| Dernière mise à jour il y a 6 mois, le 15 août 2011 par GoDieu.com
LIVRE DE L’EXODE.
Dénombrement des enfants d’Israël. (1371)
Et voici les noms des enfants d’Israël, issus de Jacob, qui s’établirent en Égypte, après y être arrivés chacun avec sa maison. Les enfants de Lia: Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon et leur sœur Dina. Les enfants de Rachel: Joseph et Benjamin. Les enfants de Zelpha, servante de Lia: Gad et Aser. Les enfants de Bala, servante de Rachel: Dan et Nephthali. Et voici les générations qui leur naquirent dans le pays de Chanaan, avant leur arrivée en Égypte avec Jacob leur père. Les enfants de Ruben: Hénoch, Phallu, Hesron et Charmi. Les enfants de Siméon: Jamuël, Jamin, Ahod, Jachin, Sohar et Saül, fils de la Chanaanite. Les enfants de Lévi: Gerson, Caath, Merari et Jochabed, leur sœur, qui naquit pendant la descente en Égypte. Les enfants de Juda: Her, Onan, Séla, Pharès et Zara. Mais Her et Onan moururent dans le pays de Chanaan. Les enfants de Pharès étaient: Hesron et Hamul. Les enfants d’Issachar: Thola, Phua, Job et Semron. Les enfants de Zabulon: Sared, Élon et Jahélel. Dan eut un fils, Husim (1372). Les enfants de Nephthali: Jasiël, Guni, Jéser et Sallem. Les enfants de Gad: Séphion, Haggi, Suni, Ésébon, Éri, Arodi et Aréli. Les enfants d’Aser: Jamné, Jésua, Jessui, Béria, et Sara (1373), leur sœur. Les enfants de Béria: Héber et Malchiël. Les enfants de Benjamin: Béla, Béchor, Asbel, Géra, Naaman, Échi, Ros, Mophim, Ophim et Ared. Les fils de Joseph, qui lui étaient nés en Égypte: Manassé et Éphraïm.
Or, toutes les personnes issues des reins de Jacob, et venues avec lui en Égypte, furent au nombre de soixante-dix.
Et Joseph, comme aussi ses frères, demeuraient avec sécurité en Égypte. Ils jouissaient de la prospérité du pays pendant tous les jours de la vie de Joseph. Joseph avait vécu en Égypte quatre-vingt-treize ans, et il avait gouverné le pays pendant quatre-vingts ans (1374), quand ses jours touchèrent à sa mort. Alors il fit venir devant lui ses frères et toute la maison de son père. Et il leur dit: Voici que je vais mourir. Dieu vous visitera certainement, et vous fera remonter de ce pays dans celui qu’il a juré à vos pères de vous donner. Or, lorsque ceci arrivera. vous emporterez mes ossements avec vous. Et il le fit promettre par serment aux enfants d’Israël, qui s’y obligèrent pour eux et pour leur postérité. Et dans la même année, qui était la soixante-dixième depuis la descente d’Israël en Égypte, Joseph mourut âgé de cent dix ans. Et tous ses frères et tous ses serviteurs se levèrent et l’embaumèrent suivant l’usage de l’Égypte; et ils le mirent dans un cercueil rempli d’aromates et de toutes sortes de compositions faites d’après l’art du parfumeur, et ils l’enterrèrent au bord du fleuve, qui est le Nil (1375). Et ils firent en son honneur un deuil de sept jours, et le pleurèrent ainsi que fit toute l’Égypte, pendant soixante-dix jours (1376).
Or, après la mort de Joseph les Égyptiens commencèrent à maîtriser les enfants d’Israël, et le Pharaon qui avait succédé à son père comme roi d’Égypte, reprit tout le pouvoir royal, et tous les actes du gouvernement étaient sous son autorité, et son règne fut sans troubles.
Au retour de l’année, la soixante-douzième après la descente d’Israël en Égypte, Sépho fils d’Éliphaz, fils d’Ésaü, s’enfuit d’Égypte avec ses compagnons de captivité, et ils se réfugièrent en Afrique, qui est Denaba, auprès du roi Aïnias. Le roi les reçut avec de grands honneurs, et mit Sépho à la tête de son armée. Sépho plut beaucoup au roi, ainsi qu’à son peuple, et il exerça longtemps le commandement de l’armée. Or, Sépho se voyant fort considéré d’Aïnias et de tous les grands du pays, les incitait sans cesse à réunir toute l’armée et aller attaquer les Égyptiens et les enfants de Jacob, afin de venger ses frères. Mais tous refusaient constamment d’écouter Sépho en ceci. Le roi d’Afrique connaissait la force des enfants de Jacob, se souvenant combien ils avaient maltraité son armée dans leur guerre contre les enfants d’Ésaü.
Aïnias et Turnus se disputent la main de Jania (1377).
En ce temps-là il y avait dans la ville de Phuzimna, au pays de Céthim, un homme appelé Huzi, et les enfants de Céthim le vénéraient comme un Dieu. Cet homme mourut sans fils, mais il laissa une fille, nommée Jania (1378), dont la beauté et l’esprit n’avaient rien de comparable sur toute la face de la terre. Les gens d’Aïnias ayant vu cette fille, en parlèrent à leur maître avec éloge. Alors le roi d’Afrique envoya la demander en mariage aux enfants de Céthim, qui la lui accordèrent. À peine les ambassadeurs d’Aïnias eurent-ils quitté le territoire du pays de Céthim, que voici arriver des envoyés de Turnus roi de Bénévent (1379), qui venaient faire la demande de Jania pour leur maître; parce que on lui en avait fait de grandes louanges. Les hommes de Céthim leur répondirent: Nous l’avons déjà promise avant votre arrivée à Aïnias, roi d’Afrique, qui l’avait fait demander pour en faire son épouse. Nous ne pouvons pas retirer notre promesse; car nous aurions à craindre qu’Aïnias ne vienne nous attaquer à main armée, et ne nous extermine; car Turnus, votre roi, ne pourrait pas nous protéger contre sa main puissante. Les ambassadeurs de Turnus s’en retournèrent, et rapportèrent à leur maître la réponse des enfants de Céthim. Or, ceux-ci envoyèrent une lettre à Aïnias, disant: Voici que Turnus nous a député une ambassade au sujet de Jania, qu’il désire épouser. Nous lui avons répondu comme ceci et comme cela. Nous avons appris qu’il réunit toute son armée pour te déclarer la guerre. Son plan est de passer par Sardonia (1380), afin d’attaquer ton frère Lucos, et tomber ensuite sur toi. À l’annonce contenue dans la lettre des enfants de Céthim, Aïnias fut transporté de colère, et il se leva et réunit toute son armée, et vint dans les îles de la mer. Il aborda à Sardonia, et alla trouver Lucos son frère, roi de Sardonia.
Lorsque Néblos, fils de Lucos, apprit que son oncle Aïnias arrivait, il sortit à sa rencontre avec une grande suite, et le baisa et le serra dans ses bras. Il lui dit: Quand tu feras alliance avec mon père, pour qu’il se joigne à toi contre Turnus, demande-lui qu’il me fasse général de son armée. Aïnias ayant fait cette demande, Lucos y acquiesça. Et les deux frères se levèrent et marchèrent contre Turnus avec un nombre de troupes très considérable. Ils montèrent dans des vaisseaux et arrivèrent dans la région d’Asthores (1381). Ils rencontrèrent dans la plaine de Campanie Turnus, qui était en marche vers Sardonia, et aussitôt s’engagea entre eux un combat très acharné. Mais l’action fut fatale à Lucos, roi de Sardonia. Toute son armée y périt, comme aussi son fils Néblos. Cependant Aïnias recommença la bataille, et il tua Turnus de sa propre main, et il défit son armée au tranchant de l’épée. Ceux qui n’étaient pas tombés voyant que Turnus leur roi était mort, prirent la fuite. Mais Aïnias et son frère Lucos les poursuivirent jusqu’au partage du chemin, qui est entre Albano et Rome. C’est ainsi qu’Aïnias vengea Néblos, son neveu, et l’armée de son frère Lucos.
