et dépouillée. La libre volonté, cette grande idole de l'homme tombé, est renversée de l'éminence qu'elle avait usurpée, et jetée aux taupes et aux chauves-souris; et la libre grâce, le Dieu de toute grâce lui-même, est exalté et montré comme assis sur le trône de sa gloire.
Je dois, dès l'entrée, dire franchement au lecteur, qu'il n'approuvera pas le contenu de cet ouvrage s'il est sous quelque dépendance, si petite soit-elle, de quelque chose qu'il doive accomplir par lui-même, pour se recommander la bienveillance et l'approbation du grand JE SUIS. Les caractères qui mangent leur propre pain, et qui portent leur propre vêtement (Ésaïe 4:1) ne trouveront ici aucune nourriture de leur goût, et nul vêtement convenable pour couvrir leurs personnages à propre justice. Il n'y a dans ces pages, autre chose, que ce qui doit devenir toujours plus odieux à l'orgueil du cœur humain, en tant qu'il n'est pas préparé par la grâce divine. La souveraineté de YÉHOVAH; le libre amour de Dieu, ainsi qu'il s'est déployé dans le choix de l'Église en Christ avant les temps; la prédestination divine dans ses diverses propriétés, sont prouvées ici d'une manière supérieure; la rédemption telle qu'elle est limitée par le prix qu'elle a coûté; les rachetés manifestés par un pouvoir invincible; la glorieuse certitude de la persévérance finale des saints, ou en un mot, le salut tout de Dieu, tout de grâce, du commencement jusqu'à la fin, de l'élection jusqu'à la glorification; la créature rien, le Dieu trois fois saint tout en tous. Oui, lecteur, connu par une longue expérience, qu'une invariable proclamation de ces glorieuses vérités ne peut manquer d'arracher l'inimitié qui est toujours latente dans un cœur irrégénéré.
Mais posons bien le cas; et dans le langage fort et énergique du grand Toplady qu'il me soit permis de demander: Qu'est-ce en effet que la prédestination sinon le plan d'action de Dieu déterminé? Et qu'est-ce que la providence, si ce n'est l'accomplissement de ce plan? Dans son décret, Dieu a résolu en lui-même ce qu'il voulait faire et ce qu'il voulait permettre: par sa providence, cette volonté effective, et de permission, passe dans l'acte externe, et a son accomplissement positif. De telle sorte que le dessein de Dieu, tel qu'il était, a tracé le plan, et la providence a mis les couleurs. Ce que l'un a désigné l'autre l'accomplit. Ce que celui-là ordonne l'autre l'exécute. La prédestination a rapport à la pensée et à l'intention; la providence, à la main et à l'action de l'ouvrier. Le Seigneur est incapable de se tromper, il n'y a en lui nulle versatilité de volonté. Il ne peut être surpris par quelque inconvénient imprévu. Son trône est dans le Ciel, et il gouverne toutes choses. La volonté souveraine de Dieu est le premier anneau, son décret invariable est le second, et l'action toujours active de sa providence est le troisième dans la grande chaîne des causes. Ce que sa volonté a déterminé, ce que son décret a ordonné, sa providence (soit médiatement soit immédiatement) l'effectue. Sa volonté a été la source adorable de toutes choses; son décret a tracé le canal; et sa providence dirige le courant. Je suis assuré que l'écho ne répète pas le son aussi ponctuellement, que la dispensation des choses actuelles correspond à la prédestination de Dieu, concernant ces choses. On ne peut nier ceci sans détrôner la providence et sans établir la fortune à sa place. Il n'y a point d'alternative. Je défie tous les sophismes des hommes, de découvrir une voie mitoyenne. Celui qui a fait toutes choses, dirige toutes les choses qu'il a faites, ou bien il les a abandonnées au hasard. Mais qu'est-ce que le hasard? Un mot sans signification. L'Arminianisme est donc l'Athéisme.
Je voudrais profiter de l'opportunité qui m'est offerte dans les remarques de cette préface, pour dire quelques mots aux ministres de l'Évangile qui persévèrent fidèlement, et qui sont désireux de demeurer fidèles jusqu'à la fin.
