«Texte révisé et amplifié par Jean leDuc»
sur fond de couleur «alicebleu» (bleu pâle).
Chapitre 3
U = Unicité de l'Élection Inconditionnelle
Dans l'acrostiche anglais TULIP ou TULIPE en françcais, la lettre U signifie l'élection absolue ou inconditionnelle. Peu de gens considèrent la notion d'élection comme un sujet agréable car elle souligne le fait que Dieu nous choisit; nous ne Le choisissons pas. Par nature, l'homme n'aime pas ce point de vue, car il met en évidence sa mort spirituelle et le prive de son orgueil. Il lui rappelle qu'il n'est maître ni de son destin ni de son âme. Pourtant, ce point de vue est clairement enseigné par la Bible.
Au cours de notre étude, nous allons apprendre que cette élection est indispensable à notre salut. Elle représente une partie nécessaire du plan divin de salut.
Nous avons déjà appris que l'homme est mort de par ses péchés. Il ne cherche pas Dieu; il se complaît dans ses péchés. De sa propre volonté il ne viendra jamais vers Dieu. Donc, si Christ s'était simplement contenté d'offrir le salut au monde, il n'y aurait pas de croyants. Dieu pourrait nous proposer Son offre miséricordieuse et bienveillante de salut pendant un millier d'années, mais pas un seul être humain ne Lui répondrait. La nature profonde de l'homme est d'être en totale rébellion contre Dieu; personne ne cherche Dieu. Si Dieu n'intervenait pas directement dans notre coeur, pas un seul être humain ne serait sauvé.
Christ a décidé qu'Il bâtirait Son église et que les portes du séjour des morts ne prévaudraient point contre elle. Afin de bâtir Son église, Il a choisi certaines personnes destinées à être sauvées. Ainsi, l'élection est absolument essentielle pour le plan divin de salut.
Quand Dieu a-t-il élu ceux qui doivent être sauvés?
Quand Dieu a-t-Il choisi ou décidé qui serait sauvé? Dans Éphésiens 1:4, la Bible nous dit qu'en Christ, Dieu nous a élus avant la fondation du monde. En d'autres termes, Dieu avait déjà choisi ceux qu'Il voulait sauver avant la création de l'homme et, de ce fait, avant que l'homme ne tombe dans le péché.
Dans Apocalypse 17:8, Dieu parle de ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le Livre de Vie. Il parle ici des méchants, de ceux qui sont esclaves de la bête et du royaume de Satan. Le fait que leurs noms n'aient pas été écrits dans le Livre de Vie avant la fondation du monde laisse entendre que les noms des croyants en Christ, qui ne sont pas esclaves de Satan, étaient écrits, eux, dans le Livre de Vie avant la fondation du monde, ce qui est conforme à ce que nous lisons dans Éphésiens 1:4: «En Lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde.» Donc, la Bible nous montre que l'élection divine s'est faite avant le début des temps et avant que Dieu ait commencé Sa création.
Du fait que Dieu connaît la conclusion depuis l'origine (Ésaïe 46:10), Il savait que l'homme, qu'Il avait créé parfait et vierge de tout péché, se révolterait contre Lui de sa propre volonté et s'enfoncerait dans le péché. Donc, notre Père Céleste a prévu cette éventualité en offrant à Jésus-Christ ceux qu'Il a prévu de sauver. Dans Jean 6:37, nous lisons: «Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.» Ce verset se rapporte aux élus qui ont été choisis par Dieu avant la fondation du monde et dont Il a inscrit les noms dans le Livre de Vie de l'Agneau.
Dans le Nouveau Testament, trois mots Grecs, ekloge, eklektos, eklego, sont traduits par: élection, élu, choisi, et sont utilisés environ cinquante fois. Voici quelques exemples: Romains 11:5: «De même aussi dans le temps présent il y a un reste, selon l'élection (ekloge) de la grâce.» 2 Pierre 1:10 dit: «C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection (ekloge).»
De même, nous lisons dans Colossiens 3:12: «Ainsi donc, comme des élus (eklektos) de Dieu, saints et bien-aimés...» Dans Tite 1:1: «...pour la foi des élus (eklektos) de Dieu...» Dans Matthieu 22:14: «Car il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus (eklektos).» Dans 1 Pierre 2:9: «Vous, au contraire, vous êtes une race élue (eklektos).» Dans Éphésiens 1:4: «En lui Dieu nous a choisi (eklego) avant la fin du monde.»