Et Aïnias ordonna à ses serviteurs de confectionner un simulacre d’homme en or, et d’y enfermer le corps de Néblos. Néblos fut mis, en outre, dans un cercueil de bronze, et enterré en ce même lieu-là. On éleva, sur son tombeau, au bord de la route, une haute tour, qui est appelée jusqu’à ce jour, monument de Néblos. Et Turnus, roi de Bénévent, fut aussi enterré en ce lieu-là. Et voici que sur la bifurcation du chemin, entre Albano et Rome, les deux tombeaux sont en face l’un de l’autre, et une voie pavée passe entre eux, jusqu’à ce jour.
Après l’inhumation de Néblos, Lucos, son père, s’en retourna avec les débris de son armée à Sardonia son pays. Aïnias, son frère, s’avança avec ses troupes jusqu’à Bénévent, capitale de Turnus. Quand les habitants de la ville furent informés de son approche, ils sortirent au-devant de lui avec des pleurs et des supplications, demandant en grâce de ne pas les mettre à mort, et de ne pas détruire leur ville. Aïnias accueillit favorablement leur prière, parce que Bénévent était considérée comme une ville de la fédération des enfants de Céthim. Seulement, à partir de ce jour, des troupes en armes du roi d’Afrique, conduites par Sépho, le général, et quelquefois par Aïnias lui-même, venaient de temps à autre piller des provinces de Céthim, et en emportaient un grand butin.
Aïnias changea ensuite de route avec tout son monde, et arriva à Phuzimna, où il épousa Jania, fille d’Huzi, et l’emmena dans sa capitale d’Afrique.
Les enfants de Jacob perdent leurs immunités. — Mort de Zabulon et de Siméon.
Il arriva en ce temps-là que Pharaon, roi d’Égypte, commanda à tout son peuple de lui construire dans sa ville un château fort. Il obligea les enfants de Jacob d’aider les Égyptiens dans ce travail. Les Égyptiens lui bâtirent un château magnifique, dont il fit sa résidence royale. Et il régnait sans crainte d’aucun ennemi.
En la soixante-dixième année de la descente d’Israël en Égypte mourut Zabulon, fils de Jacob, âgé de cent quatorze ans. Et il fut mis dans un cercueil, et consigné à ses enfants. Et en l’année soixante-quinzième mourut Siméon, son frère, à l’âge de cent-vingt ans (1382). Lui aussi fut enfermé dans un cercueil et consigné à ses enfants.
Et Sépho, fils d’Éliphaz, fils d’Ésaü, continuait d’inciter journellement Aïnias à attaquer avec les armes les enfants de Jacob en Égypte. Mais Aïnias s’y refusait parce qu’on lui avait représenté que les enfants de Jacob avaient fait preuve d’une force extraordinaire dans leur guerre contre les enfants d’Ésaü. Cependant après un long espace de temps Aïnias, cédant aux importunités de Sépho, réunit une foule nombreuse comme le sable du rivage de la mer, et se dirigea vers le pays d’Égypte.
Or, il y avait parmi les serviteurs d’Aïnias un garçon de quinze ans, nommé, Balaam fils de Béor. Ce garçon était très instruit et très habile dans la science de la magie. Aïnias lui dit donc: Fais-nous des expériences magiques, afin que nous sachions qui sera victorieux dans la guerre que nous entreprenons, de nous ou des enfants de Jacob. Alors Balaam se fit apporter de la cire, et il en façonna des cavaliers et des chars de guerre, disposés de manière à représenter les deux armées ennemies. Il plongea ces figures dans de l’eau enchantée, qu’il tenait toute prête. Et s’armant d’une branche de palmier, il pratiqua des sortilèges sur l’eau. Aussitôt il y aperçut les légions d’Aïnias abattues sous les coups des figures représentant les enfants de Jacob. Balaam manifesta cette vision à Aïnias, qui se découragea; et renonçant à l’expédition, il retourna dans sa capitale, et s’y tint tranquille.
Lorsque Sépho, fils d’Éliphaz se fut assuré qu’Aïnias renonçait à l’expédition de l’Égypte, il s’enfuit d’auprès de lui, et s’en alla au pays de Céthim. Les hommes de Céthim le reçurent avec grand honneur, et le prirent à leur solde pour diriger leurs guerres en tout temps, et lui firent de riches présents. Car les troupes du roi d’Afrique continuaient à faire des incursions dans le pays de Céthim, et à le ravager; qui avait enfin obligé les habitants à se retirer sur la montagne de Coptésa (1383).
Un jour Sépho perdit un bœuf, et en faisant le tour de la montagne, pour le chercher, il entendit son meuglement, et il découvrit au pied de la montagne une caverne spacieuse dont l’entrée était bouchée par un bloc de pierre. Il brisa la pierre et pénétra au fond de la caverne. Il vit qu’un monstre énorme, dont la moitié supérieure avait la forme de l’homme, et la moitié inférieure celle d’un quadrupède, dévorait son bœuf. Et Sépho attaqua le monstre, et le tua avec son glaive. Lorsque les habitants de Céthim connurent cette chose, ils s’en réjouirent beaucoup, et ils dirent: Quels honneurs rendrons-nous à cet homme pour avoir tué le monstre qui détruisait nos troupeaux? Et ils convinrent tous de lui consacrer un jour de l’année et de l’appeler fête de Sépho. Et tous les ans à pareil jour, ils faisaient des libations en son honneur et lui offraient des présents.
Maladie de Jania, reine d’Afrique.
En ce temps-là, Jania fille d’Huzi, femme d’Aïnias, tomba malade. Et le roi, comme aussi les seigneurs de sa cour, en furent inquiets. Aïnias dit à ses gens: Que pourrais-je faire pour le rétablissement de la santé de Jania? Ils lui répondirent: L’air et l’eau de notre pays ne valent pas l’air et l’eau de la terre de Céthim: c’est ce qui a causé la maladie de la reine. Et encore dans sa patrie elle ne buvait d’autre eau que celle que ses parents faisaient arriver pour elle de Fermo (1384) au moyen d’un aqueduc. Alors Aïnias commanda à ses serviteurs de lui chercher dans des amphores de l’eau de Fermo en Céthim. Et on la pesa, et elle fut trouvée plus légère que les eaux d’Afrique. Aïnias voyant cela ordonna à tous ses officiers d’appeler des tailleurs de pierres par milliers et par myriades. Et quand ils furent réunis on les employa à tailler une masse innombrable de pierres. On fit venir ensuite des maçons qui construisirent avec ces pierres un pont très solide, au moyeu duquel ils amenèrent en Afrique un courant d’eau, partant du pays de Céthim (1385). Cette eau servait à tous les usages de la reine Jania; soit pour boire, soit pour pétrir ses pâtes, soit pour ses bains et pour le blanchissage de ses effets; de même aussi pour arroser les plantes dont elle se nourrissait, et les arbres fruitiers dont les productions étaient réservées pour elles. Le roi voulut aussi que l’on apportât dans de nombreux vaisseaux de la terre et des pierres du pays de Céthim. Et les architectes en bâtirent un palais pour Jania. Et la reine recouvra la santé.
Sépho repousse une incursion des Africains. — Il est fait roi de Céthim.
L’année suivante les troupes d’Afrique recommencèrent à descendre dans le pays de Céthim afin de faire du butin, comme par le passé. Mais Sépho marcha contre eux et les combattit, et les mit en fuite. Il sauva de cette façon le pays de Céthim.
Les enfants de Céthim émerveillés de la valeur de Sépho, résolurent de l’élire pour leur roi. Et Sépho, devenu chef du gouvernement, alla soumettre les enfants de Thubal, et les pays maritimes qui les avoisinaient. Au retour de cette expédition, les enfants de Céthim confirmèrent de nouveau la royauté de Sépho, et ils lui construisirent un grand palais pour sa demeure. Sépho y plaça un trône élevé qu’il avait fait fabriquer. Et il régna sur le pays de Céthim, ainsi que sur toute la terre d’Italie, l’espace de cinquante ans.