Souvenez-vous, frères, qu'on doit s'attendre, à ce que les hommes vaillants d'Israël (spécialement dans des jours semblables à ceux-ci) seront trouvés autour du lit de Salomon (qui est l'Église) tous portant l'épée, et étant experts pour la guerre; chacun ayant son épée à son côté, à cause de la crainte de la nuit. Je vous prie de considérer, comme votre plus haut honneur, de demeurer fermes sans varier. «O Timothée (dit saint Paul), garde ce qui t'a été confié.» (1 Timothée 6:20). (Ce bon, ce précieux dépôt) qui t'a été commis, gardez-le par le Saint-Esprit qui habite en nous. (2 Timothée 1:14). Désirez d'avoir une pleine intelligence et connaissance de la vérité, et cela sur ses propres fondements, et ne vous départez pas, pas même d'un grain de la précieuse vérité de Dieu, pas même pour l'ami le plus cher de cette terre. N'ayez point égard aux mouvements fébriles des hommes; n'ayez aucun souci des pulsations de leur goût; ne craignez pas leur dédain, ne courtisez pas leur approbation. «Si je cherchais à plaire aux hommes (dit saint Paul) si même je plaisais aux hommes, je ne serais pas serviteur de Jésus-Christ» (Galates 1:10). Tout ce qui est contraire et tout ce qui est contre la Parole de Dieu, vous devez le combattre. Et l'Arminianisme ou la libre volonté lui est contraire. Ne vous bornez donc pas à couper seulement quelque peu des branches supérieures, mais mettez la hache à la racine de l'arbre: car souvenez-vous que l'Arminianisme et le Pélagianisme (ce qui est là même chose) est la vie et l'âme du papisme.
Le docteur Owen, dans une admonition au sujet de l'ordination d'un ministre, en 1682, onze mois seulement avant sa mort; disait:
«Je crains qu'il n'y ait un grand tort fait à la vérité (non par manque de lumières, ni par manque d'habileté), mais par défaut d'amour. J'ai connu les contestations que nous avons eues pour les vérités de l'Évangile avant le commencement de nos troubles nationaux; et j'étais un de ceux qui s'engagèrent ardemment dans ces contestations. J'ai connu ces pieux ministres qui combattirent pour la vérité comme pour leur vie et pour leur âme: et toute l'opposition qui s'éleva contre eux, ne fut jamais capable de les décourager. Les vérités divines déclinent dans nos chaires, non par défaut d'habileté, mais par défaut d'amour. À peine à présent, entendons-nous un mot de ces vérités. Nous sommes presque honteux de les mentionner dans l'Église. Et celui qui les prêche sera sûr de s'exposer aux reproches et aux moqueries. Mais nous ne devons pas avoir honte de la vérité. Autrefois nous ne pouvions nous rencontrer avec un ministre pieux, sans que l'erreur de l'Arminianisme ne fut montrée par lui, comme la ruine et le poison des âmes des hommes. Ces hommes pieux tremblèrent à sa vue, ils écrivirent et disputèrent contre lui. Mais à présent il n'en est point ainsi. À présent quoique nous retenions tacitement les doctrines de l'Évangile, l'amour de ses doctrines semble s'être grandement refroidi, et leur pouvoir presque perdu. Mais nous n'avons pas gagné du terrain de cette manière; nous ne sommes ni plus saints, ni plus fertiles, que lorsque nous prêchions ces vérités, et que nous les enseignions diligemment. Ces vérités furent la vie de la réformation: elles ont été la vie et l'âme de ceux qui nous ont précédés dans le repos. Ils trouvèrent la force, et la consolation de ces vérités, dans la vie et dans la mort: et maintenant ils trouvent la réalité de ces vérités dans la gloire!! Ah! que pendant le reste de nos jours, nous achetions la vérité et ne la vendions point (1).»Quelques personnes voudraient bien nous persuader, que la controverse Arminienne a bien changé d'aspect depuis les jours de Christophe Ness; et que lorsqu'elle est agitée (ce que par charité ils voudraient voir arriver le plus rarement possible), elle tourne sur d'autres points, que ceux contenus dans ce livre. Non, non; le subtil ennemi pourra habilement manœuvrer pour combattre derrière une batterie masquée; il changera seulement en paroles, son champ de polémique; mais le ténébreux aspect de l'Arminianisme n'est point changé. On pourra dire de lui, comme d'Amalek:
«À cause que la main d'Amalek est contre le trône du Seigneur, à cause de cela le Seigneur a juré, que le Seigneur aura guerre avec Amalek de génération en génération.» (Exode 17:16)L'Arminianisme moderne, n'est que l'ancien Pélagianisme, qui s'éleva dans le second siècle; et le Pélagianisme est le Papisme; et le Papisme n'est qu'un autre nom pour la libre volonté de l'homme, en opposition à la libre grâce de Dieu. C'est tout un.