La doctrine biblique de la prédestination
Une doctrine biblique découle directement du plan divin d'élection, c'est celle de la prédestination. La prédestination, comme l'élection, est un vocable considéré comme très inconfortable par de nombreuses personnes qui espèrent qu'il s'agit d'un terme théologique qui ne figure pas dans la Bible.
En fait, le mot grec proorizo dont le vocable prédestination est dérivé se trouve placé à six reprises dans le Nouveau Testament. Nous le trouvons dans Romains 8:29: «Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils.» Et dans Romains 8:30: «Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés.»
Dans Éphésiens 1:5, nous lisons: «..nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté.» Et dans Éphésiens 1:11: «En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté.»
Le mot prédestiné se trouve dans deux autres passages du Nouveau Testament. Dans Actes 4:28, il est traduit par: «...avaient arrêté d'avance...» et montre la volonté de Dieu de voir Christ souffrir pour nos péchés et d'établir un plan divin dans lequel Hérode et Ponce Pilate se dresseraient contre Lui. Dans ce contexte, Dieu déclare au verset 28: «...Pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d'avance (prédestiné).» Ainsi voyons-nous que le conseil de Dieu avait prédestiné ce qui devait s'accomplir.
Le mot proorizo (prédestiner), est traduit par «destinée» dans 1 Corinthiens 2:7: «Nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée (prédestinée) pour notre gloire.» Dieu parle de l'ensemble du plan évangélique qui fut prédestiné par Lui-même.
Dans ces versets, Dieu nous apprend qu'Il a prédéterminé chaque aspect de Son plan de salut avant même la création du monde, y compris ceux qui seraient sauvés. Il n'a pas prédestiné ceux qui, spontanément, viendraient à Lui; il s'agit là d'une impossibilité, car chaque être humain est mort par ses péchés: «Nul n'est intelligent, nul ne cherche Dieu» (Romains 3:11). Dieu a scruté les corridors du temps et a vu le misérable genre humain après la chute d'Adam. Il a choisi certains de ces malheureux pécheurs rebelles et leur a accordé le salut; la Bible nous enseigne que Dieu a prédéterminé leur salut, et qu'il l'a fait selon son bon plaisir et pour la gloire de son nom.
Si Dieu n'avait sauvé que ceux qui sont venus à Lui de leur plein gré, Il ne pourrait pas les considérer comme des élus. Cela ne serait pas normal, car Dieu ne les aurait pas choisis; ce serait un choix humain et non divin. L'homme prendrait la décision, ferait le choix de venir à Dieu et Dieu ne pourrait que reconnaître ceux qui seraient sauvés. Dieu ne pourrait que les considérer comme des bénéficiaires de la grâce divine et non comme des élus destinés à être sauvés. Dans Jean 15:16, nous lisons: «Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis.» Nous sommes les élus de Dieu si nous avons commencé à croire en Christ et à Le considérer comme notre Sauveur et notre Seigneur.
Les Élus sont des pécheurs sauvés inconditionnellement
L'élection inconditionnelle ou absolue est un principe biblique. Dieu sauve Ses élus quelle que soit la gravité de leurs péchés. Les élus ne sont pas sauvés parce qu'ils sont bons ou parce qu'ils sont beaux. Dieu les sauve en dépit de leurs péchés. Souvenez-vous, dans Romains 3:10-18, nous lisons que Dieu décrit la totalité du genre humain, sans aucune exception, comme méchante; et dans Jérémie 17:9: «Le coeur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant.» Parmi l'ensemble de ces hommes, Dieu a élu certains d'entre eux afin d'être sauvés. La Bible n'enseigne pas que Christ est venu pour sauver ceux qui sont bons; La Bible enseigne que Christ est venu pour sauver les pécheurs. Dans Jacques 2:5, Dieu déclare: «Dieu n'a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu'ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment?» Nous sommes riches en la foi, bien sûr, car Dieu nous donne la foi; c'est un don. Dans Éphésiens 2:8-9, nous lisons: «Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie.» Et dans 1 Corinthiens 1:27-28, Dieu déclare:
«Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire au néant celles qui sont.»