Mort de cinq fils de Jacob et du roi d’Édom.
Cette même année-là, qui était la soixante-dix-neuvième de la descente d’Israël en Égypte, mourut dans ce pays Ruben, fils de Jacob, âgé de cent vingt cinq ans. Et il fut mis dans un cercueil, et consigné à ses enfants. En l’an quatre-vingtième mourut son frère Dan, à l’âge de cent vingt-quatre ans. Lui aussi fut mis dans un cercueil, et consigné à ses enfants. En la même année mourut Husam, roi d’Édom, et après lui régna Adad, fils de Badad, pendant trente cinq ans (1386). Et en l’an quatre-vingt-unième mourut en Égypte Issachar, fils de Jacob. Il avait cent vingt-deux ans quand arriva le jour de sa mort. Et il fut mis dans un cercueil, et consigné à ses enfants. Et en l’an quatre-vingt-deuxième mourut son frère Aser, à l’âge de cent vint-trois ans. Et il fut mis dans un cercueil en Égypte, et consigné à ses enfants. L’an quatre-vingt-troisième mourut Gad, âgé de cent vingt-cinq ans. Et il fut mis dans un cercueil, et consigné à ses enfants (1387).
Origine de l’inimitié héréditaire entre les deux nations Madian et Moab. (1388)
Or, en l’an quatre-vingt-quatrième Adad fils de Badad, roi d’Édom, qui était dans la cinquième année de son règne, réunit tous les enfants d’Édom, au nombre de quatre cent-mille combattants, et il marcha contre les Moabites, pour les soumettre à sa puissance, et les rendre ses tributaires. Les enfants de Moab en apprenant cette chose eurent grand peur, et ils envoyèrent prier les enfants de Madian d’accourir à leur aide. Adad était déjà arrivé sur le territoire de Moab. Alors Moab et les enfants de Madian s’avancèrent à sa rencontre, et ils lui livrèrent bataille dans la campagne de Moab. Et il tomba du côté des enfants de Moab et de Madian des morts par milliers. Le combat s’aggrava principalement sur les enfants de Moab, et leur main s’affaiblit. Et ils tournèrent le dos, abandonnant les enfants de Madian. Mais les enfants de Madian ne connaissaient pas la retraite de Moab, et ils soutinrent avec fermeté un combat inégal, et ils tombèrent devant Adad, qui les tailla en pièces; et il n’échappa pas un seul homme des auxiliaires de Moab. Adad, ayant réduit sous sa domination Moab, qui s’était soustrait au combat, lui imposa un tribut à payer d’année en année. Il s’en retourna ensuite dans son pays.
Quelque temps après, les Madianites qui n’étaient pas sortis à la guerre apprirent que leurs frères avaient succombé dans la bataille contre Adad par la faute des enfants de Moab, qui les avaient abandonnés, afin de pourvoir à leur propre salut. Alors les cinq princes de Madian et le peuple résolurent d’attaquer en armes Moab, et de prendre la vengeance de leurs frères. Ils firent appel aux enfants de l’Orient, de même sang qu’eux; et tous les enfants de Céthura, leurs frères, vinrent se joindre à eux contre Moab. Quand les enfants de Moab apprirent cette chose, ils eurent grand peur. Et de leur côté ils expédièrent une lettre à Adad fils de Badad, roi à Édom, lui disant: Viens nous aider à humilier les Madianites qui se sont armés contre nous, pour venir, accompagnés de leurs frères de l’Orient, prendre de nous la vengeance des Madianites qui sont tombés dans le combat que tu leur as livré. Et Adad arriva dans le pays de Moab pour s’opposer aux Madianites. Et la bataille devint opiniâtre dans la campagne de Moab. Et Adad frappa avec le tranchant de l’épée les enfants de Madian et les enfants de l’Orient. Ceux qui échappèrent du fer du vainqueur prirent la fuite; mais Adad les poursuivit jusqu’à leur pays, et en fit encore un grand carnage. Et Adad, après avoir délivré Moab du danger qui l’avait menacé, s’en retourna dans le pays d’Édom.
Depuis cette époque il existe une haine implacable entre la nation de Madian et celle de Moab, au point que tout Madianite qui est rencontré dans le pays de Moab, est mis à mort; et ainsi tout Moabite qui est rencontré dans le pays de Madian (1389).
Mort de Juda, de Nephthali et de Lévi. — Nouvelle descente des Africains, qui leur tourne à mal.
En l’année quatre-vingt-sixième de la descente de Jacob en Égypte, mourut Juda, âgé de cent vingt-neuf ans. Et on l’embauma, et on le mit dans un cercueil, et il fut consigné à ses enfants. En l’année quatre-vingt-neuvième mourut Nephthali, à l’âge de cent trente-deux ans. Et il fut enfermé dans un cercueil et consigné à ses enfants.
Dans la treizième année du règne de Sépho sur les enfants de Céthim, qui était l’année quatre-vingt-onzième de la descente de Jacob en Égypte, les Africains revinrent attaquer le pays de Céthim, pour le piller comme par les temps passés. Il y avait treize ans qu’ils n’avaient reparu sur ces rivages. Mais Sépho, fils d’Éliphaz, s’avança contre eux avec une partie de son armée, et il en fit un grand carnage. Les Africains fuirent devant Sépho, qui les poursuivit, et en tua encore un grand nombre jusqu’à la proximité d’Afrique. Aïnias en éprouva une haine violente contre Sépho, mais il le craignait pendant longtemps.
Et en la quatre-vingt-treizième année Lévi mourut en Égypte. Il était âgé de cent trente-sept ans. On le mit dans un cercueil, et il fut consigné entre les mains de ses enfants (1390)
Oppression des enfants d’Israël. — Mort de Pharaon.
Or, quand les Égyptiens virent que tous les fils de Jacob, frères de Joseph, étaient morts, ils commencèrent à opprimer les descendants de Jacob, et à leur rendre la vie amère. Et ils les poursuivirent de leur haine depuis ce jour jusqu’à celui où les enfants d’Israël sortirent de l’Égypte. Ils leur ôtèrent toutes les vignes et tous les champs que Joseph leur avait donnés, ainsi que toutes les belles maisons qu’ils habitaient. Ils leur enlevèrent aussi toutes leurs provisions des meilleures productions de l’Égypte. Et la main des Égyptiens allait s’appesantissant toujours davantage sur les enfants d’Israël. Et ils faisaient éprouver tant de vexations aux enfants d’Israël que ceux-ci furent à la fin dégoûtés de la vie.
Après beaucoup de jours, dans l’année cent-deuxième de la descente d’Israël en Égypte, Pharaon roi d’Égypte mourut, et Molal son fils, lui succéda. Tous les puissants d’Égypte, et en général tous ceux de la génération qui avait connu Joseph, moururent en ces jours-là. Et il s’éleva une génération d’hommes qui n’avaient pas connaissance des fils de Jacob, ni de la bravoure qu’ils avaient déployée en faveur de l’Égypte. C’est pourquoi ils continuaient à persécuter les enfants de Jacob, et à les accabler par les travaux les plus rudes. Ils semblaient ignorer que Joseph et sa famille avaient sauvé l’Égypte dans un temps de famine. Mais tout ceci fut dans les desseins de Jéhova en faveur des enfants d’Israël, et pour leur bien, afin qu’ils apprissent tous à connaître Jéhova leur Dieu, à le craindre et à le servir, eux et leur postérité; et aussi afin qu’ils fussent témoins des signes et des miracles que Jéhova devait opérer en Égypte à cause d’eux.
Molal avait vingt-six ans quand il monta sur le trône, et son règne dura quatre-vingt-quatorze ans. Les Égyptiens lui firent prendre le nom de Pharaon, comme à son père, selon ce qu’ils pratiquent envers chacun de leurs rois.
Dernière expédition des Africains contre Céthim.