Nous vivons en vérité dans un temps d'un triste déclin de la vérité. Il y a plus de 85 ans que le docteur Gill écrivit comme dans un esprit prophétique. Car, dans son sermon intitulé: Homme du guet, quelle heure de la nuit est-il? qu'il prêcha le 27 décembre 1750, il dit:
«La nuit s'approche; les ténèbres du soir sont répandues autour de nous, et les signes d'une nuit qui paraîtra bientôt et qui apparaîtra de plus en plus, sont très manifestes.»
«La froideur et l'indifférence pour les choses spirituelles; un manque d'affection pour Dieu, pour Christ et pour son peuple, pour ses vérités et pour ses ordonnances, peut s'observer aisément. Le premier amour est abandonné; l'iniquité abonde; et l'amour de plusieurs se refroidit, et se refroidira de plus en plus; on finira par négliger les Ministres de l'Évangile, tandis que ceux qui professent d'être chrétiens seront froids leur égard, les éviteront avec soin, ne voudront pas faire attention à eux, leur parler, et beaucoup moins les recevoir dans leurs maisons; et encore moins entendre leur prédication. Toutefois comme il n'est pas totalement nuit ou ténèbres; nous avons une sorte de crépuscule, entre le clair et l'obscur, entre le jour et la nuit.»Il y a eu des ténèbres de plus en plus depuis l'heure où ce sermon a été prêché. Le Seigneur connaissait ce qui était devant nous. Mais, mes chers frères dans le ministère,
«qu'aucune de ces choses ne vous sépare, d'une étroite adhésion à la vérité. Unissez-vous ensemble pour la foi, contre l'ennemi commun. Demeurez fermes, quoique le plus grand nombre de ceux qui professent le christianisme, soient contre la vérité, et quoique ce soient les riches, les sages, les instruits; et quoique la vérité soit exposée aux reproches et aux persécutions. Soyez de bon courage; considérez-vous comme engagés dans une bonne cause, et comme combattant sous le commandement du grand capitaine de votre salut: vous êtes sûrs de la victoire à la fin, et le résultat sera une couronne de vie. Gardez soigneusement la Parole de Dieu; éprouvez les doctrines, éprouvez les esprits par elles, s'ils sont de Dieu. La Parole du Seigneur est une lampe, et une lumière pour vous, faites-en un bon usage. Quand est-ce que la lumière est plus utile que dans la nuit? et il est suit maintenant. Prenez donc vos lampes et vos lumières dans votre main et marchez en vous tenant près de la Parole de Dieu à laquelle vous faites bien de prendre garde, comme à une lumière qui luit dans les ténèbres. Heureux est le serviteur, que son Seigneur trouvera veillant lorsqu'il viendra.» (Gill).Lecteur, éprouvez le contenu de ce livre par l'étendard des écrits du Seigneur, la Bible.
Les preuves de l'Écriture sont clairement mises devant vous, dans chaque page: «Examinez bien vous-mêmes; éprouvez toutes choses, retenez ce qui est bon» (1 Thessaloniciens 5:21).
Dans mes premières éditions, j'ai informé le lecteur et je répète ici l'information; que j'ai pris la liberté de retrancher, et aussi de beaucoup augmenter dans ce volume, dans l'original écrit par Ness. Quant aux points de doctrine, il n'y a pas de changement, nous avons partout marché ensemble dans un accord mutuel. La phraséologie et le mode d'expression employé par Ness en 1700, nécessitait une révision et une correction pour rendre l'ouvrage présentable au lecteur de 1836.