Dans ces versets, Dieu qualifie de fous et de méprisés ceux qu'Il a choisi de sauver, même s'ils étaient en Christ depuis avant la fondation du monde car le péché et la chute étaient assuré dans le décret éternel; c'est Lui qui a choisi de sauver ce qui n'a intrinsèquement aucune valeur. C'est l'état dans lequel nous nous trouvons lorsque Dieu nous sauve; nous ne méritons en aucune façon d'être l'élu de Dieu. Notre élection est totalement inconditionnelle et absolue.
Lorsque Christ fit sortir Lazare de sa tombe (Jean 11:43), de nombreuses personnes se trouvaient enterrées et notre Seigneur aurait pu choisir n'importe quelle tombe et ordonner au mort de sortir de sa tombe, et ce dernier serait sorti. Christ, de par sa souveraine autorité, décida de ressusciter Lazare. Lazare ne répondait à aucun critère de sélection pour répondre à l'ordre de Christ ni pour être choisi afin de ressusciter des morts. Il n'était qu'un mort parmi les autres. Il ne disposait d'aucune qualification personnalisée lui permettant de ressusciter plus facilement qu'un autre. Lazare était mort et son corps tombait en décomposition. Rien ne le prédisposait à ressusciter, mais il ressuscita. Christ le choisit et lui ordonna de sortir de sa tombe car Il est Dieu et sa parole est Vie.
Lorsque Christ ressuscita Lazare, Il nous fournit une illustration éclatante de l'élection inconditionnelle. Nous sommes choisis par Dieu afin d'être sauvés, mais nous n'avons à remplir aucune condition pour cela. Nous sommes sauvés dans l'état dans lequel nous nous trouvons — rebelles, pervertis, pourris spirituellement. Dans Psaumes 34:19, Dieu déclare: «L'Éternel est près de ceux qui ont le coeur brisé, et il sauve ceux qui ont l'esprit dans l'abattement.» Et dans Psaumes 51:19, Il déclare: «Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé; O Dieu! tu ne dédaignes pas un coeur brisé et contrit.»
L'idée d'élection nous amène-t-elle à la notion de fatalisme?
On pourrait se demander: «Si Dieu a élu ceux qu'il sauvera avant la création du monde, et s'il n'y a rien que je puisse faire pour mon élection, alors à quoi cela sert d'essayer d'obéir au commandement de la Bible et croire en Jésus-Christ? Si je suis élu, je croirai. Si je ne suis pas élu, je ne croirai pas. Je ne puis rien faire pour me faire élire; tout dépend du plan divin souverain.»
Le fait est que lorsque Dieu nous ordonne de croire, nous devons obéir à cet ordre. Parfois, quelqu'un obéit à cet ordre; que cette personne soit ou non élue ne la regarde en rien à cet instant. Lorsque nous entendons l'Évangile, nous devons obéir sincèrement à l'Évangile en croyant en Jésus-Christ, et aucun vrai chrétien ne manquera de croire car nous sommes destiné à cela (Actes 13:48). Comprenons aussi que les termes élu et chrétien signifient une seule et même chose, nous sommes élus car nous sommes dans l'Élu, nous sommes chrétiens car nous sommes en Christ. Si quelqu'un n'est pas élu en Christ avant la fondation du monde il n'est pas chrétien, et rien de ce qu'il puisse faire, dire, ou choisir en changera le fait.
Ceux qui croient en notre Seigneur Jésus-Christ se demanderont par la suite: «Pourquoi me suis-je mis à croire? Pourquoi me suis-je tourné vers le Seigneur Jésus-Christ, alors que tant d'autres autour de moi ne l'ont pas fait?» Puis, en examinant les Écritures afin d'y trouver la réponse à ces questions, ils découvriront qu'ils sont devenus croyants parce que Dieu les avait choisis et attirés à Lui même s'ils ne le voulaient pas.
Dieu a ouvert les yeux et les oreilles spirituels de chacun de ceux qui sont sauvés. Dieu a qualifié chacun d'entre eux afin qu'il réponde à l'appel de l'Évangile, tout comme Il a qualifié Lazare, qui était mort dans sa tombe, afin qu'il obéisse à Jésus lorsque celui-ci lui dit: «Lazare, sors.» (Jean 11:43). Voilà ce qu'est la doctrine de l'élection.