En ce temps-là des troupes d’Aïnias, roi d’Afrique, vinrent de nouveau se répandre dans le pays de Céthim, pour le piller; mais Sépho averti de leur présence, marcha contre eux, et il les tailla en pièces, de telle façon qu’il n’en demeura pas un seul pour en apporter la nouvelle à son maître. Quand Aïnias vint à savoir l’extermination de toute son armée par Sépho, il réunit tous les hommes du pays d’Afrique, foule nombreuse comme le sable du rivage de la mer. Il envoya aussi dire à son frère Lucos: Viens à moi avec tout ton monde, et aide-moi à battre Sépho et les enfants de Céthim, parce qu’ils ont détruit l’armée de mes soldats. Lucos vint se joindre à lui avec une milice extrêmement nombreuse. Lorsque Sépho et les enfants de Céthim apprirent cette chose, la peur et l’inquiétude agitèrent violemment leur cœur. Alors Sépho envoya de son côté une lettre à Adad fils de Badad, roi d’Édom, et à tous les enfants d’Ésaü, disant: Je suis instruit qu’Aïnias, roi d’Afrique, et son frère, chacun conduisant une nombreuse armée, sont en marche pour tomber sur nous; et nous avons peur. Maintenant, mes frères, si vous ne voulez pas que nous périssions totalement, venez me trouver afin que nous nous opposions ensemble aux forces d’Aïnias. Les enfants d’Ésaü répondirent par lettre aux enfants de Céthim et à Sépho, savoir: Nous ne pouvons pas prendre les armes contre Aïnias et son peuple; car il y a depuis longtemps entre nous et eux alliance et amitié, depuis le temps de Béla fils de Béor, notre premier roi, et depuis les jours de Joseph, fils de Jacob, gouverneur de l’Égypte, contre qui nous avons combattu au-delà du Jourdain, lorsqu’il enterrait son père (1391). Sépho renonça donc au secours de ses frères les enfants d’Ésaü, et sa peur augmenta.
Cependant Aïnias et Lucos, après avoir organisé leur armée, montant à huit cent mille hommes, atteignirent le territoire de Céthim. Sépho, bien qu’il tremblât, sortit contre eux avec trois mille hommes; c’était tout ce qu’il put réunir des enfants de Céthim. Et ceux-ci dirent à Sépho: Invoque à notre secours le Dieu de tes ancêtres. Peut-être nous protégera-t-il contre Aïnias et son peuple. Car nous avons entendu dire que c’est un Dieu grand; qu’il protège tous ceux qui mettent en lui leur confiance. Alors Sépho implora Jéhova, et dit: Ô Jéhova Dieu d’Abraham et d’Isaac, mes pères, qu’il devienne manifeste aujourd’hui que tu es le véritable Dieu, et que tous les dieux des nations ne sont que vanité et erreur. Souviens-toi aujourd’hui en ma faveur, je te supplie, de ton alliance avec Abraham notre père, et que nos pères nous ont transmise. Pour l’amour d’Abraham et d’Isaac, mes pères, fais-moi la grâce de me sauver, ainsi que les enfants de Céthim, de la main du roi d’Afrique. Et Jéhova exauça la prière de Sépho, en considération d’Abraham et d’Isaac.
Et Sépho en vint aux mains avec Aïnias et son peuple. Et le combat tourna contre Aïnias; car Sépho abattit avec le tranchant de l’épée les gens d’Aïnias et de Lucos, son frère. Et il en tomba jusqu’au déclin du jour environ quatre cent mille hommes: Aïnias ayant perdu dans cette rencontre toute son armée, ordonna par rescrit, savoir: que tout ce qui se trouve d’hommes en Afrique, vienne me rejoindre, depuis l’âge de dix ans et au-dessus. Quiconque négligera cet ordre sera puni de mort, et le roi confisquera tout son avoir. Les habitants d’Afrique, effrayés de la menace de leur roi, sortirent des lieux de leur demeure au nombre de trois cents mille âmes, tant hommes faits que jeunes garçons, et se rangèrent sous les signes (drapeaux) d’Aïnias. Au bout de dix jours le roi d’Afrique engagea une nouvelle action contre Sépho et les enfants de Céthim, et la bataille devint très acharnée entre eux. Mais Sépho coucha par terre de nombreux soldats de l’armée d’Aïnias et de Lucos; près de deux mille hommes. Et Sosiphtar (1392), général de l’armée d’Aïnias, tomba aussi dans ce combat. Les troupes africaines voyant que Sosiphtar était mort, prirent la fuite avec Aïnias et Lucos; mais Sépho et les enfants de Céthim les poursuivirent, et en tuèrent encore deux cents hommes. Ils s’attachèrent particulièrement à Asdrubal (1393), fils d’Aïnias, qui se sauvait avec son père, et lui tuèrent vingt hommes; mais Asdrubal lui-même leur échappa. Aïnias et Lucos arrivèrent en Afrique frappés de terreur. Depuis ce temps Aïnias n’entreprit plus rien contre Sépho.
Balaam. — Ingratitude de Sépho envers Jéhova.
Balaam fils de Béor avait accompagné Aïnias dans son expédition; et quand il vit que Sépho était resté vainqueur, il abandonna Aïnias et déserta à Céthim. Il fut accueilli avec honneur par Sépho, qui connaissait son habileté comme magicien, et par les enfants de Céthim. Balaam se fixa donc auprès de Sépho, qui lui fit de riches présents, pour l’attacher à son service.
Or, Sépho, revenu de la guerre, ordonna de faire l’appel de tous les enfants de Céthim qu’il y avait conduits. Et voici qu’il n’en manqua pas un seul, ce dont il éprouva une grande joie; car cette chose affermissait la royauté dans sa main. Et il donna un grand festin à tous ses serviteurs. Cependant Sépho ne pensait point à Jéhova, qui l’avait protégé, et qui l’avait sauvé lui et son peuple, des armes redoutables du roi d’Afrique; mais il continuait à marcher dans la voie réprouvée des enfants de Céthim et des enfants d’Ésaü, en servant des dieux étrangers, suivant le culte que lui avaient enseigné ses frères de la postérité d’Ésaü; c’est pourquoi le proverbe dit: Des impies sort l’impiété (1394).
Expédition de Sépho contre l’Égypte.
Et Sépho, après sa victoire sur l’armée d’Afrique, tint conseil avec tous les enfants de Céthim, et ils décidèrent d’aller en Égypte faire la guerre aux enfants de Jacob, et au roi Pharaon. Car Sépho avait appris que tous les forts de l’Égypte étaient descendus dans le tombeau, ainsi que Joseph et ses frères, et que ceux-ci avaient laissé en Égypte leurs descendants, les enfants d’Israël. Il pensait prendre la vengeance de ses frères, les enfants d’Ésaü, que Joseph et ses frères, assistés des Égyptiens, avaient tués lorsqu’ils vinrent à Hébron pour enterrer Jacob (1395). Et il envoya des ambassadeurs à Adad fils de Badad, roi d’Édom, et à tous ses frères les enfants d’Ésaü, leur mandant: N’avez-vous pas dit que vous ne vouliez pas porter les armes contre le roi d’Afrique, parce qu’il est votre allié? Voici que seul je l’ai combattu et vaincu. Maintenant j’ai résolu de faire la guerre à l’Égypte et aux enfants de Jacob, qui y demeurent, afin de prendre ma revanche du mal que leurs pères nous ont fait, à nous enfants d’Ésaü, dans le pays de Chanaan, lors de l’enterrement de Jacob. Donc, si telle est votre volonté, venez, aidez-moi à venger nos frères. Et les enfants d’Ésaü se réunirent en grand nombre, et allèrent se joindre à lui. Sépho avait envoyé faire la même invitation aux enfants de l’Orient et aux enfants d’Ismaël; et ils vinrent également se joindre à lui. Ils rangèrent en ordre leurs armées à Hébron; et le camp de leurs innombrables soldats couvrait le terrain de trois journées de marche. Et ils portèrent leurs pas vers l’Égypte, et vinrent camper dans la plaine de Phaturès, vers Daphné.