De plus les mots latins, grecs, hébreux, se trouvant presque à chaque page dans l'original, le livre dans son vêtement primitif, ne pouvait être approprié aux lecteurs ordinaires, ni facilement étudié par eux. Ma première édition a été appréciée par beaucoup d'enfants de Dieu; et dans cette édition aussi, la gloire de Dieu, et le bien de son peuple, a été devant mes yeux. Oh! puisse la bénédiction divine l'accompagner, pour l'affermissement de beaucoup d'âmes dans la vérité, et pour retirer les autres des dangereux sentiers de l'erreur! (John Andrews Jones, Londres, 24 mars 1836)
Courte notice sur l'Auteur
Je ne puis présenter au lecteur qu'une courte notice sur le digne auteur de ce petit, mais cependant important ouvrage: cette notice en extraite du Mémorial des non conformistes du docteur Calamis.Christophe Ness. M. A. du Col. de St.-Jean, à Cambridge, était le fils de Thomas Ness, de North Cave, dans la partie Est, du comté d'York. Il naquit le 26 décembre 1621, étudia la grammaire sous M. Seaman, jusqu'à l'âge de 16 ans, qu'il fût envoyé à Cambridge. Ayant passé sept ans dans ce collège, il se retira à l'âge de 23 ans dans son pays, à l'époque des guerres civiles, et il prêcha quelque temps à Cliffe Chapel sous l'inspection de son oncle Brearcliffe, qui était un théologien éminent, et vicaire de North Cave, de là il reçut une vocation pour Holderness, et peu d'années après, pour Beverley où il tint une école et prêcha occasionnellement. Le docteur Winter, étant élu prévôt du collège de Trinité Dublin, résigna à M. Ness, sa survivance de Cottingham, près de Hull. Le Seigneur fut avec lui dans son œuvre, de telle sorte qu'il fût l'instrument de la conversion de plusieurs âmes; particulièrement de M. Thomas Ravin, qui devint un des chrétiens les plus remarquables de la ville lorsque ses cheveux commencèrent blanchir. Après quelques années, il fut appelé à Leeds; et là aussi beaucoup de personnes eurent à bénir Dieu à son occasion pour le bien qu'elles reçurent par son ministère. Depuis l'année 1656 à l'année 1680, il fut lecteur de N. Stiles, et après sa mort, de M. le docteur Lake (depuis évêque de Chichester), avec lequel eut beaucoup de controverses.
Aussi souvent que le docteur établissait la libre volonté, et les efforts de la créature, le matin; aussi souvent il fut réfuté par M. Ness, qui élevait en haut Christ, et prêchait la libre grâce, le soir. En 1662, étant rejeté de l'établissement pour cause de non conformité, il prêcha quelque temps privément. Lorsqu'on passa «The Five-Mile Act», il se retira à Clayton, et de là à Morley. Lorsque les temps devinrent plus favorables, il eut une maison à Hunslet, où il instruisait des jeunes gens, et prêchait en particulier, jusqu'en 1672. Lorsque le grand manège à Hunslet fut converti en une maison de réunion, il y prêcha publiquement, à une nombreuse congrégation. Il mourut le 26 décembre 1705, âgé de 84 ans, jour pour jour, et fut enterré dans Bunhill-Fields. Il fut dans le ministère au-delà de 60 ans.
M. Ness, a écrit plusieurs livres; le principal est intitulé: Histoire et Mystère de l'ancien et du nouveau Testament, 4 vol. in-folio. Un antidote Protestant, contre le poison du Papisme, La couronne et la gloire du chrétien, et sa marche et ouvrage sur la terre, et une histoire de l'Église, et des prophéties de l'Écriture, depuis Adam jusqu'a la fin du monde.
Le présent ouvrage contre l'Arminianisme, le placera certainement en un haut rang comme un grand Casuiste. Il l'écrivit plusieurs années avant de le livrer à l'impression. On peut dire qu'il contient la moelle de son mâle entendement, dans toute sa vigueur, et même l'entendement d'un homme régénéré en nouveauté de vie, éclairé d'une lumière divine, et auquel il était donné de voir l'intention de Dieu dans sa très-sainte Parole. À l'âge de quatre-vingts ans, il publia ce volume comme son dernier legs à l'Église. Ce petit livre, dit-il, m'a beaucoup d'études, beaucoup d'ardentes prières et beaucoup de pressantes sollicitations à Dieu. J'ajoute seulement que la bénédiction de Dieu puisse en accompagner l'étude, dans beaucoup d'âmes, pour l'amour de Jésus. Amen.
Préface de l'Auteur
Lecteur impartialExamine ces quelques considérations: quoique ce petit manuel soir mince en lui-même, il ne doit pas cependant être méprisé car,
Premièrement nous lisons que le puissant ange de l'alliance avait un très-petit livre ouvert dans sa main (Apocalypse 10:2), néanmoins ce petit livre contenait les grands intérêts du petit petit troupeau du Rédempteur; double diminutif ainsi que Christ l'exprime (Luc 12:32). Et ce petit livre n'était pas ferme ni scelle, mais ouvert.