Nous devons répandre l'Évangile mais nous n'avons pas à savoir quels sont les élus de Dieu. Nous savons que les élus de Dieu se trouvent parmi ceux qui ne sont pas sauvés. Christ les connaît; ce sont ceux qui constituent les brebis perdues qu'Il est venu chercher et sauver. Au fur et à mesure que nous prions et témoignons, ils entendent l'Évangile et Dieu les attire à Lui. Nous ignorons s'ils sont élus mais Dieu, Lui, le sait.
L'élection est une merveilleuse doctrine et une magnifique promesse. Elle garantit le succès à mesure que nous annonçons l'Évangile. Le succès de la présentation de l'Évangile ne dépend pas de nos réussites; il ne dépend pas non plus de la qualité de notre éloquence et de celle de nos arguments. Le succès ne dépend que de la fidélité de Dieu envers Sa propre Parole. Grâce au message de l'Évangile, Dieu cherche et sauve ceux qu'Il a prédestinés au salut. Il les appelle; Il les justifie et les glorifie (Romains 8:30). C'est la promesse formelle de Dieu. C'est l'élection inconditionnelle et absolue. Quelle merveilleuse doctrine! Quel dommage que certaines personnes en aient peur!
La doctrine de l'élection et de la prédestination est la plus belle des doctrines, rien n'est plus merveilleux. Pour quelle raison fait-elle peur à de nombreuses personnes? Elles n'aiment pas cette doctrine car elles aiment à penser que Dieu n'accomplit aucune prédestination contraire à la volonté humaine. C'est-à-dire qu'elles préfèrent croire que sont prédestinés ceux qui se tourneront vers Dieu; l'homme souhaite recevoir au moins une petite partie du mérite pour son salut.
De plus, l'homme désire désespérément être maître de son destin, ce qui était le cas de Lucifer lorsqu'il tomba dans le péché. Lucifer voulait être roi; il voulait être semblable à Dieu (Ésaïe 14). L'homme, lui aussi, souhaite s'asseoir sur le trône de son existence et en être le souverain. Du fait de la nature humaine qui cherche constamment à se valoriser, il trouve qu'il est répréhensible de reconnaître la souveraineté de Dieu. Cependant, la doctrine de l'élection inconditionnelle, clairement enseignée par la Bible, souligne la souveraineté de Dieu. Il sauve ceux qu'Il a choisi de sauver! En aucun cas l'homme ne choisit. Seul Dieu choisit, l'indépendance appartient à Dieu seul. Ceux qui se disent indépendant montre par ce fait qu'ils sont des ennemis de Dieu.
La volonté de Dieu concernant le salut est absolue
Dieu insiste sur Sa souveraineté dans Romains 9, lorsqu'Il Se sert d'Ésaïe et de Jacob pour exemplifier Sa doctrine de la prédestination et de l'élection. Nous lisons dans Romains 9:11-13:
«Car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu'ils n'eussent fait ni bien ni mal, — afin que le dessein d'élection de Dieu subsistât, sans dépendre des oeuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, — il fut dit à Rébecca: L'aîné sera assujetti au plus jeune; selon qu'il est écrit: J'ai aimé Jacob et j'ai haï Ésaü.»
Ainsi vous le voyez, Dieu indique qu'Il fut entièrement maître à cet égard. Dans Romains 9:15, Il déclare: «Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'ai compassion.» Le «Je» est mis en valeur parce que Dieu prend les décisions. Dans Romains 9:16, Dieu déclare: «Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.» Ce verset exclut sans aucune ambiguïté toute volonté humaine.
Cette merveilleuse doctrine biblique est encore renforcée par le verset 18 de Romains chapitre 9 qui dit: «Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.» La doctrine de la grâce souveraine s'intègre parfaitement au sein du plan divin d'élection, de même que la doctrine de la réprobation éternelle.
La lecture de l'Épître aux Romains nous rappellera peut-être les paroles de ce vieux cantique qui disent, traduits en français: «Tu es le potier; je suis la glaise; façonne-moi selon Ta volonté.» Cette supplique est basée sur l'enseignement de Romains 9:20-23:
«Ô homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester Dieu? Le vase d'argile dira-t-il à celui qui l'a formé: Pourquoi m'as-tu fait ainsi? Le potier n'est-il pas maître de l'argile, pour faire avec la même masse un vase d'honneur et un vase d'un usage vil? Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, et s'il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu'il a d'avance préparés pour la gloire.»