À la nouvelle de leur arrivée les Égyptiens accoururent de toutes les contrées de leur pays, au nombre de trois cent mille combattants. Ils firent venir aussi du pays de Gessen une partie des enfants d’Israël, desquels arrivèrent à leur secours cent-cinquante hommes armés. Les Égyptiens et les enfants d’Israël se portèrent à la rencontre des rois ennemis jusqu’en avant du territoire de Gessen, en face de Phaturès. Or, les Égyptiens se défiaient des Israélites, et ne voulaient pas former avec eux un même camp: car ils disaient: Les enfants d’Ésaü et les enfants d’Ismaël sont de même sang que les enfants d’Israël, et ceux-ci pourraient bien nous livrer entre les mains de leurs frères. Ils dirent donc aux enfants d’Israël: Gardez ici votre position. Nous irons seuls combattre les enfants d’Ésaü et les enfants d’Ismaël. S’il arrive qu’ils soient plus forts que nous, vous accourrez tous à notre secours.
Et dans le camp de Sépho se trouvait Balaam fils de Béor l’Araméen. Et Sépho lui dit: Fais-nous connaître par tes sortilèges lequel des deux partis sera victorieux. Balaam se leva et fit des conjurations et des exercices magiques; mais il n’obtint aucun signe. Il recommença plusieurs fois, et toujours en vain. Alors désespérant de réussir, il renonça à toute opération ultérieure. C’est que Jéhova liait les esprits impurs, et les empêchait d’obéir à Balaam, afin de faire tomber Sépho et son peuple sous les coups des enfants d’Israël qui invoquaient le Dieu de leurs pères, et avaient confiance en sa puissante protection.
Les Égyptiens marchèrent à l’ennemi sans prendre dans leurs rangs un seul Israélite. Mais le combat leur devint fatal: ils perdirent ce jour-là cent quatre-vingts hommes, tandis que du côté des rois il n’en tomba que trente. Les Égyptiens ayant tourné le dos, les enfants d’Ésaü et ceux d’Ismaël les poursuivirent, les harcelant et leur tuant du monde jusqu’au lieu de le station des enfants d’Israël. Alors ils crièrent à ceux-ci: Vite, à notre secours! Aussitôt les Israélites invoquant de nouveau Jéhova, leur Dieu, se précipitèrent au-devant des troupes des rois. Et Jéhova les livra en leur puissance; car ils en tuèrent jusqu’à quatre mille hommes. Outre cela, Jéhova envoya dans les rangs de l’armée des rois une perturbation d’esprit; de sorte que la vue des enfants d’Israël les terrifia, et qu’ils prirent la fuite. Les enfants d’Israël poursuivirent les gens des rois jusqu’aux limites du pays d’Éthiopie, et en tuèrent encore deux mille hommes. Les enfants d’Israël ne perdirent pas un seul des leurs.
Les Israélites se vengent de l’abandon des Égyptiens.
Quand les Égyptiens virent les enfants d’Israël, en si petit nombre, engagés dans un combat inégal contre toute la masse des armées des rois, ils tremblèrent pour eux-mêmes, et ils coururent se cacher, comme se cachent de honte ceux qui ont fui d’un champ de bataille. Ils abandonnèrent ainsi les Israélites à leurs propres forces. Mais ceux-ci en s’en revenant victorieux tuaient tous les Égyptiens qu’ils rencontraient en route, en leur reprochant leur lâcheté et leur perfidie. Quelquefois les enfants d’Israël criaient les uns aux autres: Courez sus à ces Ismaélites, ou, à ces Édomites, ou, à ces enfants de Céthim! Et ils en tuèrent jusqu’à deux cents. Ils savaient bien que c’étaient des Égyptiens, mais ils usaient de ruse pour les punir. Les autres Égyptiens, ne s’en apercevaient pas moins que c’était une vengeance que les enfants d’Israël voulaient exercer sur leur nation; mais ils dissimulaient leur ressentiment, car ils les craignaient après avoir été témoins de leur force prodigieuse.
Les enfants d’Israël s’en retournèrent joyeux à Gessen, et ceux qui survivaient des Égyptiens se retirèrent chacun chez soi.
Commencement de la servitude d’Égypte.
Après ces événements tous les conseillers de Pharaon et tous les anciens de l’Égypte vinrent ensemble devant le roi. Et se prosternant devant lui la face contre terre, ils lui dirent: Voici que les enfants d’Israël forment un peuple nombreux, et plus fort que nous. Tu sais comment ils se sont conduits envers nous en revenant de la dernière guerre. Tu as vu la vigueur de leurs bras; elle surpasse celle de leurs pères, puisque une poignée de leurs combattants a défait une armée immense, sans perdre un seul homme; s’ils avaient été plus nombreux ils auraient exterminé l’armée entière des rois. Maintenant, il est urgent de délibérer sur le moyen de les faire périr peu à peu; car si leur population continue à s’accroître dans ce pays, ils seront un embarras pour nous. S’il arrive que nous ayons une guerre, ils pourraient se déclarer contre nous, joindre leur force extraordinaire aux efforts de l’ennemi, soit pour nous exterminer, soit pour nous chasser de ce pays (1396). Le roi répondit: Voici le moyen que je propose, et auquel il faut s’en tenir. Phithom et Ramessès sont des villes ouvertes. Il nous importe à nous tous, habitants du pays, de les munir de remparts, et de les fortifier contre toute attaque hostile. Maintenant usez de ruse envers ces gens. Faites publier en Égypte et à Gessen, par ordre du roi, savoir: «Ô hommes, habitants de l’Égypte, de Gessen et de Phaturès, vous savez que les enfants d’Ésaü et les enfants d’Ismaël ont essayé d’envahir notre territoire. Afin de nous garantir par la suite de toute surprise, le roi nous ordonne d’enceindre de murailles Phithom et Ramessès, et de les fortifier. Ceux d’entre vous, Égyptiens ou Israélites, qui veulent nous aider dans ces travaux, recevront exactement leur paye chaque jour.» Vous commencerez par y mettre la main vous-mêmes, afin d’attirer les autres par votre exemple; et pendant ce premier temps vous ferez réitérer la proclamation journellement. Il vous arrivera des Israélites, et vous ne manquerez pas de les payer chaque jour. Dès que tous les Israélites, alléchés par l’appât du gain, travailleront avec vous, vous vous retirerez des travaux l’un après l’autre insensiblement. Vous reparaîtrez ensuite en qualité d’exacteurs et de commissaires des travaux, et vous les contraindrez à maçonner seuls, sans paye. S’ils résistent vous emploierez la force. De cette chose résultera pour nous l’avantage d’élever des fortifications à peu de frais, pour les enfants d’Israël un affaiblissement; car leur population diminuera: la bâtisse et d’autres corvées épuiseront leur vigueur, et vous les empêcherez d’aller trouver leurs femmes.
Ce conseil plut aux serviteurs au roi, et ils firent crier la proclamation dans toute l’Égypte, à Daphné, à Gessen et dans toutes les villes voisines de l’Égypte. En peu de temps se présentèrent des Égyptiens en foule, et tous les enfants d’Israël, pour construire, avec les serviteurs de Pharaon, les fortifications de Phithom et de Ramessès. Les seigneurs Égyptiens faisaient semblant de travailler avec les enfants d’Israël, et leur payaient chaque jour le salaire de leur ouvrage. Mais après l’espace d’un mois les Égyptiens commencèrent à disparaître les uns après les autres, de sorte qu’au bout de quatre mois et quelques jours les Israélites restèrent seuls. Des Égyptiens revinrent alors avec le titre d’intendants et de surveillants des travaux. D’autres Égyptiens se présentèrent comme préposés des impôts, et reprenaient aux Israélites tout le salaire qu’ils leur avaient donné précédemment. Et dès lors on leur déniait tout salaire. Quand un Israélite refusait de travailler, alléguant qu’on ne le payait pas, il y était contraint à force de mauvais traitements de la part des Égyptiens. C’est ainsi que les enfants d’Israël, les uns façonnant les briques, les autres maçonnant, construisirent les remparts et les forts de Phithom et de Ramessès, ainsi que d’autres lieux d’Égypte. Ils étaient de plus astreints à toutes sortes d’autres travaux durs dans les champs. Cet état dura pendant de bien longues années, jusqu’au jour où Jéhova se souvenant de son peuple, le retira de dessous le joug de l’Égypte. Et les enfants d’Israël changèrent le nom du roi d’Égypte, Malot, en Maror, parce qu’il leur rendait la vie amère (1397). Mais plus on les opprimait, plus leur nombre augmentait. Et les Égyptiens n’en avaient que plus d’horreur pour eux.