C'est l'oeuvre de l'Anté-Christ de le tenir fermé. Il doit aussi être mangé, prends et mange (Apocalypse 10:10). C'est-à-dire, il doit descendre et être caché dans ton coeur («J'ai caché ta Parole dans mon coeur» Psaumes 119:11), donc l'âme la plus simple pourra en avoir une droite conception. «La Parole est près de toi dans ta bouche, et dans ton coeur, afin que tu puisses la suivre» (Deutéronome 30:14).
Secondement. Ce petit livre m'a coûté beaucoup d'études et beaucoup de travail pour sa composition, afin qu'il pût contenir la moelle et la quintessence des meilleurs auteurs sur ce sujet. De plus il m'a coûté également beaucoup d'ardentes prières à Dieu, et beaucoup d'ardentes luttes avec Dieu, afin que je ne fusse pas un de ceux qui se rebellant contre la lumière (Job 24:13). Mais que je pusse voir la lumière dans sa lumière (Psaumes 36:9); et avoir mes yeux oints avec le collyre de Christ (Apocalypse 3:18), qu'il me fût donné de voir clair dans ces choses profondes qui ont si fort embarrassé le monde chrétien. De même que le bienheureux Athanase soupirait dans son temps, de ce que le monde était inondé par l'Arianisme; de même le sujet de douleur de nos jours est que le monde chrétien est inondé et même submergé par le débordement de l'Arminianisme, qui est sorti de la gueule du serpent, afin d'engloutir la femme (l'Église) dans ses flots (Apocalypse 12:15).
En troisième lieu. De peur que le débordement de ce déluge de l'Arminianisme, n'amène notre destruction, il est grand besoin que quelques serviteurs de Christ courent pour arrêter une plus grande extension de cette plaie et de cette lèpre. Ainsi Moïse se tint dans la brèche, et prévint la destruction d'Israël (Psaumes 106:23; et aussi Nombre 16:48), «Il se tint entre les morts et les vivants, et la plaie fut arrêtée». Et le Seigneur se plaint de la négligence de ce devoir, disant qu'il ne trouve personne pour se tenir a la brèche, etc. Ô Israël, tes prophètes sont comme les renards dans le désert. Vous n'êtes pas allés dans la brèche, et n'avez pas formé la palissade pour la maison d'Israël, pour tenir ferme dans la bataille dans le jour du Seigneur. Par des mensonges vous avez rendu lâche le cœur des justes, que je n'avais pas faits lâches; et fortifie la main du méchant en lui promettant la vie (Ézéchiel 13:5,22). Tandis que je considérais ces choses, le Seigneur excita mon esprit, pour faire comme on fait dans les incendies ordinaires, lorsque chacun court avec le meilleur vase qu'il peut rencontrer pour éteindre les flammes dévorantes, et les empêcher de consumer tout ce qui est devant elles.
En quatrième lieu. Lorsque j'eus complété ce court abrégé, je le montrai au docteur Jean Owen, à M. Nicolas Lockier, et à M. George Griffith; qui tous unanimement l'approuvèrent, et écrivirent pour le recommander, une épître qui est trop longue pour l'insérer ici mais dont j'affirme l'existence.
Finalement. Comme on peut montrer sur une petite carte, un vaste pays qu'on ne pourrait parcourir qu'en beaucoup de temps; de même ce petit livre est multum in parvo, beaucoup dans peu. Lisez-le sérieusement sans partialité, et que le Seigneur vous donne de l'intelligence en toutes choses. (Christophe Ness, 30 septembre 1770.)
Références
1 | Les Arminiens ne veulent abattre la prédestination qui est le Rocher de notre salut, que pour élever une tour de Babel, du sommet de laquelle ils puissent monter au ciel, et le fondement de cette tour n'est autre chose que le sable de leur propre libre volonté et de leurs efforts. Ils ont inventé une multitude de nouvelles notions et de termes, pour obscurcir la doctrine: «l'élection, disent-ils, est légale ou évangélique, générale ou particulière, complète ou incomplète, révocable ou irrévocable, péremptoire ou non péremptoire» et je ne sais combien d'autres distinctions (dont il n'y a ni signe ni échantillon dans toute la Bible) d'un seul et éternel acte du Dieu Tout-Puissant. La raison, l'Écriture, Dieu lui-même, en un mot, TOUT doit céder la place à quelque absurdité que ce soit, s'il se rencontre sur le chemin de l'Arminianisme, car les Arminiens veulent, à tout prix, que la cause de leur prédestination soit en eux-mêmes (Owen's Display of Arminianism). |