Dans ces versets, Dieu insiste sur le fait qu'Il est suprême; Il a le pouvoir et le droit de sauver ceux qu'Il souhaite sauver. Dieu n'a aucune obligation de sauver ne serait-ce qu'une seule personne dans toute le genre humain. Nous méritons tous d'aller en enfer. Nous méritons tous la damnation éternelle de par Sa colère. Le fait que Dieu sauve certains d'entre nous, selon Son divin choix, Son plan d'élection, ne regarde que Lui et chaque vrai chrétien doit s'y soumettre.
La vérité est proclamée dans Jean 1:12: «Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.» Si nous nous arrêtions à cet endroit précis, il nous semblerait que le choix est à l'homme — ceux qui reçoivent Dieu sont sauvés. Mais observez la précision apportée par le verset suivant: «...lesquels sont nés non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu.» (Jean 1:13). Dieu insiste sur le fait qu'Il est le seul à décider de l'élection. Seule Sa volonté décide qui sera sauvé. Les croyants en Christ ne peuvent décider de cela par eux-mêmes, car leur volonté est entièrement vouée au péché.
La doctrine selon laquelle le salut est attribué seulement aux élus de Dieu est également exprimée dans Actes 13:48 où il est dit: «...et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent.» Tout est clair, une fois de plus, n'est-ce-pas? Tous ne crurent pas, seuls ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. Amen.
Dieu nous offre le repentir
Dieu ordonne à tous les hommes de se repentir de leurs péchés (Actes 17:30). Il est donc facile de supposer que, bien que le salut ne s'obtienne que par la grâce, au moins le fait que je me sois repenti et que je me sois détourné du péché résulte bien de mon libre arbitre. Et je pourrais en conclure que Dieu me sauvera car je me suis détourné du péché. D'une façon ou d'une autre je veux croire que mon repentir est le résultat de mon libre choix et est totalement indépendant de l'action divine. Mais même la simple notion d'indépendance vis-à-vis de l'action divine n'est pas tolérée par la Bible. Dans Actes 5:31, nous lisons:
«Dieu l'a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés.»
Dieu déclare ainsi très clairement que même notre repentance provient uniquement de Lui. Dieu n'exige aucune condition pour notre salut. Il se penche sur un pécheur indigne, rebelle et méchant et lui accorde la repentance, en fonction du plan de salut divin existant dans la vie de cette personne. Il n'est donc guère étonnant que Éphésiens 2:8-10 déclare:
«Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions.»
La bonne oeuvre de la repentance de nos péchés est également un don de Dieu.
Dieu nous donne la foi
La Bible renforce notre connaissance du rôle intégral de Dieu dans le processus de notre salut lorsqu'elle aborde la question de notre foi. Dans Romains 4:3, nous lisons: «Car que dit l'Écriture? Abraham crut à Dieu et cela lui fut imputé à justice.» Nous pourrions conclure en disant que même si nos oeuvres ne sont pas méritoires dans l'obtention de notre salut, notre foi doit quand-même compter pour quelque chose dans ce processus de salut. Cependant, en étudiant plus attentivement la Bible, nous découvrons que ce ne fut pas la foi d'Abraham qui fut considérée comme une vertu, ce fut Dieu Lui-même.
Approfondissons cette réflexion. Dans Galates 2:16, nous lisons:
«Néanmoins, sachant que ce n'est pas par les oeuvres de la loi que l'homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ et non par les oeuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les oeuvres de la loi.»
Dieu déclare que c'est «par (du grec dia- par, grâce à) la foi de Jésus-Christ,» et «afin d'être justifiés par (du grec ek- par, grâce à) la foi de Christ.» En d'autres termes, la base de notre salut n'est pas notre foi, c'est la foi de Christ. Du fait qu'Il fut parfaitement fidèle en accomplissant le plan divin de salut, nous sommes sauvés. Rien d'étonnant à ce que, dans Apocalypse 19:11, Christ soit appelé «Fidèle et Véritable.»