Les enfants de Lévi ne s’étaient pas présentés pour travailler aux fortifications des villes; car ils soupçonnaient que l’offre d’une paye considérable était une embûche. Et comme ils s’étaient tenus à l’écart dans le principe, les Égyptiens les laissèrent libres par toute la suite du temps.
Mort d’Adad et suites de cet événement.
Vers ce temps-là, en la treizième année du règne de Pharaon, et la cent-quinzième de la descente d’Israël en Égypte, mourut Adad fils de Badad, roi d’Édom, et il eut pour successeur Semla de Masréca, du pays des enfants de l’Orient, et il régna durant dix-huit ans (1398). Il mit sur pied une armée dans le but d’aller attaquer Sépho, fils d’Éliphaz, et les enfants de Céthim, parce qu’ils avaient fait la guerre à son allié Aïnias, et détruit son armée. Mais les enfants d’Ésaü lui représentèrent que Sépho était leur frère, et ils le déterminèrent à renoncer à son entreprise.
Quand les Égyptiens apprirent cette chose, ils en profitèrent habilement pour accabler les enfants d’Israël d’un surcroît de travaux. Et ils disaient aux enfants d’Israël: Hâtez-vous de terminer les fortifications du pays, de peur que les enfants d’Ésaü ne viennent nous surprendre car ce serait à cause de vous qu’ils prendraient les armes contre nous. À la vérité ils craignaient que les Israélites ne renouvelassent le traitement qu’ils leur avaient fait subir lors de la guerre avec les enfants d’Ésaü dans les jours d’Adad. Mais plus ils cherchaient à faire diminuer le nombre des enfants d’Israël en les écrasant de travaux excessifs, plus la population de ceux-ci prenait de l’accroissement. Et l’Égypte pullulait d’enfants d’Israël.
Nouvelles mesures contre les enfants d’Israël.
En l’année cent vingt-cinquième de la descente d’Israël en Égypte, tous les anciens du pays, et ses sages, se présentèrent devant le roi en se prosternant la face contre terre, et ils dirent: Vive le roi éternellement. Tu nous as donné un conseil dont l’exécution a produit un effet contraire au résultat que nous en attendions. Les enfants d’Israël, en dépit de leurs fatigues, se multiplient à vue d’œil, au point que notre pays en est rempli. Maintenant, donne-nous dans ta sagesse un nouveau conseil. Le roi répondit: Cherchez vous-mêmes quelle autre voie nous pourrions essayer. Alors un officier du conseil du roi, nommé Job, de la terre de Hus, en Mésopotamie (1399), prit la parole, et dit: Que le roi entende mon avis, si cela lui est agréable. Le conseil donné dans le temps par le roi était excellent. Il ne faut jamais rien relâcher des fatigues imposées aux enfants d’Israël. Mais voici une mesure de plus que vous devez opposer à la multiplication extraordinaire des enfants d’Israël, laquelle nous crée un danger en cas de guerre. Si le roi le trouve bon il rendra un décret qui sera inscrit dans le code des lois de l’Égypte, afin qu’il devienne strictement obligatoire, savoir: Que soit répandu à terre le sang de tous les enfants mâles qui dorénavant naîtront des Hébreux. Qu’il plaise donc au roi d’en prescrire l’exécution à toutes les sages-femmes Israélites. Ce conseil eut l’approbation du roi et des seigneurs.
Et Pharaon manda les sages-femmes Israélites, dont l’une s’appelait Séphora, et l’autre Phua, et il leur dit: Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux vous regarderez sur le siège d’accouchement (1400), si c’est un garçon vous le tuerez, si c’est une fille, vous pourrez la laisser vivre. Si vous n’observez pas ce que je vous ordonne, je vous ferai consumer par le feu avec vos maisons. Mais les accoucheuses craignaient Dieu, et n’obéissaient pas au roi. Elles donnaient des soins, comme par le passé, à tous les enfants, aux garçons comme aux filles, afin de les conserver en bonne santé. La chose ayant été dénoncée au roi, il fit appeler les sages-femmes, et leur dit: Pourquoi avez-vous laissé vivre les enfants mâles? Elles répondirent toutes deux: Que le roi ne s’imagine pas que les femmes israélites ressemblent aux égyptiennes. Celles-là ont le tempérament des animaux (1401). Elles se délivrent elles-mêmes avant l’arrivée de l’accoucheuse. Il y a longtemps que nous, tes servantes, n’avons assisté une de ces femmes dans son travail d’enfant. Et Pharaon ajouta foi à leurs paroles, et elles purent se retirer en paix de sa présence. Or, Dieu récompensa les sages-femmes. Et le peuple Hébreu continuait à augmenter prodigieusement.
Naissance d’Aaron et de Marie. — Mort de Sépho. — Nouvelle désertion de Balaam.
Il y eut en ces jours-là au pays d’Égypte un homme de la race de Lévi; son nom était Amram, fils de Caath, fils de Lévi, fils d’Israël. Cet homme alla et prit pour femme Jochabed, fille de Lévi, sœur de son père; et elle était âgée de cent vingt-six ans. La femme devint enceinte et enfanta une fille, à qui elle donna le nom de Marie; parce que déjà alors les Égyptiens rendaient la vie amère aux enfants d’Israël. Et elle conçut de nouveau, et mit au monde un fils, qu’elle nomma Aaron, parce que pendant sa grossesse Pharaon commençait à répandre le sang des enfants mâles du peuple Hébreu (1402).
En ce temps-là mourut Sépho, fils d’Éliphaz, après avoir régné sur tous les enfants de Céthim pendant cinquante ans. Et il fut enterré à Nabana, ville du pays de Céthim. Il eut pour successeur Janus, un des plus vaillants héros des enfants de Céthim (1403).
Et après la mort de Sépho, Balaam, fils de Béor, s’enfuit du pays de Céthim, et se rendit auprès de Pharaon, roi d’Égypte, qui le reçut avec grand honneur; car il avait entendu parler de sa science. Le roi lui fit des présents, l’éleva en dignité et le fit conseiller. Balaam se fixa en Égypte. Et les officiers le traitaient avec distinction; car ils désiraient tous être instruits par lui dans la science de la magie.
Songe de Pharaon. — Balaam, Jéthro et Job consultes. — Les enfants des Hébreux jetés au fleuve.
En la cent trentième année de la descente d’Israël en Égypte, Pharaon eut un songe. Assis sur son trône, il leva les yeux et aperçut devant lui un vieillard tenant à la main une balance de marchand, qu’il souleva devant Pharaon. Il prit tous les anciens, tous les seigneurs, tous les grands de l’Égypte, et les liant en un faisceau, il les mit dans l’un des bassins. Il prit ensuite un petit agneau de lait, et le mit dans l’autre bassin; et voici que le côté de l’agneau emporta celui de tous ces hommes. Pharaon s’éveilla.
Dès le matin le roi fit appeler ses serviteurs, et il leur raconta ce songe, dont ils conçurent une grande frayeur. Le roi dit ensuite à ses sages: Interprétez-moi le songe que j’ai eu. Alors Balaam fils de Béor prenant la parole, dit: Ceci ne signifie rien moins qu’un grand malheur qui se produira sur l’Égypte dans la suite des temps. Car il naîtra en Israël un enfant qui ruinera l’Égypte, fera périr ses habitants, et emmènera d’Égypte son peuple par la puissance de son bras. Maintenant, ô roi, notre seigneur, il faut aviser aux moyens de détruire les enfants d’Israël, et d’anéantir leur espérance: c’est ainsi que nous préviendrons le malheur dont l’Égypte est menacée. Le roi dit à Balaam: Conseille-nous toi-même; car toutes nos mesures contre les enfants d’Israël ont échoué jusqu’à présent. Balaam répondit: Fais venir tes deux principaux conseillers, et nous verrons ce qu’ils proposeront: ton serviteur parlera ensuite. Le roi fit donc appeler Raguël le Madianite (1404) et Job le Husite, et il leur dit: Vous avez entendu mon songe et son interprétation. Maintenant, voyez, conseillez ce que nous devons résoudre contre les enfants d’Israël. Le Madianite Raguël répondit: Vive le roi, vive le roi éternellement! S’il plaît au roi, je lui conseillerai de laisser les Hébreux en repos et de ne pas les molester; car ils sont les élus de leur Dieu, et sa propre possession, par préférence à toutes les nations et à tous les rois de la terre. Et qui jamais a porté la main sur eux sans que leur Dieu en ait tiré vengeance? Tu n’ignores pas que Pharaon l’ancien s’étant emparé de Sara, femme d’Abraham, qui venait demander l’hospitalité en Égypte, leur Dieu le frappa, ainsi que sa maison, de grandes plaies, dont il n’obtint la guérison qu’en restituant Sara à son époux. Plus tard Abimélech, roi de Gérare, enleva aussi la femme d’Abraham. Mais son Dieu apparut à ce roi dans un songe et l’effraya par des menaces, en même temps qu’il frappa de stérilité depuis les femmes des hommes jusqu’aux femelles des bêtes. Abimélech reconnut humblement qu’il avait mal agi, et il rendit à Abraham sa femme, et le combla de riches présents. Le même Abimélech chassa de Gérare Isaac, parce qu’il était jaloux de ce que la belle Rébecca était sa femme. Mais Dieu manifesta la protection dont il couvrait Isaac; car tous les courants d’eau du pays d’Abimélech séchèrent, et la terre ne produisait point de fruits. Cette calamité ne cessa que lorsque le roi, avec une suite nombreuse de ses amis et Phicol, général de son armée, sortit de Gérare pour aller trouver Isaac, et prosterné devant lui la face contre terre, le pria d’intercéder pour lui auprès de Jéhova. De même, Jacob, homme simple, fut sauvé à cause de sa simplicité, de la main de son frère Ésaü, et de la main de Laban, son oncle maternel, lesquels en voulaient tous deux à sa vie. Les rois de Chanaan tombèrent tous à la fois sur lui et sur ses fils, pour les exterminer. Mais leur Dieu les protégea, et ils attaquèrent à leur tour les rois et les tuèrent. En effet, qui jamais a porté la main sur ce peuple sans que Dieu l’en ait puni. N’est-il pas vrai que Pharaon, l’ancien, ton grand-père, a élevé Joseph au-dessus de tous les seigneurs de l’Égypte, pour avoir par sa grande sagesse préservé de la famine les habitants de ce pays? Il donna ensuite l’ordre de faire venir en Égypte Jacob et ses enfants, afin qu’à la faveur de leur mérite devant Dieu l’Égypte et le pays de Gessen demeurassent à l’abri de la famine qui désolait les autres pays. Veuille donc renoncer au dessein de faire périr les enfants d’Israël. Si leur présence en Égypte te déplaît, renvoie-les d’ici, et qu’ils s’en aillent en Chanaan, pays de la demeure de leurs ancêtres. Mais Pharaon en entendant ce discours entra en fureur contre Jéthro, qui sortit de la présence du roi couvert de confusion. Et quittant le même jour l’Égypte, il s’en alla en Madian son pays, emportant avec lui le bâton de Joseph.
Le roi dit alors à Job le Husite: Toi, Job, quel est ton avis au sujet des Hébreux? Job répondit: N’est-il pas vrai que tous les habitants du pays sont en ta puissance? Traite les Hébreux selon le jugement de ta propre prudence. Et Balaam dit à son tour: Toutes les mesures prises jusqu’ici par le roi contre les Hébreux demeureront sans résultat. Car, si tu les attaques par le feu, ils y résisteront. En effet, n’est-il pas vrai que leur Dieu en a retiré sain et sauf leur père Abraham, à Ur en Chaldée? Veux-tu les exterminer par le fer? Sache qu’Isaac leur ancêtre a été soustrait au fer du sacrifice, et un bélier a été substitué à sa place. Que si tu penses à réduire leur nombre à force de travail et de fatigues, tu n’y réussiras pas davantage; car déjà Jacob, leur père, a été soumis à toutes sortes de travaux pénibles chez Laban, et en vérité il n’en prospérait que mieux. Maintenant, voici le moyen que je propose, et auquel le roi, mon seigneur, doit s’en tenir. Nul de cette nation, ni aucun de ses patriarches, n’a passé par l’épreuve de l’eau. C’est donc cet élément qu’il faut employer contre eux, pour les faire disparaître entièrement. Si cela plaît au roi, il ordonnera qu’à partir de ce jour on jette dans le fleuve tous les enfants qui naîtront d’eux.
Aussitôt le roi fit publier dans toute l’Égypte un ordre ayant force de loi, savoir: Dorénavant tout enfant mâle nouveau-né des Hébreux doit être jeté à l’eau. Et il envoya tous ses serviteurs au pays de Gessen, où habitaient les enfants d’Israël, pour mettre son ordre à exécution.
Or, quand les enfants d’Israël apprirent cette chose, ils se conduisirent diversement. Les uns se séparèrent de leurs femmes, les autres continuèrent à vivre avec elles. De ce jour-là en avant, quand les femmes de ceux-ci sentaient les premières atteintes de l’enfantement elles sortaient aux champs, s’y délivraient, et laissant là leur géniture, s’en retournaient chez elles. Mais celui qui avait juré à Abraham de multiplier sa race envoyait à l’enfant un ange de ses serviteurs célestes (1405). Cet ange le lavait, le nettoyait, l’oignait, le réchauffait. Ces soins étant accomplis, il mettait à la portée de l’enfant deux pierres polies; de l’une d’elles il suçait du lait, de l’autre, du miel (1406). Sa chevelure s’allongeait jusqu’à ses genoux, pour le tenir couvert mollement. Et par l’expresse volonté de Dieu la terre s’ouvrait et recevait dans son sein, comme dans un berceau, tous ces êtres faibles, et les gardait jusqu’à leur entière croissance. Alors la terre ouvrait sa bouche et les rendait à la lumière. Vous eussiez vu ces jeunes Hébreux pousser du sol comme l’herbe des champs, et comme les plantes des forêts. Et ils dirigeaient leurs pas, sans se tromper, chacun vers sa famille, et vers sa maison paternelle. Les Égyptiens, qui s’étaient aperçus de l’absorption des petits enfants, sortaient aux champs chacun avec sa charrue attelée de deux bœufs, et labouraient profondément la terre qui couvrait les enfants Hébreux; mais ils ne pouvaient jamais les atteindre, ni leur nuire. C’est ainsi que le peuple d’Israël augmentait et se multipliait prodigieusement (1407).
Cependant Pharaon envoyait journellement à la recherche des enfants d’Israël. Et quand on en trouvait, on les arrachait violemment des bras des mères, et on les jetait au fleuve. Mais on ne faisait pas attention aux filles (1408).
Notes sur le Livre de l’Exode
1371 | La Bible place ce dénombrement dans le Livre de la Genèse. |
1372 | Voyez plus haut: colonne 1235. |
1373 | Voyez plus haut: note 1326. |
1374 | Il y a ici visiblement une erreur de chiffres; car d’après notre Yaschar et d’après la Bible, Joseph avait déjà dix-sept ans quand il fut vendu. Il avait trente ans lorsqu’il fut fait vice-roi d’Égypte. Voyez plus haut: colonnes 1185 et 1210, Genèse 37:2 et 41:46. En effet quelques lignes plus loin le Yaschar dit que Joseph mourut dans la même année âgé de cent dix ans, âge que lui donnent aussi la Genèse 50:22 et les Testaments des douze patriarches (Testament de Levi., No XII). |
1375 | Texte, שידור. |
1376 | Voyez plus haut: note 1361. |
1377 | L’auteur des suppléments continue à copier des passages du livre Yosiphon, chapitres 2 et 3.