De plus, dans Galates 2:16, nous voyons que nous ne sommes pas justifiés par (grec- ek- par, grâce à) les oeuvres de la Loi. Dans Jean 6:28, les juifs demandèrent à Jésus: «Que devons-nous faire, pour faire les oeuvres de Dieu?» Au verset suivant, Jésus répondit: «L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé.» Par cette déclaration, le Seigneur Jésus nous enseigne que notre propre foi, par laquelle nous croyons en Christ notre Sauveur, est une oeuvre. Galates 2:16 indique que nous ne pouvons être justifiés par les oeuvres de la loi; donc, nous comprenons que nous ne pouvons être justifiés que par les oeuvres de Christ et non par les nôtres.
Notre connaissance de la grande vérité exprimée dans Galates 2:16 est encore renforcée dans Galates 2:20, où nous lisons: «...si je vis maintenant dans la chair, je vis dans (du grec en-dans) la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi.» Voyez également Romains 3:22 et Philippiens 3:9.
Revenant à Romains chapitre 4, Dieu déclare au verset 5:
«Et à celui qui ne fait point d'oeuvre, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est imputée à (grec eis- à, en) justice.»
«Sa foi» ne peut se rapporter qu'à la foi de Dieu, c'est-à-dire, la fidélité de Dieu qui mène le croyant vers la justice. Ceci éclaire le sens de la phrase de Romains 1:17: «Parce qu'en lui est révélée la justice de Dieu par (du grec ek-par) la foi et pour (du grec eis-vers) la foi.» Dans ce verset et le précédent, Dieu nous enseigne que le salut des Juifs et des Grecs s'effectue par la foi (de Jésus-Christ) et pour la foi (la nôtre) qui est le reflet ou le résultat de la foi de Christ.
Ainsi, nous comprenons mieux Éphésiens 2:8 où nous lisons: «Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.» La foi par laquelle nous sommes sauvés est la foi de Christ. Il représente l'essence fondamentale de la foi et nous permet de paraphraser ce verset en disant: «Ainsi êtes-vous sauvés par Christ et non par vous-mêmes. Christ et le salut qu'Il vous offre sont un don de Dieu.»
Dans chacun des aspects de notre salut, nous ne méritons rien. Toute la gloire, tout l'honneur en reviennent à Dieu. En vertu de la fidélité de Christ, nous sommes considérés comme des êtres justes. La fidélité de Christ nous est offerte comme un don afin de nous permettre de croire en Christ et de Le considérer comme notre Sauveur.
Examinons encore un verset et nous aurons terminé cette étude du principe de l'élection inconditionnelle et absolue. Dans Jean 6:37, nous lisons: «Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.» Dans ce verset Christ insiste sur le fait que ceux que le Père Lui a donnés viendront à Lui. Rien ne suggère que l'ensemble du genre humain Lui a été donné, mais si cela avait été le cas, alors l'humanité toute entière viendrait à Lui. Dieu a choisi au sein du genre humain, ceux qu'Il veut sauver.
Donc, il est logique de se poser les questions suivantes:
«Si Dieu a décidé, de par Sa souveraine volonté, de sauver certains hommes et de laisser les autres affronter le trône du jugement à être condamnés à l'enfer et à la damnation éternelle du fait de leurs péchés selon le décret de réprobation, alors Christ a-t-Il été crucifié pour chaque être humain? Ou bien Christ a-t-Il uniquement payé pour les péchés de ceux qui croyaient en Lui, c'est-à-dire ceux qui ont été choisis pour être à Lui, et qui représentent un nombre limité de personnes?»
Dans le passé, l'église a appelé ce principe la rédemption particulière ou le rachat limité, ce qui signifie que le sacrifice de Christ sur la Croix ne fut effectif que pour ceux qui étaient élus de Dieu. Aucune disposition n'était prévue pour ceux qui ne croyaient pas en Lui.
Certains enseignent que Christ a racheté les péchés de tous les êtres humains, et que seul notre rejet de Christ nous expédie en enfer. Cet enseignement va de pair avec l'idée selon laquelle nous nous tournons vers Christ de notre propre volonté; il enseigne la notion erronée que Dieu a fait tout ce qu'Il a pu pour nous, et que maintenant tout dépend de nous. Ce sont parmi les idées que nous allons examiner dans le chapitre prochain.