Pour les combats entre Aïnias et Turnus, Voyez: Tite-Live I, 2 et Énéide, VII, 55 seq. |
1378 | Cet Huzi est Latinus. Phuzimna la principale ville du Latium, appelée Céthim (Voyez: note 1363). Jania n’est autre que Lavinie. Voyez: Tite-Live I, 1. Elle est aussi un peu Didon dans le rêve désordonné du Yosiphon. |
1379 | Le texte, תורגוס. Turgus. Lisez, תורנוס. Turnus, roi des Rutules. Voyez: note 1361. |
1380 | סרדוניה, Tous ces noms sont transcrits du grec, non du latin, Σαρδώ. Σαρδών. Σαρδώνη. Sardinia, la Sardaigne.
Ceci prouve que les suppléments datent d’une époque où le grec était encore à peu près la langue universelle. C’est ainsi que l’on rencontre aussi dans la mischna, dans la ghemara et dans les médraschim un bon nombre de termes grecs. Voyez: notre Avant-propos. |
1381 | אשתורש? Quelque lieu de l’Italie méridionale, sans doute. |
1382 | Le livre des Testaments des douze patriarches donne le même âge à Zabulon et à Siméon. La Bible ne dit pas à quel âge ils sont morts. |
1383 | Texte, קופטיצאה. Version judaïque, cophitsa. קופיטצאה. |
1384 | Firmium, ou Firmum, dans le Picenum. |
1385 | Outre l’énorme distance qui séparait Carthage de Fermo, il faut encore considérer que cet aqueduc aurait nécessairement traversé la Méditerranée. |
1386 | Genèse 36:35. Hoc (Husam) quoque mortuo, regnavit pro eo Adad filius Badad. |
1387 | Voici l’âge qu’assigne à ces patriarches le livre de leurs testaments: Ruben, 125 ans; Dan, 125 ans; Issachar, 122 ans; Aser, 126 ans; Gad, 125 ans. |
1388 | Madian et Moab, est un proverbe hébreu qui signifie, deux ennemis implacables. Voyez: le Médrasch-Rabba et Yarkhi sur les Nombres 12:4. |
1389 | Genèse 36:35, «Adad filius Badad qui percussit Madian in regione Moab.» Ces quelques mots font visiblement allusion aux détails que donne le Yaschar.
Nous avons vu que la tradition assigne également pour origine de la haine des deux nations la défaite éprouvée par les Madianites en cette circonstance. Ce morceau du Yaschar doit être un des plus anciens. Car du temps de Balac, roi des Moabites les deux nations se réconcilièrent pour opposer leurs forces réunies aux enfants d’Israël, qui sous la conduite de Moïse s’approchaient de leurs pays. Voyez: Nombres 22:4. |
1390 | D’après le livre des Testaments des douze patriarches, Juda parvint à l’âge de 119 ans (Testament de Juda numéros 12 et 26); Nephthali, à l’âge de 130 ans (le ms. grec d’Oxford porte 132 ans, comme notre Yaschar); Lévi à l’âge de 137 ans (Testament de Lévi, numéro 19). Au reste l’Exode 6:16, nous donne ce chiffre. |
1391 | Voyez plus haut: colonne 1239. |
1392 | סוסיפטר. Version judaïque, Putiphar, פוטיפר.
Ce dernier nom parait être une faute, soit de copiste, soit d’impression. |
1393 | Voilà bien un nom carthaginois. Nous rencontrerons plus tard un Annibal, roi d’Afrique, qui se transporte avec son armée dans le pays de Céthim, en défait les habitants dans plusieurs batailles sanglantes qui réduisent les enfants de Céthim à deux doigts de leur ruine, et reste dix-huit ans en vainqueur sur leur territoire.
D’après le Yaschar, c’est antérieurement à l’expédition d’Annibal que les Enfants de Céthim (les Romains); sous la conduite de Latinus, leur roi, se rendirent sur des vaisseaux en Afrique et vainquirent Asdrubal, successeur d’Aïnias, qui perdit une grande partie de son armée. De tels anachronismes ne sont pas rares dans les livres des anciens rabbins. |
1394 | 1 Samuel 24:14: Sicut et in proverbie antiquo dicitur. Ab impiis egredietur impietas. Voyez: colonne 1103. |
1395 | Voyez plus haut: colonne 1235. |
1396 | Le texte de l’Exode porte ועלה מן הארץ, et ascendat e terra, ou comme traduit la Vulgate, egrediatur de terra.
Le Talmud traité Sota, fol. 11 recto, objecte; «Au lieu de, et il monterait du pays, on aurait dû mettre dans le texte, et nous monterions du pays.» La glose de Yarkhi ajoute: «Ce que les Égyptiens craignaient, c’est d’être eux-mêmes expulsés du pays. Car pour les Israélites, les Égyptiens ne devaient pas demander mieux que d’être débarrassés d’un ennemi intérieur dont ils avaient tout à craindre. À cela répond Rabbi Abba Bar-Cahana: Tel est en effet le sens de ces paroles. Si elles semblent dire le contraire, c’est comme quelqu’un qui voulant parler d’un malheur qu’il appréhende, s’exprime comme si son prochain en était menacé.» Cette exposition est aussi dans le Médrasch-Rabba et dans le commentaire de Yarkhi sur l’Exode. |
1397 | מריר, amer. |
1398 | Genèse 36:36: Cumque mortuus esset Adad, regnavit pro eo Semla de Masreca. |
1399 | On sait que ce personnage est le sujet d’un des livres de l’Ancien Testament. Nous verrons sa conversion dans les pages suivantes de ce livre.
Dans le livre Émeg-Hammélech, de Rabbi Naphthali, fol. 107 verso, il est dit que Balaam, Job et Jethro, grands magiciens, étaient membres du conseil de Pharaon; mais les deux derniers se sont convertis à Jéhova. |
1400 | Notre texte a, comme l’Exode, אבנים, au duel, dont la signification la plus probable est sella parturientis. Elle est disposée de manière à tenir écartées les deux jambes. C’est pourquoi ce substantif a toujours la forme duelle. |
1401 | Yaschar et Exode, חיות. Nous adoptons le sens qu’attachent à ce terme le Médrasch-Rabba, le Talmud, traité Sota, fol. 11 verso, et la version judaïque. Voyez aussi: Yarkhi. |
1402 | Marie. En hébreu, מרים, Miriam. De מר, amer. — Aaron. En hébreu, אהרן. De, הריון, grossesse. |
1403 | Texte hébreu, יאניוש, Janius. Mieux la version judaïque, יאנוש, Janus. |
1404 | Jéthro le futur beau-père de Moïse. |
1405 | Ainsi le texte. בשמים מלאך ממשרתיו אשר. |
1406 | D’après le Talmud, traité Sota, fol. 11 verso, et le Médrasch-Yalkut sur le chapitre 16 d’Ézéchiel des Hébreux nourrissaient de lait et de miel les enfants du premier âge.
Voyez: plus de détails sur cet objet au tome II de notre Harmonie entre l’Église et la Synagogue, pages 343 et suivantes. |
1407 | Ces détails se lisent dans le Talmud, ubi supra, et dans le Médrasch-Rabba de l’Exode. Ils appliquent à cette dernière circonstance les paroles du psalmiste (Psaumes 129:3): Super dorso meo araverunt aratores, prolongaverunt sulcos suos. Les enfants Hébreux, sortis de terre, disent ces deux recueils, arrivaient par troupes nombreuses rejoindre leurs parents.
Ce sont là de véritables rabbinades, qu’il faut bien se garder de mettre sur le compte des écrivains du Yaschar ancien. |
1408 | Ce passage suppose que certaines femmes Israélites, soudainement prises du mal d’enfant, n’avaient pas le temps d’aller se délivrer dans les champs, et de faire absorber leurs enfants par la terre. |